Interview de Nicolas Lebel, le créateur du Capitaine Mehrlicht !

© Brigitte Baudesson© Brigitte Baudesson

Le gibier, le nouveau roman de Nicolas Lebel, qui paraitra le 10 Mars 2021, nous emmène en plein cœur de Paris pour y découvrir la nouvelle enquête de l'auteur. Connu pour ses romans policiers où il met en scène le Capitaine Mehrlicht, Nicolas Lebel se lance dans un nouvel univers où nous ferons la connaissance de deux policiers : Starski et Chen.

 

Je vous laisse découvrir l'interview faite par @justelire à l'occasion de la sortie de son roman !

 

 

Comment présenteriez-vous ce nouveau roman ?
Ce roman est mon huitième bouquin. C’est l’occasion de faire quelque chose de différent. J’ai écrit dans le polar principalement une série qui comporte 5 volets, celle des enquêtes du Capitaine Mehrlicht un flic parisien, qui se déroulent principalement à Paris. J’avais envie à la fois de changer d’enquêteur, de travailler différemment et aussi de changer de ton. Mes lecteurs connaissent mon appétit pour le roman policier mais j’avais envie les emmener sur le terrain du thriller. On part sur une enquête de deux flics Starski et Chen au moment où 2 corps sont retrouvés dans un appartement parisien. On a donc de suite les ingrédients d’un roman policier et c’est idéal à partir de là pour moi de jouer sur les codes pour transformer le tout en un thriller implacable.

 

 

Vous n’abandonnez donc pas Mehrlicht c’est on va dire un pas de côté, une envie d’autre chose ?
Comme Flaubert était Madame Bovary, je suis malheureusement le capitaine Mehrlicht, le flic à la clope bouffé par la vie, bouffé par le tabac, etc. J’adore ce personnage, je m’identifie à lui totalement. Il est en convalescence, pour revenir en force un peu plus tard.

 

 

Mon collègue @DavidChambray a noté ce changement de ton qu’il trouve moins sombre.
J’en suis content, j’ai débarqué tardivement dans l’écriture de polar. J’écris depuis toujours, j’ai commencé par de l’Heroic Fantasy, de la poésie, du théâtre. Etant un piètre dessinateur, un piètre musicien c’est par les mots que les choses s’expriment. Pour mes premiers polars, j’avais l’impression d’avoir suivi des codes, des recettes de mes maitres (Vargas, Lemaitre etc..). On vit un peu dans le mimétisme. Les années venant j’avais envie de m’émanciper, d’écrire avec plus de liberté. « Le gibier » est dans ce sillage. Si on peut lire un livre en trois ou cinq heures, il faut environ 1 an et demi pour l’écrire ; il faut croire en son histoire, on a besoin d’aimer ses personnages pour passer du temps avec eux. J’avais envie de m’offrir cette liberté de passer du temps avec d’autres personnages, écrire une histoire qui m’allait bien et que j’avais envie de partager

 

 

Vous dites que Mehrlicht vous ressemble, en général vos personnages sont fictifs ou vous vous inspirez de votre entourage, de vos rencontres ?
Malheureusement pour mon entourage, ils ne sont pas totalement fictifs. J’adore observer les gens qui m’entourent, leur piquer leurs mimiques, leurs expressions et les réutiliser dans mes livres. Parfois je pousse le trait pour faire ressortir leurs travers, mais on est souvent dans la réalité. Par exemple, le facteur dans « Le jour des morts » je l’ai vraiment rencontré, il ne pouvait s’empêcher de raconter des histoires toujours avec des fins tragiques et ne s’en rendait même pas compte. Il est devenu un de mes personnages.

 

 

Donc Yvonne Chen existe ?
Elle existe d’une manière ou d’une autre, oui. Une femme très pragmatique, très droite dans son travail et très libre aussi. Elle est le garde-fou de Starski qui est le personnage fort au départ. En fait si elle n’était pas là, il partirait en vrille. C’est un personnage très fort qui permet de tenir l’enquête.

 

 

On imagine qu’on va la retrouver ?
Très certainement, c’est un personnage que j’ai beaucoup apprécié.

 

 

Vous êtes un grand lecteur ?
Je suis un grand lecteur mais que je dirai laborieux. Je lis de tout depuis longtemps en revanche, je prends beaucoup de temps, je suis attentif à l’écriture. J’aime relire certains passages J’ai une lecture plaisir, pas boulimique.

 

 

Qu’est ce qui a été le déclencheur de l’écriture ?
J’ai d’abord écrit pour moi, puis pour les autres notamment pour l’école des jeux de rôle pour qui j’écrivais des scenarii à faire jouer aux copains. L’idée de l’écriture, de partage est peut-être venue de là. Un moment j’ai eu envie de plus. Pour moi l’écriture est un voyage, un décrochage avec le monde qui nous entoure.

 

 

Comment vous viennent vos idées de roman ? Télé, info ?
Pour moi, le polar est la littérature de l’indignation. Mes polars viennent de là. Pour « L’heure des fous », alors que je faisais mon jogging, j’ai découvert un village dans le bois de Vincennes. Cela a attisé ma curiosité, j’ai désiré en connaitre l’origine, pourquoi je ne le savais pas ? De là j’ai eu envie d’en parler. Dans la plupart de mes romans, il y a trois axes : littéraire, historique et un lien d’actualité. Dans « Le gibier », il y a moins l’axe littéraire mais l’axe historique avec L’Afrique du Sud et le nettoyage ethnique et l’axe actualité avec le SRAS. L’auteur de polar est très poreux, on subit l’air du temps. Je lis l’actualité, j’écoute la radio. Mais je ne regarde pas la télévision

 

La plupart de vos polars se passent à Paris, j’ai vu que vous étiez Globe Trotter, vous n’avez jamais eu l’envie de délocaliser vos enquêtes ?
On écrit bien sur ce que l’on connait. J’ai des collègues qui le font très bien, qui plantent leur histoire aux Etats unis par exemple. Pour être réaliste, il me faudrait me documenter sur les procédures locales. En France j’ai facilement des infos en appelant Olivier Norek. Si je place l’intrigue à Paris c’est un peu par paresse mais aussi et tout simplement parce que c’est une ville que je connais bien. Je laisse aux auteurs étrangers leurs pays, qu’ils me laissent Paris. Néanmoins, j’envisage d’écrire une histoire qui se déroulerait soit sous Ceausescu soit en Corée du Nord. (Dictature, police rigide, population contrôlée).

 

 

Quand vous terminez un roman, vous recommencez à écrire de suite ?
En fait la fin de l’écriture d’un roman correspond au début d’un travail sur celui-ci. Il y a la relecture par des beta lecteurs, (mon épouse et quelques amis) qui sont sans pitié. Ce n’est pas pour eux de la lecture plaisir, ils doivent me remplir des grilles de lectures à chaque fin de chapitre.  Interviennent également mon agent, mon éditeur. En fait, le livre définitif, c’est la version 7 ou 8 de mon travail initial. Le bouquin d’après, il est déjà là depuis longtemps. L’idée est là, elle tourne. On est constamment bombardés d’idées, petit à petit elles s’agrègent et quand un noyau se forme, c’est parti. Il faut ensuite trouver qui sera le narrateur puis la fin. Sans une fin qui me plait, je ne peux écrire.

 

 

Comment vous sentez vous si proche de la sortie ?
J’ai hâte. J’ai terminé l’écriture depuis un an, j’ai hâte de connaitre les retours de lecteurs, savoir s’il plait ou déplait.

 

 

Les rencontres sont complexes avec le contexte sanitaire, avez-vous tout de même des choses qui se profilent ?
Tout s’organise en ce moment comme si tout allait avoir lieu, notamment les salons, il y a un vrai engagement des organisateurs et malheureusement souvent cela s’annule à 15 jours à peine avant la date. Alors pour l’instant les choses se prévoient et on croise les doigts pour que cela se réalise. On a besoin de proximité avec nos lecteurs de retrouver la communauté de ceux-ci, qui s’est formée au fil des années. Le virtuel existe mais ne remplace pas les vrais échanges.

 

 

Pour terminer, que vous manque t-il le plus Nicolas Lebel en cette période ?
Si on s’adresse à l’homme et non pas à l’auteur, je vais dire les restaurants et les bars. On a besoin de se retrouver avec les copains mais aussi avec les auteurs amis avec qui on partage notamment nos doutes nos interrogations sur nos romans respectifs

 

 

Retrouvez tout l'univers littéraire de Nicolas Lebel sur Cultura.com et suivez les actus du blog avec attention, on vous prépare une surprise pour la sortie de Le gibier Smiley clignant de l'œil
10 Commentaires
mannon114
Comité de lecture

@laurene-cultura Ho elle est géniale cette interview et j'avoue, cela donne envie de découvrir cette ouvrage et l'auteur que je ne connaissais pas! Merci pour cette belle découverte!

MAPATOU
Team Lecture

@laurene-cultura Je suis du même avis que @mannon114 , c'est une très chouette interview. Je découvre moi aussi cet auteur.

soff78
Team Lecture

Bonjour @laurene-cultura 

 

Merci pour cette super interview. J'apprécie beaucoup la franchise et la simplicité de cet auteur. Son partage a l'air sincère.

Je découvre Nicolas Lebel qui a déjà pas mal écrit apparemment, et qui se lance dans le thriller. Je vais me renseigner un peu plus sur ses autes romans.

Sophie-Cultura
Community Manager

Merci @laurene-cultura et à notre collègue @justelire qui a eu la chance de pouvoir l'interviewer ! 

Meditea
Passager

Je ne vais pas être super originale mais je suis vraiment tombée sous le charme de Nicolas Lebel. Hâte de découvrir ses personnages et tout son univers. Merci pour cette interview🙂

Juliette-Creil
Libraire Cultura

Bravo et merci  @justelire pour cette chouette interview qui m'a donné envie de découvrir cet auteur ! 

Arachtakrete
Passager

Belle interview sur l’univers de Nicolas Lebel et sur son dernier roman thriller 

« Le Gibier » Smiley heureux

Belgorgone
Passager

Bonjour, 

 

Excellente interview qui donne vraiment envie de courir chez son libraire pour acheter #Legibier. Je connais un tout petit peu l'univers de Nicolas Lebel  que j'ai découvert récemment en lisant son roman policier "De cauchemar et de feu", Merci à @laurene-cultura  

desplanquemario
Passager

Je connais l'univers de Nicolas Lebel. J'aime les polars.  J'ai lu l'heure des fous. J'aimerais découvrir #Legibier. Merci à Cultura et à @laurene-cultura.

peanuts
Passager

Mon choix porte sur "Les bourgeois de Calais" de Michel Bernard.

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