[INTERVIEW] On était des loups, le nouveau roman de Sandrine Collette

[LeaCultura]

La série des interviews des auteurs français coups de cœur de la rentrée littéraire continue sur CulturaLivres ! Et aujourd'hui c'est Sandrine Collette, une autrice très appréciée par les membres de la communauté, qui répond à nos questions ! 

Son nouveau roman, On était des loups, est très remarqué parmi les nouveautés de la rentrée littéraire. Dans son interview, Sandrine Collette se confie sur sa relation avec la nature et ses rituels d'écriture. 

A découvrir... 

© Patrice Normand

 

• Pouvez-vous présenter votre roman pour les membres qui ne l’ont pas (encore) lu ?

On était des loups 

Avant tout, c’est un roman de grande nature. Grands espaces, grandes forêts montagneuses, grands lacs du bout du monde. C’est là que vit Liam, un chasseur trappeur, avec sa femme Ava et leur petit garçon de cinq ans, Aru. Le roman commence un soir de retour de chasse. Dès qu’il sort du couvert de la forêt avec ses chevaux, Liam comprend que quelque chose est différent : alors qu’Aru l’attend toujours au bout de la prairie, ce jour-là il n’y a personne. De fait, sa vie bascule à l’instant où il découvre le corps de sa femme tuée par un ours. Se retrouver seul avec son fils, c’est une situation qu’il n’avait jamais imaginée. Liam est un chasseur, un homme épris de solitude et de liberté, pas un père. Alors cet enfant, il ne sait pas quoi en faire…

 

Ce qu'en a pensé @clo73 : "Le souffle coupé et le cœur battant, j'ai refermé ce roman en me disant que Sandrine Collette avait encore frappé fort !"

Voir son coup de cœur complet.

 

• La nature fait toujours partie de vos romans. Quelle place a-t-elle dans votre vie ?

Je vis au milieu d’une très belle nature dans le Morvan. C’est un environnement nécessaire pour moi, pour respirer, pour prendre le temps, pour sentir l’ancrage que nous avons dans la terre et que nous oublions parfois. Je l’observe beaucoup. Dans sa beauté, ses surprises, sa force – mais aussi dans son déchaînement et sa dangerosité. Sa puissance me fascine, m’inspire, fait remonter en moi des élans d’exaltation comme de peur, que j’essaie de transmettre dans mes romans où elle tient parfois un rôle de vrai personnage.

 

• Comment s’est passée l’écriture de ce nouveau roman ? Avez-vous des rituels d’écriture ?

C’est un livre écrit d’une traite, d’un souffle, dans une sorte d’état de conscience modifié avec un sentiment de joie intense. Sans doute est-ce le livre que j’ai eu le plus de plaisir à écrire dans la fusion que j’ai ressentie avec mon personnage principal et avec la nature, une sorte de déplacement à l’intérieur de mon roman. Tout ceci sans aucun rituel, c’est décevant… mais je ne me lève pas la nuit pour écrire en tenue de cosmonaute, je n’ai pas d’addiction à l’alcool ou aux drogues, pas d’horaires bizarres, je n’ai même pas de chat à mettre sur mes genoux…

• Que représente la rentrée littéraire pour vous ?

Tant que j’étais uniquement lectrice, l’excitation totale de tous ces romans qui sortent et qui sont une mine d’or pour les mois à venir. A présent que c’est mon tour d’y être publiée, une grande angoisse. J’ai le sentiment d’être jetée dans la mer alors que je sais tout juste nager, le sentiment qu’il suffirait d’un rien pour être noyée au milieu de ce grand fourmillement. Je ne me sens pas prête, le doute n’a jamais été aussi aigu : est-ce que mon roman mérite d’être un roman de rentrée ? est-il suffisamment fort pour se faire une place parmi quelque 600 livres qui sortiront en même temps ? C’est aussi une réelle fierté d’être choisie par son éditeur pour cette aventure mais à cet instant, quelques semaines avant la rentrée, l’inquiétude prédomine.

 

• Avez-vous un récent coup de cœur à partager aux membres de la communauté CulturaLivres ?

Ce n’est pas complètement récent car je suis une lectrice difficile… le dernier roman à m’avoir fait vibrer est S’adapter de Clara Dupont-Monod. Tout a déjà été dit sur ce livre multi primé… mais je ressens encore l’étrange douceur de cette histoire terrible d’une famille dont le troisième enfant naît lourdement handicapé. Cela pourrait être un simple mélodrame mais l’écriture le transforme en une incroyable poésie.

 

Avez-vous lu On était des loups de Sandrine Collette ? Qu'en avez-vous pensé ?