Rentrée littéraire 2014 : l'interview de Tim Gautreaux, l'auteur de Nos disparus
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Ce roman de Tim Gautreaux ne pourrait être qu’une reconstitution historique de La Nouvelle-Orléans des années 1920. C’est bien sûr beaucoup plus que cela : il y parle de culpabilité, des liens du sang mais aussi et surtout de ces hommes qui, malgré les tragédies, savent vivre sans haine, sans esprit de vengeance. C’est le cas de Sam, son héros, un merveilleux personnage, dont il a accepté de nous parler.

Votre héros, Sam, rentre de la guerre et doit reprendre sa vie à zéro, sans travail, ni argent. Les soldats américains, au sortir de la Première Guerre mondiale, n’étaient-ils pas assistés ?

Après la Première Guerre mondiale, le gouvernement des États-Unis a fondé «L’Administration des vétérans» (Veterans Administration). Mais il ne faisait que construire des hôpitaux pour traiter les différentes maladies contractées par les soldats de retour chez eux. Dans le roman, Sam n’est ni souffrant, ni blessé, il n’y a donc aucune assistance pour lui.

Avez-vous dû faire de longues recherches pour raconter la vie et l’ambiance de ces bateaux d’excursion dans les années 1920?

J’ai aujourd’hui 66 ans et je me souviens parfaitement des histoires que mes tantes et mes oncles me racontaient : leurs voyages sur ces bateaux d’excursion qui naviguaient le long du fleuve Mississippi  dans les années 1920. Quand j’étais jeune, il y en avait quelques-uns qui étaient toujours opérationnels, et j’ai moi-même fait plusieurs excursions à leur bord pour parler aux ingénieurs et pilotes. Mon père était l’un des capitaines de ces navires fluviaux et il connaissait beaucoup de choses sur les bateaux à vapeur. Il y a également d’excellents ouvrages sur cette époque que j’ai pu compulser pour mes recherches.

Comme Sam, pensez-vous que la vengeance est un sentiment inutile ?

Je pense, personnellement, que la vengeance est le plus terrible des sentiments humains. Je voulais écrire là-dessus. Ce n’est pas très compliqué de construire un roman basé sur la vengeance. Mais démontrer à quel point elle ne sert à rien est, à mon sens, un défi beaucoup plus difficile à relever.

Quelles relations entretenez-vous avec la langue française ?

Je ne parle pas français. Mes grandsparents, eux, parlaient le français cajun (le français régional de Louisiane), mais ils ont disparu bien avant ma naissance.

L'intrigue :

Sam Simoneaux revient en Louisiane après la Première Guerre mondiale. Il devient responsable d’étage dans un grand magasin et y est heureux, malgré ses traumatismes : toute sa famille a été assassinée lorsqu’il était bébé et il a perdu son fils unique. Un jour, une enfant est enlevée dans le magasin. Sam est sommé par les parents de retrouver leur petite fille. Il s’engage alors sur l’un de ces bateaux qui sillonnent le Mississippi, l’Ambassador, et mène l’enquête.

 



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