Rentrée littéraire : entretien avec Gilles Legardinier

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Membre du comité de sélection des «Talents à découvrir », Gilles Legardinier vient de vivre des années magiques avec les succès consécutifs de Demain j’arrête ! et Complètement cramé. Ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser au monde qui l’entoure et surtout aux « humains », comme il dit. Rencontre avec un auteur à la bonne humeur communicative.

Avez-vous hésité avant d’accepter d’entrer dans le comité de lecture des Talents Cultura ?

J’ai tout d’abord été très touché et très heureux de cette proposition. Je commence à bien connaître les libraires de Cultura. Ils sont pour une bonne part dans tout ce qui m’est arrivé de bien ces derniers mois.

Est-ce si facile de faire un choix parmi tous ces livres sélectionnés ?

L’idée de juger, ou même d’avoir un avis qui pourrait compter, m’intimide. Pour ma part, je rêve de bienveillance quand je fais

lire mes textes pour la première fois et j’ai envie d’en faire preuve vis-à-vis des autres.

Que demandez-vous à un auteur ?

Le métier d’auteur, c’est de rapprocher les gens d’eux-mêmes et de les rapprocher de la vie. Un lecteur doit être là pour recevoir. J’ai reçu une dizaine de livres pour le comité Cultura. Ce qui est formidable, c’est d’aller vers un roman qui n’aurait peut-être  pas du tout été votre choix de départ et de faire des découvertes.

Avez-vous conscience que vous pourriez inspirer des vocations ?

Il me semble que ce ne sont pas les autres qui doivent vous donner envie d’écrire. C’est comme tomber amoureux : vous pouvez lire tous les manuels sur la vie à deux, la vraie étincelle doit venir de vous. Moi, ce que je souhaite d’abord à ces jeunes écrivains, c’est qu’ils trouvent leur public.

Quels sont vos rapports avec vos lecteurs ?

Cette magnifique relation est arrivée à la sortie de Demain j’arrête ! C’est un rapport ultra-chaleureux. Je crois dans les rencontres humaines et là, je trouve  une réelle réponse. Je ne pourrais pas expliquer pourquoi c’est ainsi, je n’ai pas de regard sur ce que je fais. Avec mes lecteurs, je me sens comme avec des proches, avec cette impression d’avoir partagé quelque chose. C’est miraculeux que les gens vous fassent ainsi une place dans leur vie.

Quels sont vos propres goûts littéraires ?

Ils sont très éclectiques. De temps en temps, je lis des choses pointues et puis j’ai parfois envie de me détendre. C’est le plus souvent vers de vrais narrateurs que je me dirige, comme Dumas ou Verne. Et je ne lis jamais d’introspectifs nombrilistes !

Ces gens qui écrivent pour se soigner aux frais des autres, non ! Ça n’a aucun intérêt.

Votre prochain roman paraît en octobre, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Il s’appelle Et soudain tout change et  c’est l’histoire d’une bande de copains qui se connaissent quasiment depuis la maternelle. On les retrouve à six mois du bac. Une période charnière de leur vie. Les premières alliances et les premières trahisons… La narratrice s’appelle Camille. J’avais envie que ce soit une femme qui raconte car j’ai l’impression que la femme a une approche plus précise des situations que l’homme… Elle tentera toujours d’analyser, puis d’anticiper, même si elle tombe parfois à côté de la plaque ! Quand on est dans la comédie, c’est bien plus intéressant !

Reviendrez-vous au thriller ?

C’est prévu. J’ai d’ailleurs quasiment fini d’en écrire un. Mais la comédie me prend tellement de temps avec les dédicaces, les signatures et les rencontres, que j’ai envie de savourer ce plaisir encore un peu…