Rentrée littéraire : La porte du ciel de Dominique Fortier

[BouJCultura]

Au cœur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d'esclave. Elles sont l'ombre l'une de l'autre, soumises à un destin qu'aucune des deux n'a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d'une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées. Plus loin, dans l'Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l'image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l'écriture. 

Entre rêve et histoire, Dominique Fortier dépeint une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s'inventer et pose avec force la question de la liberté.

Ce qu'en ont pensé nos clients :

Marie-France : "Le livre nous plonge dans les états du Sud des Etats Unis avant, pendant et à la fin de la guerre de Sécession. Le thème de la liberté est au centre du livre. Le livre nous interpelle à travers des portraits de femmes blanches ou noires. L'intérêt du livre est aussi la découverte que nous faisons de la vie des grands propriétaires de plantations de coton, de l'atmosphère, des bayous, de la vie quotidienne un peu ennuyeuse de l'héroïne. On a l'impression que le récit se déroule lentement au rythme du Mississippi. Le style du récit entrecoupé de paragraphes faisant référence à la confection de courtepointes par les esclaves interpelle le lecteur."

Isabelle : "J'ai trouvé ce roman remarquablement bien écrit, pour son style d'une part, mais aussi pour les allusions fréquentes aux couleurs noire et blanche qui s'opposent souvent dans la vie quotidienne. Je ne connaissais la guerre de Sécession qu'à travers ""Autant en emporte le vent"", où le sort des esclaves importe peu, et j'ai apprécié de suivre Eleanor et Eve à travers ce moment de l'Histoire.
Cependant, il manque quelque chose : un souffle, un élan, qui ferait qu'on se sentirait transporté par leur histoire. On s'attache à Eve, inévitablement, mais on ne la connaît pas assez pour être vraiment passionné par ce qui lui arrive."

Sarah : "C'est un roman plein d'émotion où se joue comme une partie d'échec. Deux couleurs, deux destins, deux camps mais le tout sur le même plateau, le même pays. D'un côté, Eleanor, blanche, de l'autre Eve, noire. Leur destin est lié malgré leurs différence, l'une est fille de médecin, l'autre est esclave. Il y a aussi June, une esclave qui perd la plupart de ses enfants. Et il y a surtout les Confédérés contre l'Union.
Cette histoire, douloureuse, sur fond de guerre civile, nous est raconté par ce qui les lie : le coton. ""Je suis un et je suis mille. [...] c'est chaque jour du matin au soir qu'ils se prosternent devant moi"".
Ce roman nous narre les histoires de plusieurs femmes, l'auteure nous montre que, même si le guerre était surtout un sujet d'hommes, elles étaient là, parmi eux et derrière eux. Ce sont elles qui ont tissé l'histoire, grâce à leurs mains, grâce au coton.
J'ai beaucoup aimé ce roman, je me sentais triste pour elles même si je savais qu'elles étaient fortes et courageuses. La fin est très touchante lorsqu'Eve retrouve cette famille oubliée, son petit frère.
C'est un roman que je recommanderai autour de moi, car même s'il n'est pas un gros coup de cœur, ce fut une lecture très agréable où l'on apprend beaucoup de chose sur l'Histoire des États-Unis mais aussi sur la vie, l'espoir."

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