Voilà une auteure que l'on aime retrouver, un peu comme avec une amie avec qui on prend des nouvelles de temps à autres, signant des oeuvres littéraires, besogneuses à l'instar d'un Pierre Michon ou de Pierre Bergounioux, des ouvrages un peu en dehors du temps et des modes, l'écriture pour l'écriture.
La narratrice invente ce que pourrait être la vie et l'histoire personnelle d'une caissière d'un Franprix de quartier, elle s'appelle Gordana, et celle d'un homme, un certain Horacio, tous les vendredi inlassablement il passe à sa caisse...
Peut-être que la jeune femme est-elle italienne ou slave, un leger accent accompagne ses mots rares qu'elle prononce à la clientèle. Peut être a t'elle des enfants, peut être vit elle seule ? L'histoire de cette vie est en pointillée, des suppositions. Le récit de cette rencontre entre ces deux personnages s'entremêle avec celui de la narratrice qui évoque la mythologie familiale.
Des vies minuscules magnifiées par Marie-Hélène Lafon et son style singulier parfait comme à chaque fois. Il ne s'agit pas d'une littérature pour initié, le lecteur est accompagné tout au long du livre servi par une écriture exigeante mais non demonstrative. Le roman peut se lire comme sorte d'éloge à la simplicité du quotidien, un infini respect pour ces petites gens, une tranche de vie en toute humilité.
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Bonjour @DavidChambray, merci pour cette chronique !