Sacha est une petite fille blonde de 8 ans, elle porte toujours ses longs cheveux attachés par deux couettes et un tee shirt rayé. Elle habite au bord de la mer méditerranée dans un petit village Corse à flanc de montagne. Sacha a toujours son sac à dos avec elle, à l'intérieur elle cache son doudou parce que les autres se moquent d'elle parfois. Son doudou qui lui a été offert par son ange gardien c'est Monsieur Panda. Ce petit nounours pas toujours très blanc parfois même un peu sale, Sacha ne veut pas que sa maman le lave parce qu'il est magique, il lui permet de « parler » avec les animaux. Quand son Monsieur Panda est avec elle, Sacha entend le milan lui raconte ce qu'il voit de si haut dans le Monte Stello, madame hérisson lui expliquer les derniers bêtises de ses petits, les cursinu rigoler entre eux des blagues qu'ils font aux chats. Les chèvres telles des acrobates de cirque font toujours des cabrioles lorsqu'elles la croisent pour le plaisir de faire rire la petite fille. Sacha connait tous les animaux de l'île les vaches, les cochons, les chevaux. Les ânes qui travaillent souvent dur adorent quand elle passe les voir, elle a toujours un petit mot gentil pour eux, une ou deux carottes dans la poche de son sac et des encouragements. Il suffit que Sacha parle dans sa tête et grâce à Monsieur Panda, les animaux la comprennent.

Si Sacha est si bavarde avec tous les animaux, on ne peut pas en dire autant avec les humains. La petite fille ne parle pas, jamais, ni chez elle, ni à l’école. Elle parle uniquement dans sa tête avec ses amis les animaux.

Un jour alors qu’elle marche le long de la plage sur les galets gris qui font des chatouilles sous les pieds, Sacha voit un peu plus loin dans la mer un dauphin qui se débat « Au secours, à l’aide » crie le dauphin, le pauvre a un sac en plastique enroulé sur son aileron. Il ne peut plus repartir vers le large déséquilibré par le déchet.  Grâce à son panda magique Sacha comprend l’appel à l’aide du cétacé qui s’agite de plus en plus dans l’eau. Malgré un peu de peur Sacha ne peut pas le laisser comme cela, alors elle ressert les bretelles de son sac à dos, entre dans l’eau et se met à nager jusqu’au dauphin. « Bonjour joli dauphin n’ai pas peur, je vais t’aider. Je m’appelle Sacha, ne bouge pas pendant que je défais le nœud du sac » lui dit la petite fille en arrivant à côté de lui. « Moi je m’appelle Ouria, je vis un peu plus loin dans la mer mais ce sac plastique s’est accroché à mon aileron, je ne peux pas le décrocher et je me fatigue beaucoup à tourner comme cela » lui répond le dauphin. Il faut longtemps à Sacha pour réussir à décoller l’affreux morceau de plastique de la peau du dauphin.

Ouria est tellement soulagé d’être enfin libéré qu’il propose à Sacha de l’emmener visiter les fonds marins autour de l’ile de la petite fille. « Viens avec moi je vais te faire visiter mon monde, accroche-toi à mon aileron et fait moi confiance » lui dit-il. La petite fille prend une profonde inspiration, retient son souffle, sert fort le dauphin et Ouria plonge. Sacha découvre que son panda est encore plus magique, il ne lui permet pas seulement de parler avec les animaux, grâce à lui elle peut aussi respirer normalement sous l’eau. Accrochée à la peau toute douce de son ami, elle découvre la beauté des paysages sous-marins. Il y a de magnifiques coraux rouges, des poissons de toutes les tailles et de tous les couleurs autour d’elle : les anémones jaunes, les anthias roses. Elle ne cesse de demander à Ouria le nom de tous ces animaux et le dauphin se plaît à faire le guide « ici, c’est une rascasse, elle parait un peu méchante mais ce n’est pas le cas », « ici c’est une famille de sar, ils aiment bien se cacher dans les fonds sablonneux » dit-il en frôlant le sol. « Lui c’est mon ami Luidgi le poulpe, attention à ce qu’il ne nous fasse pas une blague avec ses huit tentacules. C’est le champion de cache-cache, il change de couleur pour se confondre avec le paysage ».  Même si la balade est magnifique quelque chose interpelle Sacha, depuis qu’elle est avec Ouria elle a vu plein de morceaux de plastique sous l’eau, des gobelets, des couverts, des bouteilles, des sacs. Elle finit par interroger le dauphin sur le sujet « qu’est -ce-que c’est tous les débris et les déchets que l’on voit tout le temps ? ». Ouria s’arrête un instant et explique à Sacha « c’est vous les humains qui faites cela. Plein du plastique jetable que vous utilisez sur la terre finit ici. Soit parce que vous ne le triez pas, soit parce que vous le jeter dans la nature, dans les rivières ou même dans la mer quand vous êtes à la plage ». Le dauphin reprend « vous nous tuez par votre comportement égoïste ». Sacha est sous le choc, elle avait déjà entendu à la radio des reportages comme cela mais elle n’imaginait pas que les choses soient si graves.  Elle demande à Ouria « vous tuez, mais ce n’est pas possible ? ». Ouria lui répond doucement mais avec force « si Sacha, peut-être pas toi, mais les humains si. Je sais que ça doit être dur à imaginer pour toi. Fais-moi encore un peu confiance, je vais t’emmener voir une bonne amie qui va t’expliquer ». Sacha se raccroche fort à l’aileron d’Ouria, et ils repartent un peu plus loin vers le large, direction la famille de Kinombo la tortue.

Kinombo est installée dans le creux d’un rocher pas très loin de l’Ile d’Elbe, il faut quelques secondes à Sacha pour la découvrir tant sa carapace se confond avec les rochers. Le dauphin fait les présentations « Sacha je te présente Kinombo. Kinombo, voici Sacha ». La tortue, comme le dauphin un peu plus tôt ne semble pas, ne semble pas surprise de découvrir une petite fille qui respire comme un poisson et avec qui elle peut échanger. Sacha elle est très impressionnée par cette immense tortue. Ouria, toujours très bavard, raconte sa terrible mésaventure à son amie puis lui explique pourquoi ils sont venus la voir. Il termine en lui disant « raconte à Sacha l’histoire de Nikko pour qu’elle comprenne ». A l’évocation de ce prénom, Sacha voit les yeux de la tortue se teinter de tristesse, elle soupire mais de sa voix grave elle commence à raconter. « Nikko était mon frère. Nous étions nés de la même ponte il y a très longtemps. Mon frère était une grande tortue très forte mais il y a trois saisons il a confondu un de vos horribles sacs plastiques blancs avec une méduse, Nikko a avalé le sac. Le pauvre a eu très mal au ventre, il ne pouvait plus manger. Il est mort ici au bout de quelques jours » finit elle d'expliquer en larmes. Sacha est bouleversée par l'histoire de Nikko, elle comprend que les hommes sont en train de détruire la nature. Ouria continue d’expliquer « tous les poissons ou les mammifères marins ont du plastique dans leur ventre. Un ami dauphin venu de l’hémisphère sud, m’a raconté qu’il avait même vu un hippocampe qui tenait un de vos cotons tiges. Un autre m’a dit qu’un Bernard l’Hermite avait utilisé un bouchon de dentifrice pour faire sa coquille tellement il y avait de déchets sur sa plage ». La petite fille est révoltée par ce qu’elle découvre, elle demande à Ouria de la ramener sur la plage de galet mais avant de partir elle fait une promesse à Nikko, la promesse que en revenant dans son monde elle va se mettre à parler pour raconter aux enfants ce que vivent les animaux sous-marins à cause des hommes et expliquer qu’il ne le faut plus rien jeter et que les humains doivent se dépêcher de trouver comment nettoyer toutes les mers du globe.

Ouria obéit et ramène vite Sacha là où la petite fille avait plongé pour venir à son secours. C’est avec tristesse que les deux nouveaux amis se quittent mais ils se promettent de se revoir très vite.

Sacha est toute triste en remontant chez elle. Elle réfléchit. Elle a eu la chance de découvrir un monde très beau mais en danger à cause des humains. Il faut qu’elle trouve comment aider ses nouveaux amis.

En se couchant ce soir-là elle a une idée, avec l’aide de Wendy, elle va raconter l’histoire d’Ouria, de Kinombo et de Nikko dans un livre qu’elles donneront à tous les enfants du monde pour qu’ils apprennent avec leurs parents à faire attention à la nature, Wendy relayera l’histoire de Nikko à la radio, et Céline pourra la raconter en podcast pour que plus personne n’oublie de faire attention à la nature même celle qui est invisible pour les humains.

                                                                                                                                     Emma (8 ans)