[INTERVIEW] Lilia Hassaine présente Panorama
CharlotteV
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Vous en voulez encore ? Notre série d'interviews de la rentrée littéraire bat son plein ! Pendant toute la durée de la rentrée littéraire, nous vous proposons de découvrir chaque semaine une interview exclusive pour CulturaLivres, découvrez également Les amants du Lutétia d'Emilie Frèche, Chaleur humaine de Serge Joncour ou encore Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea.

 

Cette fois-ci, nous vous présentons Panorama de Lilia Hassaine. Écrivaine reconnue pour ses précédents romans Soleil amer ou encore L'oeil du paon, elle nous propose cette fois-ci un roman qui met en lumière les dérives de notre société et surtout sur la "transparence".

 

Un grand merci à Camille Raulet du cultura de Saint Grégoire pour avoir proposé les questions de l'interview. 

 

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  • Bonjour Lilia Hassaine, pouvez-vous nous présenter votre roman Panorama en quelques lignes ?

20 ans après une nouvelle révolution française, les murs de pierre de nos maisons ont été remplacés par des murs de verre. Chacun vit désormais sous le regard permanent de ses voisins. Pourtant, dans cette société de la transparence - où le mal n’a plus sa place et où disparaître semble impossible - une famille disparaît…

 

Panorama 

 

8_9782073035059_1_75.jpgRésumé : «C'était il y a tout juste un an. Une famille a disparu, là où personne ne disparaissait jamais. On m'a chargée de l'enquête, et ce que j'ai découvert au fil des semaines a ébranlé toutes mes certitudes. Il ne s'agissait pas d'un simple fait-divers, mais d'un drame attendu, d'un mal qui irradiait tout un quartier, toute une ville, tout un pays, l'expression soudaine d'une violence qu'on croyait endormie.» Hélène, ex-commissaire de police, reprend du service pour retrouver un couple et leur petit garçon, Milo. Elle rencontre les dernières personnes à avoir été en contact avec eux. Depuis que la France a basculé dans l'ère de la Transparence, ces hommes et ces femmes vivent dans un monde harmonieux, libéré du mal, où chacun évolue sous le regard protecteur de ses voisins. Mais au cours de son enquête, Hélène va dévoiler une vérité aussi surprenante que terrifiante. À travers cette contre-utopie, c'est le monde d'aujourd'hui que l'auteur interroge. Ce roman haletant montre des êtres en proie à leurs pulsions et à leurs fêlures derrière leur apparente perfection.

 

  • Qu’est-ce qui vous a donné envie de changer de registre d’écriture en écrivant un roman que nous pouvons presque qualifier de roman d’anticipation ?

La question ne s’est pas posée en ces termes. La vision esthétique de ces maisons de verre m’a habitée pendant de longs mois parce qu’elle semblait révéler certaines failles de notre société actuelle. J’ai étiré ce postulat, en essayant de rester au plus près de mes émotions.

 

  • Si vous pouviez rencontrer un de vos personnages dans la vraie vie et avoir une conversation avec lui lequel serait-il? Et pourquoi ?

Mes personnages sont à l’image de l’époque dans laquelle ils vivent, et – à ce titre -  je ne sais pas si j’aimerais les rencontrer…  Mais je me suis quand même attachée à mon héroïne, Hélène, la policière chargée de l’enquête. Elle évolue au fil des pages, et devient de plus en plus humaine… et donc de plus en plus inadaptée à la Transparence.

 

  • Dans quelle mesure le concept de transparence, omniprésent dans votre roman, vous permet ici de dépeindre notre société?

La transparence est partout autour de nous. Elle est devenue une exigence politique, une nécessité dans les relations amoureuses, sur les réseaux sociaux nous dévoilons nos intérieurs, nos vies intimes, sans compter l’architecture qui s’épure, les open-space dans l’univers professionnel, mais aussi la manière dont nous divulguons nos informations personnelles sur internet en nous répétant cette phrase pour nous rassurer : « de toute façon, je n’ai rien à cacher. »

 

  • Pourquoi ne pas avoir appelé votre roman transparence ?

Le titre était déjà pris par Marc Dugain – qui publie dans la même maison d’édition que moi. De plus, j’aimais assez l’idée d’un titre générique, volontairement flou, qui donne l’illusion d’une vue large, panoramique sur le voisinage, alors que finalement… voyant tout, on ne voit rien. Dernière raison : « Panorama » est le nom de l’émission de la BBC dans laquelle la princesse Diana s’était confiée sur les malheurs de sa vie privée en 1995. L’émission avait beaucoup choquée, car s’il y a bien un endroit où le secret est une valeur cardinale, c’est bien la couronne d’Angleterre. 

 

  • A quel point votre roman a pu être influencé par vos expériences personnelles ?

Un roman est toujours influencé par la vie. Peut-être que si je n’avais pas été journaliste je n’aurais pas écrit ce livre. Il est le fruit d’une inquiétude, après avoir suivi l’actualité de près pendant des années. C’est ce que dit d’ailleurs très bien l’écrivain Jean-Philippe Toussaint dans son dernier livre : « la littérature faillirait si elle n’exprimait pas un point de vue sur le monde contemporain. »

 

  • Avez-vous un récent coup de cœur à nous partager ?

Tout ce qui manque de Florent Oiseau. Parce que l’humour en littérature, c’est sans doute ce qu’il y a de plus difficile.  Et ce roman est hilarant. Un peu de légèreté – ce qui n’exclut pas la profondeur - fait du bien, dans une rentrée où les thèmes des livres sont souvent assez durs.

 

Alors, cette interview vous a t-elle convaincue de lire Panorama ? Avez-vous déjà lu un livre de Lilia Hassaine ?  

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