Sambre Tome 8 - Celle que mes yeux ne voient pas De YSLAIRE
Juin 1862. La Bastide. Bernard-Marie a le spleen de son âge. Pour l'oublier, il se passionne pour le théâtre, la photographie, l'entomologie et la migration des sphynx tête de mort. Mais sa tante Sarah, souffrant du détachement de l'adolescent, tente désespérément d'étouffer ses velléités d'émancipation. Paris. Judith est l'une des attractions principales du Pays des Sphynges, qui compte parmi les bordels les plus courus de la capitale. Sans scrupules, l'orpheline fait de son corps l'outil de son irrésistible ambition : devenir une artiste reconnue et adulée. Sans le savoir, Bernard-Marie rêve de sa mort avec Judith. Sans le connaître, Judith cherche l'âme-soeur, dans l'ombre du miroir sans tain de sa chambre publique. Inconsciemment, malgré la distance et toutes les apparences qui les séparent, leur quête de liberté rend leur rencontre fatale et inéluctable...
Il aurait fallu trente ans pour Yslaine pour tracer la fin de la Guerre des Sambre, une série de bande dessinée se déroulant dans un XIXe sicèle tortueux, aux allures de saga. Sambre est une oeuvre magistrale, empreinte de poésie, aux personnages complexes et sombres. On est en plein roman du XIXe siècle, avec son lot de romantisme ; ici, il ne s'agit pas de contenter le lecteur, loin de là ! Sambre est à mi-chemin entre le roman de Victor Hugo, et le message d'Émile Zola. Différentes classes sociales sont dépeintes, l'intrigue se déroule dans des mines de charbon. Les héros transpirent tantôt de misère, tantôt de grandeur. Une tragédie romantique, non pas au sens de romance, mais bien dans sa signification du XIXe siècle : un mouvement littéraire, à contre-courant de ce qu'il se faisait auparavant, avec la nature et les sentiments humains comme éléments centraux. La fin d'une saga, au dessin superbe, avec une mise en couleur somptueuse et tortueuse.
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