Immense coup de coeur de ma part pour "Dans la fureur du monde" de Chris Kraus . C'est de mon point de vue l'un des meilleurs livres étrangers de la rentrée. Comme son premier roman, I Love **bleep**, récemment adapté à la télévision, Dans la fureur du monde suit le chemin de sa vie : une histoire d’amour avec un toxicomane piégé par le système pénitentiaire américain. C'est l'histoire d'une rencontre assez improbable.
Ça se passe en 2005 et 2006, et les deux personnages, Catt Dunlop et Paul Garcia, viennent de milieux opposés : tandis qu’elle fuit une expérience peut-être fantasmée, il vient de sortir de prison.
Malgré sa richesse, son succès dans l’immobilier et sa place proéminente sur la scène artistique américaine, Catt a un désir de mort. Pour l’assouvir, elle se rend sur des sites SM pour rencontrer des hommes qui pourraient éventuellement accepter de la tuer. Mais, alors qu’elle a trouvé un bourreau, elle se débine. Elle décide de quitter Los Angeles pour Albuquerque afin de faire prospérer son business immobilier. Là-bas, elle rencontre Paul, un ancien alcoolique tout juste sorti de prison avec qui elle entame une relation complexe de domination.
J'ai adoré, et je vous le recommance, parce qu’on attendait avec impatience de lire un roman de Chris Kraus après "I Love **bleep**". Dans la fureur du monde tient ses promesses et porte un regard acerbe non seulement sur la société patriarcale mais aussi sur le capitalisme. Kraus analyse la gentrification dans les villes, les rouages impitoyables de la justice américaine, la vacuité du monde de l’art, l’Amérique du début des années 2000 et l’absurdité d’une société qui enrichit systématiquement ceux qui en ont le moins besoin. Elle délimite la fin nette et précise de l’American Dream.
BONNE LECTURE !
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