Garde ton âme d'enfant

3 h 51, 4 h 47, 5 h 28 tu éteins le radio-réveil avant qu’il ne sonne. Une nuit comme une autre, ponctuée de réveils où ton esprit vagabonde, redéroule la journée de la veille.

L’immuable rituel commence. Tu te lèves, prépares ton café noir et bien serré. Tu apprécies ensuite la douce chaleur de l’eau qui coule sur ton corps pendant les quelques minutes agréables de la douche.

7 h, ton premier accueil arrive, les autres suivront. Toujours être agréable, souriante, être à l’écoute. Tu laisses de côté ta nuit, ta fatigue, tes douleurs.

 

Ta fatigue et tes douleurs, tes ennemies intimes. Les seules qui ne te quittent jamais. Tu as appris à vivre avec. Elles sont omniprésentes. Elles guident tes postures, tes choix, ta vie.

Tu pourrais baisser les bras. Mais tu as décidé de leur livrer bataille jour après jour. Tu ne les laisseras pas gagner aussi facilement, même si tu connais déjà la finalité du combat.

Tu n’as pas arrêté ton travail, car tu ne t’imaginais pas comme un lion en cage, qui tourne et retourne sur ses pas, sans avoir rien d’autres à faire. Bien au contraire, tu as décidé de continuer, d’avancer. Tu t’enivres de nouveaux plaisirs. Tu tentes des challenges. Tu ne veux pas te laisser étouffer.

 

Ta journée commence avec les éternelles disputes de tes petits loulous adorés. Tu conduis les plus grands à l’école. Tu couches ensuite le plus petit pour la sieste du matin. Et puis tu redeviens une enfant auprès d’un petit ange qui ne demande qu’un peu d’attention.

Et là, tu oublies tes souffrances, les élancements incessants.

Tu n’hésites pas à te mettre à genoux, à construire et à déconstruire, à faire rouler les petites voitures. Tu chantes, tu danses, tu racontes des histoires, en agitant les marionnettes que tu as tricoté, devant les yeux d’un petit bonhomme ébahi. Tu t’amuses à faire des grimaces.

Si tes voisins te voyaient, ils te prendraient certainement pour une folle. Mais tu t’en fiches.

Le rire cristallin de ce petit nounours est une joie sans pareille.

Il n’hésite pas à te taquiner, à te sauter dessus.

Ses petits bras autour de ton cou sont un remède plus efficace que tous les corticoïdes que les médecins s’entêtent à te prescrire. D’ailleurs, tu ne les prends plus. Ils t’assomment plus qu’ils ne te soulagent.

 

Ces petites parenthèses sont des bulles de bonheur où le temps est suspendu. Tu comprends l’essentiel et efface le superflu.

La journée se déroulera avec ses hauts et ses bas, et demain la routine reprendra le dessus. Mais les maux seront balayés d’un simple regard plein d’innocence et de gaîté.

Chaque jour apportera ces petits fragments délicieux qui te permettra de tenir jusqu’au bout.

Peu importe l’inexorable finalité, tu savoures sans complexe ces instants où tu retrouves ton âme d’enfant.

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