Romain Puértolas, l'inspiration à fleur de peau

[julie__]

« Je suis l’antiécrivain : j’écris debout dans le RER,dans ma douche, dans la queue du boulanger, à La Poste, en attendant que le bus arrive, au beau milieu de la nuit, dans un train, sur mon téléphone portable, des mouchoirs en papier, ma chemise, mes chaussettes, ma peau, des Post-it. Je n’ai pas d’horaire, si ce n’est de minuit à minuit, et la musique qui m’accompagne est celle qui accompagne la vie quotidienne : le bruit d’un aspirateur, d’un avion supersonique ou d’une machine à sous gagnante.

Lorsqu’il m’arrive de m’asseoir pour écrire devant un ordinateur – chose rarissime – et dès que j’écris un passage mouvant, je me mets une bande sonore de film triste). L’inspiration me vient comme ça. Tout le temps. Toute la journée. Ça n’arrête pas. Ça doit être une maladie mais je n’en connais pas le nom. C’est comme un robinet qui coule et que l’on ne pourrait jamais fermer. Alors pour paraître normal, je dis que je recopie les histoires que me dicte Gérard, mon poisson rouge albinos… »