Un dimanche ordinaire en famille

Je m’appelle Justin, j’ai 8 ans ¾ et je vis dans une famille ordinaire.

Mes parents sont tous les deux vulcanologues et nous vivons au rythme des volcans.

Nous habitons un camping-car, judicieusement aménagé par Papa, pour résister aux éruptions volcaniques. En effet, les parois sont très épaisses, à l’épreuve du feu. Maman a inventé des sortes de pattes robotisées qui nous permettent de marcher sur la lave en fusion. Il y a aussi un bouton rouge d’urgence qui déclenche un système de mise à feu sous le camping-car pour nous évacuer en cas de problème. J’ai ma propre combinaison paravolcan que Maman m’a cousu dans une vieille combi de Papa. Dans ma famille, il y a aussi Constance, qui a 4 ans et demi, et Victoire qui n’a que 21 mois.

L’histoire que je vais vous raconter commence un dimanche, le meilleur jour de la semaine pour moi, car nous partons en excursion tous les cinq : cette fois-ci, direction le Vésuve.

Tout a commencé comme à l’accoutumée, nous avons enfilé nos combinaisons, nos casques, et nous sommes partis à l’aventure.

Nous attaquons l’ascension du volcan : Papa en tête, suivi de Maman, portant Victoire dans le porte-bébé anti-feu, ensuite, moi, et ma petite sœur qui ferme la marche fièrement.

Arrivés en haut, Papa et Maman installent leur matériel et font tout un tas d’analyses bizarres et de calculs. Victoire, sortie de son porte-bébé, gambade près de nous.

Comme nous les enfants, on s’ennuie ferme pendant que les parents travaillent, on remonte tous les trois dans le camping-car. Constance dit :

  • Tiens, si on allait explorer dans le volcan ?

Je lui réponds :

  • Papa vient de finir sa nouvelle invention : le sous-marin volcanique ! Si on appuie sur le bon bouton, le camping-car se transforme en sous-marin à l’épreuve de la lave !
  • Quel bouton ? demande Constance.
  • Mmmh, je ne sais pas vraiment lequel c’est… avouai-je.

On se met assis sur le siège conducteur et on commence à toucher à tout.

Constance appuie sur un gros bouton carré près du volant et le camping-car se met à faire des bonds. Moi, je choisis un bouton triangulaire et ça actionne les essuie-glaces. Victoire a trouvé une balle de tennis et elle la lance. La balle rebondit… et percute un bouton vert. Aussitôt, le camping-car se met à trembler. Par la fenêtre, nous voyons qu’une épaisse cuirasse se met à recouvrir tout notre véhicule. Une grosse vrille apparaît à l’avant. Une pince, sans doute destinée à attraper des roches volcaniques, sort du toit. Soudain, quatre trous apparaissent dans le plancher et les roues remontent lentement à l’intérieur du camping-car, puis les trous se referment. Victoire s’empare aussitôt d’un pneu et s’en fait une balançoire. Un nouveau coup d’œil par la fenêtre : quatre ressorts sont apparus là où il y avait les roues auparavant.

Constance dit :

  • Je crois que notre sous-marin volcanique est prêt. Comment allons-nous le faire avancer ?

Je regarde les boutons autour de moi.

  • Je suppose que c’est celui-là, m’écriai-je en désignant un gros bouton orné d’un dessin de ressort.

D’un doigt, je l’enfonçai. Aussitôt, le camping-car s’ébranla. Il se mit à sauter, d’abord par petits sauts puis des plus grands.

  • J’ai mal au cœur, gémit Constance, le visage verdâtre.
  • Attache ta ceinture de sécurité et respire à fond, c’est parti !

Victoire lance des petits cris de joie, en tournoyant dans son pneu.

J’attrape la nappe à carreaux qui nous sert pour les pique-nique et la noue à mon cou comme une cape. Puis, je me coiffe d’une passoire pour faire un casque. Constance, un peu moins verdâtre, prend les rideaux du salon et les accroche autour de son cou. Pour finir son déguisement d’aventurière, elle pose une casserole sur sa tête.

  • A l’aventure ! crions-nous à l’unisson en brandissant le poing vers l’avant.

Le camping-car, toujours bondissant, s’approche dangereusement du bord du volcan. Constance dit :

  • Finalement, c’est peut-être pas une bonne idée !
  • C’est trop tard pour changer d’avis, je lui réponds.

Effectivement, c’est trop tard. Le « camping-car sous-marin volcanique » penche dangereusement. Constance et moi reculons au fond du véhicule pour ne pas qu’il bascule. Mais Victoire pousse le pneu vers l’avant : le camping-car vacille puis bascule.

  • Maman ! crie Constance.
  • Je veux rentrer ! je crie.
  • Agah ! crie Victoire.

Nous tombons dans la lave en fusion. Ouf, la cuirasse résiste ! Un peu remis de mes émotions, la combi de travers, je parcours des yeux le tableau de bord, à la recherche du bouton qui permet d’avancer.

  • Là ! crie Constance, c’est celui-là.

Elle désigne un bouton décoré d’une vrille. Victoire l’enfonce aussitôt à l’aide d’une louche qui est tombée du placard pendant la chute. Le véhicule se met à avancer. Qu’allons-nous découvrir ? Après avoir traversé plusieurs couches successives de roche en fusion, nous arrivons enfin au centre du volcan.

  • Tiens, c’est bizarre, on dirait une grotte… murmure Constance.
  • Tu crois qu’on peut sortir ? je lui demande.
  • Coley ! crie Victoire, toute contente.

Nous descendons du camping-car. Surprise, nous pouvons respirer librement.

  • Maou ! fait Victoire, à peine arrivée, en désignant du doigt un énorme animal tapi dans un coin.
  • Non, Victoire, ce n’est pas un chat, c’est un… UN DRAGOOONNN !! je crie, en détalant, ventre à terre.

Constance, plus courageuse, avance vers l’énorme bête.

  • Salut, dit-elle, comment tu t’appelles ?
  • Qu’est-ce que tu fais là, petite morveuse ? lui répond t’il sévèrement.
  • Ben dis donc, sois poli ! C’est pas parce que t’es gros que tu ne dois pas être sympa !
  • Je m’appelle Vésuvio et je vis ici depuis 534 ans. Pourquoi viens-tu me déranger en plein milieu de la sieste ?
  • Moi, c’est Constance et j’ai 4 ans. Et demi ! dit Constance.
  • Moi, c’est Justin, j’ajoute en sortant de ma cachette.
  • Bébé ! se présente Victoire, en sautillant sur les genoux du dragon.

Le dragon la regarde d’un air attendri.

  • Pourquoi t’es si grognon ? C’est quoi ton problème ? demande Constance.
  • Ça fait bien 200 ans que j’ai un chat dans la gorge, si tu crois que c’est drôle !
  • Maou, répond Victoire qui a reconnu le mot « chat »
  • Fais voir, je demande, d’un air connaisseur.

Le dragon ouvre une énorme gueule. On n’y voit rien là-dedans. Je fonce dans le camping-car et je reviens avec ma lampe frontale.

  • Ah, voilà, c’est bien mieux, dis-je en examinant les profondeurs de la gorge du dragon. Mais… c’est pas un chat ! C’est… C’est…

Je retire une épée longue comme mon bras qui était coincée en travers de la gorge du dragon.

Le dragon tousse, crachote et finit par lâcher un rot si retentissant que je suis projeté à l’autre bout de la grotte. Ouille !

  • Excuse-moi ! Je n’ai pas voulu te faire mal. Je ne sais pas ce que tu m’as fait, mais ça dégage, je me sens bien mieux ! Merci beaucoup ! Vous pouvez garder ce truc-là, en souvenir, je ne m’en servirai pas, dit-il en désignant l’épée du bout de sa griffe.

Constance, Victoire et moi lui sourions de toutes nos dents, qui sont petites par rapport aux siennes.

Il nous fait de grands signes lorsque nous repartons. Pendant la remontée, Constance dit :

  • La tête que Papa va faire quand on va lui montrer l’épée ! Et la tête que Maman va faire quand on va lui expliquer que ce volcan n’est plus dangereux !
  • Qui a dit qu’on devait toujours tout expliquer aux parents ? ajoutai-je avec malice.
  • Coley, coley, maou ! lance Victoire.

 

Cette histoire est vraie, j’en atteste. Je peux même vous le jurer ! Je le jure… sur la tête de mes devoirs de maths !

 

 

Scénario : Justin (8 ans 3/4)

Avec l'aide de Constance (4 ans et demi) et le soutien affectif de Victoire (21 mois)

Orthographe et mise en forme : Maman

Commentaires

Quelle imagination ! Bravo justin

Bravo à toute la petite famille qui a bien dû rire en imaginant cette histoire ; bravo à la maîtresse maman qui a beaucoup de patience !!!

Bravo bravo bravo... une belle imagination 

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