Rentrée littéraire 2013: Le quatrième mur de Sorj Chalandon éd. Grasset

[DavidChambray]

Quand Georges accepte de prendre la suite du projet de son ami Sam, malade, il ne sait pas encore ce qui l’attend. Sam est un réfugié grec qui a un rêve en tête, monter Antigone d’Anouilh au Liban et de faire jouer la pièce avec des acteurs de toutes les communautés qui peuplent la région. Or nous sommes en 1976, en plein conflit israélo-palestinien, le voisin est un potentiel ennemi en puissance, la méfiance se transforme en hostilité. Créon serait jouer par un chrétien, Antigone par une Palestinienne, Hémon par un Druze, les autres rôles tenus par des Chiites et des Arméniens. Cette représentation serait une scansion, une pause, presque un affront face à la guerre devenue quotidienne. Mais tous avaient accepté avant la convalescence de Sam. Georges reprend le flambeau mais la guerre lui arrive en pleine figure, il ne s’attendait pas à ça. Ce projet est pure folie mais Georges a promis.

C'est un livre d'une profonde humanité. Ce livre est puissant et riche d'enseignements. Il y a des passages percutants (la rencontre avec un sniper, on ressent la montée de l'angoisse et du stress au fur et à mesure de la description de la scène), des rencontres inoubliables avec des personnnages affectés par leur part d'ombre, leur destin foudroyé par la guerre. Il souffle sur les braises d'un espoir de paix dans cette région qui ne demanderaient qu'à être rallumés par des initiatives comme cette représentation oecuménique.