Septembre 2021
Aujourd’hui, cela fait un an que nous sommes séparés. Douze mois que nos corps se sont éloignés. Trois cent soixante-deux jours que notre cœur s’est scindé en deux.
Septembre. Ce mois résonne dans mon esprit comme la fin d’un glas. Septembre me laisse un goût amer désormais.
Septembre 2019
Notre histoire a elle-même commencé en ce premier mois annonciateur d’un automne romantique, chaud et frais à la fois. Un paysage estival dont les couleurs des panoramas s’atténuent pour revêtir des tons certes plus maussades mais porteurs d’une rentrée prometteuse d'un nouveau départ.
Tu étais seul, assis en tailleur contre un arbre, de mémoire c’était un noyer. Tu lisais un polar d’Harlan Coben, tout en écoutant une musique douce. Quelle drôle d’association. Tu ne me remarquais pas. J’étais en face de toi à parcourir une lecture plus légère. Bien moins passionnante que la tienne. Ton regard, je le devinais seulement à cet instant, car il était caché derrière de grosses lunettes polarisées à la monture dorée. Même assis, tu semblais grand. Très grand. Les passants, les familles, les promeneurs, les coureurs, animaient ce parc ombragé que le soleil tentait de pénétrer pour éclairer ces vies éparpillées. Toi, tu t’étais abandonné complètement à ton aventure livresque, ne te mêlant pas à l’agitation.
Je ne sais plus combien de minutes se sont écoulées entre le moment où je t’ai remarqué et celui où tu as daigné poser ton livre de poche aussi noir que le titre était rouge. Rouge comme la couleur de mes joues. Tu t’es essuyé le front sur lequel des mèches ondulées d’un noir de Jais te taquinaient. Tu as ensuite enlevé tes lunettes pour te gratter l’intérieur de l’œil. Tes yeux. Ces yeux… je m’en souviens encore. Tu avais ce regard pénétrant qui sait électriser n’importe quelle âme sur place.
Mon regard qui se perd
Dans la brume un naufragé volontaire
Sous l'écume j'ai traversé toutes mes nuits seul
Ton sourire au fond de l'âme.
J'ai découvert ton pouvoir, celui de rendre amoureuse n’importe quelle femme qui a un cœur solitaire. Mais un cœur ne demandant que de vibrer.
Septembre 2019 fut le mois et l’année dont je suis tombée éperdument amoureuse de toi.
Tu t’es ensuite levé, puis tu as sorti un briquet et un paquet de cigarettes de la poche de ton jean. J’étais à vingt mètres de toi. Je sens encore l’odeur, certes désagréable de la cigarette allumée, mais je me souviens encore de l’effluve musqué de ton parfum. Ce mélange d’arômes est encore gravé en moi.
Ma peau est marquée par ton odeur.
Mon cœur est teinté de tes couleurs.
Mon âme est prisonnière de ton aura.
La mémoire à la mer
Je dérive comme un enfant sans repères
Je m'enivre à deviner ton étoile au ciel
Ton sourire au bord des larmes.
Ensuite, tu es passé devant moi. Les chevaux de mon cœur ont été lâchés telles des furies dans mon corps et ils m’ont prévenue que tu partais de ce lieu tant rêvé. Tu me quittais. NON. Il fallait absolument que j’attire ton attention.
Ce que j’ai fait en simulant une entorse à la cheville. Absurde. Attitude absurde mais une quête nécessaire pour que ton regard envoûtant pénètre mon âme, et foudroie mon petit cœur. Tu m’as aidée à me relever, maintenant je sais que c’était dans tous les sens du terme. Puis nous avons discuté de la pluie et du beau temps. Tu m’as invitée à boire un verre sur la terrasse située à deux pas de notre lieu de rencontre.
Le regard vers la terre
Je veux vivre à l'horizon qui s'éclaire
Je vais suivre enfin le courant des idées neuves
Que les vanités condamnent.
Ensuite, cette rencontre fortuite – pour toi – mais vitale pour moi s’est muée vers une histoire passionnée, vibrante, sublime. Tu étais mon mentor, j’étais ta muse. Nous avancions vers la même direction, le regard au loin, déterminés et puissants. À deux nous étions forts, inspirés. Nous nous sommes réellement aimés.
Septembre 2021
Même si tu me dis aujourd’hui le contraire, je sais, je sens que tu t’égares vers des paradis incertains. L’avenir le dira, j’en suis convaincue. J’étais ta muse. Tu étais le peintre de mon âme. Tu as dessiné les contours de ma vie et coloré chaque parcelle de mon corps de tes baisers enflammés. Tu as rendu vivante la toile que tu as préféré achever, il y a un an.
Cette aquarelle amoureuse qui est née un jour de septembre ; aujourd’hui je vais la tatouer sur ma peau. Aujourd’hui, le bruit des aiguilles s’insinue dans ma peau pour que tu restes en moi à jamais.
1er septembre. C’est le jour de ma renaissance. De mon nouveau départ, sans toi pour me guider. Sans toi pour m’aimer.
Le tatouage représente notre amour ; ce grand amour que tu m’as permis de vivre en mon âme et conscience. De cet amour qui m’a sortie de mes tourments. Cet amour à la fois fusionnel et spirituel. Je t’aime, je t’aimais et je t’aimerais. Et si tu ne le veux plus, au moins tu es gravé sur ma peau.
Sur ma peau
J'ai signé mes promesses
Gravé à fleur de mots
Mes serments de jeunesse
Sur ma peau rien ne s'efface
Et même si tout passe
Je jure d'embrasser mes promesses
Ou d'y laisser ma peau
Je sors du salon et mes pensées vont et viennent comme le vol d’un oiseau. Comme le vol d’une buse qui a un but. Celui de se poser pour assouvir ses besoins puis de voler vers d’autres cieux pour redevenir libre et confiante.
Aujourd’hui, je ne suis plus ta muse mais ta buse.
Je n’attends qu’un signe de toi...
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