La petite Merlette

Il était une fois une petite Merlette qui faisait partie d'une chorale familiale dont Maman Merle était le ténor.

Maman Merle régnait en maître sur la chorale et imposait à tous le rythme, la tonalité. Elle exigeait avec rudesse que chacun respecte ses propres règles.sans se soucier du mal qu'elle pouvait faire.

Certains se protégeaient comme ils pouvaient, parfois ils s'absentaient, pretextant une extinction de voix. D'autres faisaient semblant de chanter, ouvrant, fermant le bec en mimant la mélodie imposée par Maman Merle.

Notre petite Merlette, elle, y mettait tout son coeur. Elle sifflait aussi fort qu'elle le pouvait pour contenter Maman Merle qui, malheureusement, n'était jamais satisfaite et lui faisait mille reproches, mille critiques.

La petite Merlette se sentait triste alors, mais elle continuait de chanter en se disant qu'un.jour, Maman Merle la complimenterait et lui dirait combien elle était fière d'elle.

Mais Maman Merle se montrait toujours cruelle et la rabaissait.

Un jour, Maman Merle tomba malade et ne put plus chanter. Mais.même alitée, elle continua de contrôler la chorale, peut-être à distance, mais plus cruellement encore.

Fidèle à son modèle, la petite Merlette s'occupait chaleureusement de Maman Merle. Elle lui rendait visite aussi souvent qu'elle le pouvait et prenait grand soin d'elle.

Elle continua de chanter et, loin des exercices vocaux, des roulades athlétiques de Maman Merle, elle découvrit enfin.sa.voix, sa.propre voix.

Lorsqu'elle chantait, elle parvenait à sentir les battements de.son coeur, elle ressentait la mélodie jusqu'au plus profond de ses veines, jusqu'au plus petit bout de.ses petites plumes.

Elle.découvrit aussi qu'elle arrivait, tout.en sifflant, à percevoir les battements du coeur de ceux qui l'écoutaient, de ceux qui l'entouraient.

Elle ressentit alors la.joie en elle. Comme.c'était.doux! Comme.c'était chaud! Comme.elle.aurait voulu faire partager à Maman Merle ce sentiment profond de bien-être!

Mais.Maman Merle ne guérissait pas. Elle.s'enfonçait toujours dans sa.noirceur et rabrouait la petite Merlette chaque fois que celle-ci essayait de lui mettre un peu de baume au coeur.

Et.Maman Merle disparut.

La petite Merlette se sentit très triste, étonnée du grand vide que cette absence révélait.

Pourtant, elle continua de chanter, pour trouver du réconfort, pour se sentir mieux. Et elle sentit à nouveau son coeur battre, sa joie se réveiller.

Elle remplaça la tristesse par le bonheur de voir la lumière sur le visage de ceux qui l'écoutaient.

Elle partagea ce qu'elle ressentait avec la chorale qui n'avait jamais connu que les instructions tyranniques de Maman Merle.

Et la chorale se transforma.

Le public, toujours plus nombreux, venait l'écouter pour connaître la petite Merlette dont tout le monde parlait et qui savait montrer la joie, la douceur de vivre et la paix en tout un chacun.

Alors la petite Merlette pardonna. Elle pardonna à Maman Merle d'avoir tellement souffert qu'elle n'avait pas pu voir le bonheur.

Les dernières discussions
Tout afficher >
Surement un de mes derniers posts *snifff* mais ce sera un post joyeux car ce WE, j'ai eu le plaisir d'aller au printemp...
Depuis des années, je tiens un carnet de citations où j'inscris toutes celles qui m'ont marquée au fil de mes lectures. ...
Bonjour a tous ce matin j'ai eu la surprise de recevoir un colis que @CharlotteV et @LeaCultura m'on...

Les membres favoris du mois

Tout afficher >