Les petites choses

Ma famille a ce petit quelque chose d'extraordinaire, ce sentiment que nous faisons partie du ciel et de la terre. Cette volonté de braver les tempêtes et le vent, pour continuer à voler dans les champs.

 

Je m'appelle Ted et je n'ai que quelques heures. Quelques battements de plus à mon cœur. La vie m'a donné des ailes pour m'envoler mais je n'ai le courage que de rester.

 

J'ai beaucoup de frères et de sœurs, on pourrait nous compter par milliers, nous aimons le parfum des fleurs et des semelles dans les sentiers.

 

Mes sœurs sont semblables à des fées, délicates et tellement pressées, elles travaillent toute la journée pour me permettre d'exister.

 

Je ne suis pas un fainéant mais ma petite condition fait que je préfère largement user de procrastination.

 

Ma famille est vraiment nombreuse, c'est ce qui rend ma mère heureuse. Nous la regardons avec grâce, même avec les journées qui passent.

 

Parfois je lui dis sans détour, qu'elle est ma reine, et son amour me permet d'affronter les peurs et de croire en des jours meilleurs.

 

Certaines de mes sœurs ont choisi de ne pas courir au charbon, elles s'occupent de faire tous les petits travaux qu'il y a à la maison.

 

D'autres de mes sœurs sont audacieuses, elles travaillent alors sans compter, sœurs ouvrières et éclaireuses ou qui...s'entêtent à butiner.

 

Ma sœur Anny est éclaireuse, je la trouve vraiment fabuleuse. Elle passe son temps à zoner dans les coins de toutes les forêts. Lorsqu'elle arrive à la maison je la sens encore animée, elle danse comme jamais un bourdon lui-même ne saurait danser.

 

Mon autre sœur s'appelle Gisèle, c'est la plus sérieuse, la plus belle. Avec ses lunettes sur la tête, elle se prend pour une architecte. Elle construit pour nous notre maison et donne des directives futées même aux plus jeunes des garçons qui eux préfèreraient larver.

 

Enfin, il y a aussi Francis, qui porte un nom de garçon. C'est ma plus fidèle nourrice, celle qui me chante des chansons. Avec elle, on refait le monde, même enfermés dans la maison, et lorsque le tonnerre gronde, stressés nous nous agglutinons.

 

 

Je suis très fier de ma famille, nous avons tous du caractère. Oui nous piquons où ça fait mal mais c'est pour sauver toute la terre.

 

Un jour il y a quelques temps, c'est maman qui m'a raconté. Un mal effroyable très très grand, a détruit ma communauté. "La maladie noire" dit maman, un petit virus très méchant, qui provoque la paralysie des tout petits et des plus grands.

 

Ne bougez plus de la maison ! hurlait maman à la fratrie. Si nous continuons à l'unisson, nous risquons de mourir ici.

 

Il fallait faire très attention car quelque chose de plus grand mettait des produits très toxiques dans l'air et l'alimentation.

 

Maman dit qu'elle n'a rien vu malgré qu'elle ait de très bons yeux et que plus grand que nous y'a rien même si certains croient en Dieu.

 

Je pense qu'elle a bien raison, on est les plus grands de la terre, vous vous rendez compte de tout ce qu'on fait avec mes sœurs les ouvrières.

 

C'est aussi ce que pense Anny, qui elle n'a jamais froid aux yeux. Elle est toujours sortie la nuit, même en dépit des couvre-feux.

 

Pour elle, c'est question de saison. Le virus prend différentes formes. Peut-être bien qu'Anny a raison : il n’y a pas toujours de symptômes.

 

Quoi qu'il en soit je me sens fort. Même si parfois j'ai l'impression que le vent souffle vraiment fort et va emporter ma maison.

 

Je vois aussi des trucs qui bougent, ils sont tout blancs et ils font peur. Ça ressemble à une grosse mouche, maman dit que c'est L'apiculteur.

 

Elle dit aussi qu'il a un cœur et que si on raisonne comme lui, en étant toujours travailleurs, alors il restera happy.

 

Il faut donc continuer à sourire dès le matin et croire en nous pour ne pas craindre que l'Api veuille se débarrasser de nous.

 

Ainsi nous vaquons sans relâche tout en contemplant les journées.

Nous restons fidèles à la tâche sans jamais broncher ni craquer.

 

 

 

Ma famille a ce petit quelque chose d'extraordinaire, ce sentiment que nous faisons partie du ciel et de la terre. Cette volonté de toujours nous éveiller pour mieux comprendre notre réalité.

 

Je m'appelle Ted et j'ai quelques jours, quelques moments en stock d'amour. La vie m'a donné des ailes pour m'envoler mais j'ai choisi de rester. Car même si le soleil brille, et que je rêve de liberté, j'ai la chance d'avoir une famille sur laquelle je peux compter.

 

Chacun a son caractère, et transporte ses repères mais nous bâtissons ensemble ce qui fonde notre univers. Et l'un sans l'autre nous ne sommes rien, que vaut un doigt sans toute une main !? C'est un peu comme une chanson à laquelle il manquerait un refrain.

 

C'est pourquoi de jour comme de nuit, sans jamais craindre le danger,

Nous bourdonnons des symphonies qui résonnent dans tous les sentiers.

 

C'est pourquoi d'hiver comme d'été, Toujours nous nous hâtons de vivre.

Car la vie mérite d'être savourée et d’être racontée dans un livre.

 

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