[INTERVIEW] Les Louves du polar : découvrez Ophélie Cohen

[LeaCultura]

Les Louves vont hurler chez Cultura 🐺

Le mois de mars rime avec Polar chez Cultura ! 

Et cette année, dans le cadre du Mois du polar, nous avons à cœur de mettre en lumière le collectif féminin Les Louves du Polar. Leur but ? Mettre en valeur le polar féminin souvent en manque de visibilité dans les rayons des librairies et des enseignes culturelles par rapport à leurs semblables masculins.

Ophélie Cohen fait partie des Louves du Polar. Fonctionnaire de police depuis plus de 20 ans, Ophélie est tombée dans les romans policiers assez jeune grâce à ses parents. Aujourd'hui elle est elle-même autrice de polars. Son deuxième roman, Suspicion(s), un roman hybride entre le roman noir psychologique et le roman policier est à paraître au mois d'avril 2023.

Rencontre avec l'une des louves de la meute !

• Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Bonjour à vous et bonjour aux lecteurs de CulturaLivres.

Je m’appelle Ophélie Cohen, j’ai bientôt 43 ans, je suis maman d’un adolescent de 16 ans et partage ma vie avec un auteur de thriller. Je suis major de police et j’ai intégré cette institution il y a 23 ans, par vocation. Fille et petite-fille de policier, je voulais venir en aide à mes concitoyens. Si j’exerce aujourd’hui dans un service de formation continue, j’ai commencé par la voie publique, puis l’investigation.

Je suis une grande lectrice et j’ai été blogueuse littéraire pour le collectif polar chronique de nuit et sur mon propre blog.

La littérature tient une grande place dans ma vie depuis toujours. Je suis également une adepte de randonnées et je suis très curieuse culturellement parlant. Lorsque je suis sur un lieu de villégiature, j’ai besoin de mon shoot de visites.

• Que représente pour vous le collectif des Louves du polar ?

Un espace dans lequel règne l’entraide et la bienveillance.

Comme beaucoup de mes consœurs, lorsque j’ai regardé ma bibliothèque il y a quelques mois, j’ai constaté avec effarement que les femmes étaient trop peu présentes sur mes étagères alors même que je courrais les salons littéraires bien avant d’écrire. C’était pour moi, une des preuves que, globalement, la littérature noire féminine n’était pas assez mise en lumière.

Le collectif nous permet une plus grande visibilité.

Nous utilisons aussi nos réseaux respectifs pour valoriser nos collègues de plume.

Conseils, partage, nous sommes plus fortes grâce à la meute.

Elle est, pour moi, également synonyme de nouvelles amitiés et la garantie de ne jamais être seule dans cet exercice solitaire qu’est l’écriture.

Il me tient à cœur, en tant que community manager de notre compte Instagram, de mettre également en avant nos confrères qui eux aussi peuvent parfois peiner à se faire une place dans ce milieu, et montrer, parce qu’il faut parfois le répéter, que nous ne sommes pas dans une guerre de genre.

• En quoi la sororité est essentielle pour vous dans le milieu du polar ?

J’ai envie de dire qu’elle n’est pas uniquement essentielle dans le polar. Elle l’est dans bien des domaines.

Comme pour tout, c’est en groupe et soudé(e)s que l’on peut déplacer des montagnes et changer certains regards.

• Vous avez la double casquette d’autrice et de fonctionnaire de police. Vous inspirez-vous de votre métier pour vos livres ?

Pour Héloïse un peu. S’agissant d’un roman noir, sans enquête, il n’est pas directement inspiré d’un fait particulier. Je me suis souvent demandé ce qu’étaient devenus les enfants, issus de famille dysfonctionnelles, que j’avais pu croiser. Héloïse aurait pu être un d’eux. Pas de repères, une enfance ballotée entre familles d’accueils et foyers, une construction tronquée…

Avec Suspicion(s) beaucoup plus puisque j’ai utilisé l’intrigue policière comme prétexte pour faire passer les messages que je voulais transmettre et qui sont issus de constats que j’ai fait lorsque j’exerçais en brigade des mineurs.

Même si je ne voulais pas m’inspirer directement de mon métier, je pense que je serai toujours influencée par mon expérience.

• Comment est venu votre intérêt pour les romans policiers ?

Il me vient, au départ, de mes parents qui sont deux grands lecteurs. Je leur empruntais leurs livres et j’ai découvert les romans policiers. Une fois piquée, je n’ai plus su m’arrêter. Toutefois, je suis une lectrice éclectique et je lis aussi beaucoup de littérature blanche.

• Présentez-nous votre roman Suspicion(s) à paraître en avril.

Suspicion(s) est un roman à quatre voix. C’est l’histoire de Rachel, Hugo et leur fils Aaron. Une séparation difficile, un enfant pris entre deux feux, de la colère, de la haine, de la vengeance… La quatrième voix est celle de Nathalie, une policière dont le quotidien est fait d’agressions sexuelles, de violences conjugales, d’abandons de famille, de viols…

Avec ce roman, j’ai voulu mettre en lumière un sujet qui, à ma connaissance, n’a jamais été traité en littérature noire. J’ai utilisé des situations que j’ai connues professionnellement parlant.

C’est un roman hybride entre roman noir psychologique et roman policier puisque, comme indiqué précédemment, l’intrigue est surtout un prétexte pour pouvoir lever le voile sur certaines choses.

Suspicion(s) de Ophélie Cohen

Résumé : Aaron est un petit garçon plein de vie, rêveur et heureux. Le jour de son dixième anniversaire, son monde s'écroule lorsque son père quitte la maison. Rachel est une mère aimante et une épouse dévouée. Elle perd néanmoins pied lorsque, Hugo, son mari abandonne leur foyer pour se réfugier dans les bras d'une autre femme. Hugo aimait Rachel à la folie. Mais la routine a eu raison de ses sentiments. Sans penser aux conséquences de son acte, il retrouve le frisson de la passion dans les bras de Marie. Nathalie est brigadier-chef. Au menu de son quotidien, violences conjugales, agressions sexuelles et abandon de famille. La découverte d'un corps sans vie, dans le bois de Lèves, va bousculer toutes ses certitudes. Elle se jette corps et âme dans cette affaire, mais en sortira-t-elle indemne ? Quatre personnages. Quatre points de vue. Une histoire sombre. Saurez-vous démêler le vrai du faux de cet enchevêtrement familial ?

• Pour finir, avez-vous un récent coup de cœur à partager aux membres de la communauté CulturaLivres ?

Mon dernier coup de cœur est un coup de foudre et c’est pour le roman d’un confrère : Où reposent nos ombres, de Sébastien Vidal.

Sébastien est un auteur inconnu du grand public et pourtant il est une des plus belles plumes de la littérature noire.

Autour de l’innocence, de l’urgence de vivre l’instant présent avant qu’il ne s’évapore, des sentiments adolescents, de l’injustice sociale, Sébastien Vidal, dans ce thriller, raconte sa Corrèze et les Hommes avec une plume très littéraire. Avec ses mots, il peint de véritables tableaux de la nature et des sentiments humains. C’est un auteur que je suis depuis ses débuts et qui mérite d’être connu du plus grand nombre et ce pour le plaisir des lecteurs.

Où reposent nos ombres de Sébastien Vidal

Résumé : Eté 1987. Johanna, Franck, Vincent et Christophe se connaissent depuis toujours et forment une bande que rien ne peut séparer. Un dimanche d'août, quittant les rues de leur petit village de Province pour rejoindre la forêt, ils découvrent un endroit coupé du monde où vit un homme étrange que tout le monde surnomme " l'Indien ". Au même moment en région parisienne, deux jeunes amis entament une cavale sanglante après un braquage et mettent le cap plein sud pour se faire oublier.
Rapprochées par le destin, ces trajectoires dissemblables vont se télescoper et exhumer de grandes souffrances enracinées dans le passé. Durant cette période de transition délicate qu'est l'adolescence, la petite bande va apprendre à grands frais que l'innocence a une fin, contrairement à la violence.

Avez-vous déjà lu un roman de Ophélie Cohen ? 

📍 Si vous habitez en Isère, ne manquez pas une occasion de rencontrer Cécile. Elle sera en dédicace dans le magasin Cultura de Salaise-sur-Sanne le samedi 25 mars. 

Et pour en savoir plus sur le collectif d'autrices Les Louves du polar, je vous invite à regarder la présentation de Cécile Cabanac :