Diana est une petite fille pas tout à fait comme les autres. Elle boite. Mais ce n’est pas que ça. Elle a le comportement discret d’une petite fille pas très bien dans sa peau, peut-être subit-elle des violences familiales. Pour en être sûr, il faut des preuves, et c’est là ce qui blesse. Il faut des preuves.
Diana est une petite fille qui n’était pas désirée à la naissance. Elle fut d’abord déclarée morte-née, et les parents sont partis vivre loin de leur famille. Un an après, ils sont revenus avec la petite fille qui était bien vivante. Les parents de la mère de Diana ont trouvé cela suspect, mais puisque la petite est là, qu’importe ce qui a été dit avant. Elle est tellement mignonne. Mais Diana ne semble pas très à l’aise, discrète, ont dirait que ça ne va pas, puis sa mère a des comportements douteux envers sa fille. Peut-être est-elle un peu rigide, mais on ne vit pas avec eux, on ne sait pas ce qu’il se passe. Quand à aller jusqu’au signalement, peut-être ne faut-il pas s’emballer, puis les parents risquent gros dans ces cas là !
C’est l’institutrice qui va tenter de prendre l’affaire au sérieux. Diana boite, Diana a quelques marques, mais les enfants sont vifs, se cognent partout, il faut être sûre et précise pour dénoncer des comportements douteux de la part de parents. Au fil des jours, l’institutrice de Diana observe, remarque, note jusqu’à ce qu’elle décide de parler de cette petite fille à la Directrice de l’école. Mais là aussi, il faut être convaincue et surtout avoir des preuves avant d’interpeler les services sociaux. Les parents finissent par être convoqués pour expliquer les traces remarquées sur la petite. Ces derniers ont toujours une excuse valable à avancer, certificat médical à l’appui, ce qui les rends suspects mais pas coupables. Malheureusement, ils déménagent régulièrement, ce qui ne permet pas d’avoir un suivi régulier sur la petite qui ne dit mot sur les constats que font les institutrices successives. D’école en école, la petite est observée, les constats sont comptabilisés jusqu’à ce que l’Aide Sociale soit informée de ce « cas ». Mais combien de temps aura-t-il fallut pour que l’administration ait en main le dossier ? Pour que l’administration se positionne ? Que la police intervienne ? Que l’on sauve la petite Diana ?
Ce livre, un premier roman particulièrement réussi, est un véritable coup de poing dans la figure. L’histoire de Diana n’est pas une histoire comme les autres. C’est celle de beaucoup d’enfants maltraités qui, à force de lenteurs administratives, arrivent au bout de leur vie prématurément, où vivent des violences inimaginables durant de longues années et qui en gardent des séquelles toute leur vie. Diana est décédée précocement. Sa vie s’est arrêtée trop tôt, par manque d’amour, manque de vigilance, manque d’assurance, manque de tout… et lorsqu’on peut enfin agir, il est parfois trop tard !
Ce roman m’a beaucoup touchée, beaucoup émue. Nous avons tous croisé le chemin de Diana, mais peut-être n’avons-nous rien vu, peut-être n’avons-nous pas pu, n’avons-nous pas su… Toutes ces questions qui nous traversent la tête… Qui nous freinent, et nous empêchent…
Véronique, Cultura Plaisir
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