Septembre… pour le commun des mortels tu représentes tout au plus la nostalgie des vacances d’été, pour les écoliers une pointe d’appréhension à l’idée de retourner à l’école se demandant qui sera le nouveau maître ou la nouvelle maîtresse ? Si leur meilleur(e) ami(e) sera bien dans la même classe ?...
Personnellement, je le subis comme une épreuve, celle du mythe de Sisyphe. En effet, si ce dernier était condamné à pousser sans fin une pierre au sommet d’une montagne d’où elle retombait, pour ma part je vis la même chose à l’échelle du temps :
Après 30 ans d’amnésie traumatique, chaque année tu te rappelles à moi, Septembre, comme le plus triste des anniversaires, celui des noces barbares, celui de l’innocence envolée à 4 ans…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que tu ne manques pas d’imagination quant à la diversité des cadeaux que tu m’offres une année après l’autre : anxiété, cauchemars, dissociation, confusion, problèmes digestifs, gynécologiques, et j’en passe ! Je n’ai pas trop des 11 mois qui suivent pour me remettre de telles effusions !
Las ! Septembre, quand cesseras-tu enfin de te rappeler à mon terrible souvenir ? Ton entêtement, pour ne pas dire ton acharnement, me hantent depuis trop longtemps !
Dis, Septembre, ne crois-tu pas qu’il serait temps de changer de cible ? Suis-je vraiment celle qui, dans cette affaire, mérite d’être condamnée à cet enfer ? 40 ans plus tard, Septembre, il serait temps de t’en prendre au véritable coupable !
Parfois, je me prends à rêver que tu deviennes synonyme de fête mais je sais me montrer raisonnable, aussi je me contente de te demander le droit à l’oubli. La justice ne pouvant rien pour moi, je ne peux que m’en remettre à ta clémence : dis, Septembre, cette année, m’entendras-tu ?
Pour ajouter un commentaire ici, vous devez être inscrit. Si vous êtes déjà inscrit, connectez-vous. Dans le cas contraire, inscrivez-vous puis connectez-vous.