“Peut-être étions-nous sauvés.” C’est ce qu’espère de tout cœur Maria, après que les amours contrariés, passionnels et violents dont elle est le centre auront fait des ravages. Comment être sûre de ses choix quand on est une belle étudiante, aimée de deux frères aussi brillants que dissemblables, dans le Paris intellectuel des années 60 ? Alexandre est charmeur et désinvolte, Yann son cadet, cérébral et intransigeant. C’est Yann qui rencontre Maria le premier, à la sortie d’une projection de Pierrot le fou de Godard. À l’émotion qui l’envahit ce jour-là, il comprend que cette femme est entrée définitivement dans sa vie. Comment pourrait-il imaginer que son frère, cet insatiable Casanova, va devenir son plus redoutable rival ? Et ils ne sont pas seuls. Entrent dans le jeu l’indépendante Manon ainsi qu’Elisabeth, la sœur de Maria prête à tous les arrangements, pour compliquer un peu plus ce double pas de deux amoureux. Le bonheur est aussi fragile et éphémère que dans Jules et Jim. Car que veut vraiment Maria, cette voluptueuse Madone pour qui les frères sont prêts à tout ? Cet impossible trio s’engage dans une course poursuite qui va traverser les décennies jusqu’à parvenir aux crises du nouveau siècle. Et c’est lorsque les perspectives semblent s’éclaircir qu’une dernière embardée fait apparaître le point de non-retour. “Le malheur d’aimer” cher à Louis Aragon trouve ici une brillante interprétation. L’homme qui aimait ma femme - Simonetta Greggio - Editions Stock