Les éditions de L'Aube ont eu la très bonne idée de rééditer et de dépoussiérer la traduction de ce beau roman tombé un peu dans l'oubli. Ce livre nous raconte l'histoire d'une belle amitié entre un jeune garçon se nommant Victor, le narrateur ici, et Georg Hening, un vieux monsieur d'origine tchèque et luthier de profession dans une ville pauvre de Bulgarie. L'amorce de cette amitié débute par une commande, un violon d'étude que le père de Victor demande de réaliser pour son fils auprès du vieil homme. Une fois le travail achevé tout le monde est heureux. Néanmoins le petit Victor n'utilisera plus vraiment ce violon, préférant passer ses journées avec Georg qui le prend pour affection. Mais la vie est difficile et le vieil homme est très malade, sa santé est vacillante d'autant plus que ses voisins ne lui laissent rien passer et lui en font voir de toutes les couleurs. Et puis un jour Georg Hening se met en tête de réaliser au péril de sa vie une dernière œuvre, un violon dédié à Dieu...
On croirait lire un livre de Sandor Marai même si ce dernier est Hongrois mais on retrouve ce style si classique et littéraire. Nous avons en filigrane une plongée dans la société populaire de Bulgarie. Ce livre brosse aussi le portrait d'un homme et son abnégation, son dévouement envers Dieu pour concrétiser un dernier travail au risque de sa vie, juqu'à son dernier souffle. Il y a aussi une étude de classe sociale, le père de Victor décide un jour de construire de lui même un buffet similaire à ceux qui trônent chez les familles plus aisées afin de copier un train de vie qui n'est pas le leur, toucher du doigt les signes extérieurs de richesse. Il y enfin une très belle solidarité entre les personnages, la famille de Victor décide de protéger coûte que coûte ce vieux monsieur des aternoiements de la vie.
Libraire au Cultura de Chambray les Tours