Les Liens du Sang
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Brian Francis Slattery est pour la première fois publié en France mais gageons qu’il va rapidement devenir un phénomène ! Car son roman est tout simplement addictif. Prenez une famille américaine riche et respectable, creusez un peu dans son passé et découvrez le pire de la criminalité. L’auteur nous plonge dans un milieu sans foi ni loi, entre Cleveland et Kiev, où seul comptent les liens familiaux. Il nous raconte comment et pourquoi il a voulu écrire cette fascinante saga.

 

Les lecteurs français ne vous connaissent pas encore puisque c’est la première fois que vous êtes traduit chez nous. Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis journaliste, écrivain et musicien. En tant que journaliste, je travaille pour desgroupes de réflexions politiques, spécialisés dans les affaires internationales. Je suis aussi violoniste, je joue du banjo et maîtrise un peu le trombone. La Famille Hightower est mon quatrième ouvrage.

Vous avez d’abord écrit des livres de science-fiction. Pourquoi cette fois un livre sur la mafia ?

Pour mes trois premiers livres, j’avais besoin d’utiliser la science-fiction ou le fantastique pour bâtir mes intrigues, comme créer un vaste monde souterrain à New York, doter mes personnages de pouvoirs surnaturels, ou tout simplement imaginer à quoi ressemblerait notre vie dans le futur. Avec La Famille Hightower, je souhaitais écrire, non seulement une histoire sur une famille de criminels, mais aussi sur le chaos qui s’est installé après l’effondrement du bloc soviétique. Et puis, raconter ce qui se passe quand un individu se met à gagner beaucoup d’argent. Plus je réfléchissais à ce sujet, plus le crime organisé me semblait être le seul moyen de relier tous ces éléments. On peut dire que dans le cas de La Famille Hightower, plutôt que de partir de la science-fiction ou du fantastique, je l’ai créé à partir du réel. Et cette réalité est incroyable. Certains événements que je dépeins ont réellement eu lieu et sont bien plus dingues que tout ce que j’aurais pu imaginer.

La construction du livre est passionnante : vous faites des allers-retours dans le passésans que ce ne soit jamais confus pourle lecteur. Cette construction est-elle très travaillée ?

En fait, c’est le contraire : je suis incapable de raconter une histoire de manière linéaire. Je me promène sans cesse dans le passé et le présent, je ne sais pas pourquoi. On doit penser que cette manière d’écrire nécessite beaucoup d’efforts, mais non ! Et je suis ravi qu’on pense que j’en ai la maîtrise !

Le sujet principal du roman, ne serait-ce pas avant tout la famille et l’influence qu’elle peut avoir sur son destin ?

Je suis tout à fait d’accord avec cela. La famille – et pas seulement les individualités qui la composent, mais la famille comme entité – est la clé de tout, le coeur de l’histoire. Je viens moi-même d’une famille nombreuse (qui, ceci dit, ne ressemble pas du tout à celle dépeinte dans ce livre), et je suis certain que sa culture et son histoire m’ont construit. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire sur une famille qui hérite, en quelque sorte, de la corruption : tous ses membres doivent faire avec, qu’ils le veuillent ou non. Je n’avais jamais écrit sur des gens aussi profondément embourbés dans la criminalité. Et qui continuent à être unis, même si l’affection qu’ils se portent va les mener à accomplir des atrocités.

Vous racontez une histoire de mafia extrêmement réaliste – blanchiment d’argent, corruption, trafic d’organes – avez-vous fait de longues recherches ?

Aujourd’hui, beaucoup d’informationssur le crime organisé sont disponibles. J’ai lu pas mal de livres sur le sujet, des rapports de police et des articles sur les organisations criminelles : le blanchiment d’argent, la corruption et le trafic d’êtres humains. Finalement, j’ai rencontré un agent du FBI qui travaillait activement sur ce genre d’affaires. Eh oui, interroger le FBI pour un livre n’est pas aussi difficile qu’on le croit car on n’hésite pas à parler aux romanciers ! Cet agent était fascinant et extrêmement généreux : il a confirmé certains points que je lui ai soumis et m’a corrigé quand j’avais tort. Il m’a parfois donné son avis et m’a fait des suggestions qui ont été très utiles pour le livre.

Votre roman ne se passe pas seulement à Cleveland, mais aussi en Ukraine, en Roumanie et même en Afrique. Connaissez-vous ces pays ?

La plupart des lieux qui apparaissent dans le livre sont des endroits où je mesuis rendu. J’ai visité Cleveland, parlé à des gens qui avaient grandi là-bas. Je me suis rendu en Ukraine, en Moldavie et en Roumanie. Je me suis aussi inspiré d’histoires racontées par des musiciens, des connaissances, qui ont vécu dans ces pays. Et puis, j’ai consulté Google Earth qui est une aide considérable pour les écrivains. Vous pouvez à présent obtenir des détails géographiques même infimes qui auraient été auparavant très difficiles à recueillir. Impossible aujourd’hui de faire des erreurs !

Pouvez-vous déjà nous dire sur quel sujet vous travaillez actuellement ?

Je viens juste d’achever un livre tout à fait atypique pour moi. C’est un court roman qui raconte quatre jours de balade – du Connecticut (où je réside) jusqu’au Texas – de quatre jeunes gens d’une vingtaine d’années. Et je suis à présent en train d’en écrire un autre, auquel je pense depuis longtemps, sur un scandale politique dans un pays fictif d’Amérique centrale. Pour tout dire, je suis obligé de me pincer quand je réalise l’incroyable chance d’avoir déjà publié quatre livres et même bientôt cinq !




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