Talents romans jeunesse 2017 : les questions du comité de lecture à Marie Pavlenko
Sophie-Cultura
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Beaux jours d’été, farniente, l’esprit est léger, positif, il est urgent sinon essentiel de piocher dans sa PAL un livre éblouissant… Heureuse coïncidence, Je suis ton Soleil de Marie Pavlenko est de ces romans qui font vibrer, rire – beaucoup, pleurer – un peu, aimer la vie surtout !

 

Les lecteurs du comité de lecture ne s’y sont pas trompés : Je suis ton Soleil a été élu Talent romans jeunesse pour les 12 ans et plus ! 

 

Il est urgent et essentiel de prendre le temps de lire ce concentré de bonheur !

 

Nous remercions chaleureusement Marie pour le temps qu’elle nous a accordé.

 

Photo Astrid di Crollalanza © FlammarionPhoto Astrid di Crollalanza © Flammarion

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’interview !

 

Bonjour Marie, 

 

Parlez-nous un peu de vous, à quel âge avez-vous commencé à écrire ? Quand avez-vous su que vous vouliez écrire des histoires et les partager ?

J'ai commencé à écrire vers 8 ans, de courtes histoires, puis j'ai tenu un journal. Je voulais devenir écrivain mais de mon point de vue, être publiée était un rêve inatteignable. Ça n'arrivait qu'aux autres. Plus tard, j'ai suivi des études littéraires, j'ai fait une école de journalisme, j'ai été journaliste dans la presse écrite pendant plus de 15 ans. J'ai donc vécu de l'écriture, j'ai progressé. Et quand j'étais enceinte de mon second fils, j'ai eu un déclic. Je voulais basculer dans la fiction. Essayer de concrétiser le rêve. Mon premier point d'accroche a été le scénario, mais en 2010, j'ai rencontré Jean-Paul Arif, de Scrinéo jeunesse, et il m'a fait confiance. J'ai écrit Le Livre de Saskia. Ensuite, les romans et les BD se sont enchaînés, pour ma plus grande joie.

 

Où trouvez-vous l’inspiration pour vos romans ?

Aucune idée ! Dans la vie, dans les émotions que j'ai pu ressentir, dans les séries, les films, les BD, les mangas, et bien sûr, les livres que je dévore depuis toujours. En fait, je crois que l'inspiration n'existe pas. Un romancier regarde le monde, le digère, le mélange à ce qu'il est, profondément, ce en quoi il croit, ce dont il a peur, ses espoirs, ses fêlures. Et il régurgite un roman :-)

 

Pour votre roman JE SUIS TON SOLEIL, la justesse du ton et du récit est vraiment remarquable à tel point que le lecteur a l’impression que l’histoire est réelle ; vous êtes-vous inspirée de choses vécues (par vous ou par un proche ?) ou la vie de Déborah est-elle née de votre imagination uniquement ?

Quelques points sont réels, mais très peu. Déborah n'existe pas, ma mère n'a rien à voir avec la sienne, mon père ne vient pas du XIXe, j'ai une sœur, je n'ai jamais eu de chien-clochard, je ne connais ni Victor, ni Jamal, ni Éloïse, ni Tania, ni personne qui ait vécu ce genre de parcours. Il me semble qu'un bon roman raconte toujours la vérité, même si cette vérité n'existe pas dans notre monde. Dès lors, il doit donner l'impression que l'histoire est réelle parce qu'elle est réelle. De plus, je crois que ce qui sonne juste, dans Je suis ton soleil, ne sont pas tant les événements que Déborah elle-même. Elle existe, elle est vivante, j'ai eu cette impression très forte en écrivant. J'étais heureuse de la retrouver, devant mon ordinateur, je me demandais dans quel pétrin elle allait se fourrer, comment elle allait parler, s'exprimer, désamorcer les situations. Il y a une évidence, avec Déborah, que je ne m'explique pas. Et qui fait que ce roman est très particulier pour moi.

 

 

Au fil des pages, le lecteur s’attache à Déborah, son humour, son autodérision mais aussi ses blessures le touchent invariablement. Elle devient même la copine rêvée… Auriez-vous aimé vivre une adolescence semblable à celle de Déborah ?

Alors ça, non ! Je trouve quand même qu'elle s'en prend plein la figure ! Mais j'envie son humour, son franc-parler, son sens de la métaphore, et la façon dont elle déconstruit les écueils et ce qui lui arrive. Elle est drôle, naturelle, vraie, cash. Si je devais choisir quelque chose, ce serait ça : le regard qu'elle pose sur le monde. Il est magique.

 

Malgré les petites déceptions et les grandes blessures de Déborah, JE SUIS TON SOLEIL est un extraordinaire feel good book. Est-ce un terme que vous pourriez revendiquer pour votre roman ? Souhaitiez-vous passer un message particulier à travers votre livre ?

C'est un terme qui me fait peur, parce que j'ai l'impression que souvent, dans l'esprit de certains, il est synonyme de livre niaiseux, de récit à la guimauve, un truc qui colle aux dents, écrit à la va-vite. J'avoue que je serais assez vexée que l'on pense ainsi Je suis ton soleil ! En revanche, que l'on referme le livre en se disant : « waouh, j'en ai pris plein la gueule, mais ce bouquin m'a fait un bien fou ! », oui, j'aimerais beaucoup. Nous vivons dans une société où l'humour est déconsidéré. La tragédie, ça, c'est noble ! Les personnages qui souffrent, qui sont blessés, meurtris, violés, qui rendent leurs tripes et finissent par mourir dans d'atroces souffrances, ah, ouais, la GRANDE littérature ! J'exagère un peu, mais ce que je veux dire, c'est qu'il me semble que faire rire est beaucoup plus difficile (surtout à l'écrit). Or rire est noble, noblissime. C'est un remède universel contre la morosité, l'angoisse, la peur de la mort, contre les coups de la vie, la méchanceté. Rire, c'est se sentir terriblement vivant. Alors oui, s'il y a « message », c'est celui-ci : on peut écrire de beaux livres, dans une langue travaillée, et faire rire. Amuser n'est pas un gros mot.

 

Comment avez-vous travaillé sur votre roman ? Aviez-vous l’histoire en tête dès la rédaction de la première phrase ou les personnages ont-ils influencé au fur et à mesure votre plume ?

Je ne sais jamais comment un roman va se terminer lorsque je le commence. Cet exercice d'équilibriste constitue d'ailleurs pour moi le charme de l'écriture : je suis sur le fil, je peux tomber, il me faut remonter, repartir. Définir un plan au préalable m'angoisse à mort. Il n'y a plus d'intérêt... Donc j'avance à l'aveuglette, je trace ma route dans l'histoire mot après mot. Pendant la phase d'écriture de la première mouture, j'y pense tout le temps, je note sur des bouts de papiers partout, dans les toilettes, dans la cuisine, dans le salon. Le livre vit avec moi, je vis avec lui. C'est la méthode que je préfère. La seule qui me convienne, en réalité. Ensuite, bien sûr, je lisse. Un des événements majeurs concernant la maman de Déborah m'est venue à la moitié de la rédaction, par exemple. Certains personnages se précisent en cours d'écriture, et ensuite, je reprends depuis le début. C'est pour ça que j'aime le mot « romancière ». Écrire, c'est être un artisan : on empile, on cisaille, on découd, on rajuste.

 

Combien de temps avez-vous mis pour rédiger JE SUIS TON SOLEIL ?

C'est un des livres que j'ai écrits le plus rapidement : j'ai mis environ 6 mois.

 

Revenons à vous Marie ; quels sont vos auteurs favoris ? Les livres qui ont influencé votre écriture, votre univers et/ou votre style ?

Ouh là ! J'ai été très marquée par Roald Dahl et son sens de la métaphore. C'est un grand monsieur, j'ai beaucoup d'admiration pour lui. Sinon, Victor Hugo pour le souffle, Ursula Le Guin pour la sérénité, Saint-Ex, Gary, Steinbeck, Wei Wei, il y en a trop ! Je lis énormément de littérature jeunesse, encore aujourd'hui, et j'aime la littérature de l'imaginaire. Mon père m'a donné Le Seigneur des anneaux l'été de mes dix ans, je me rappelle encore non seulement le récit et les émotions ressenties, mais aussi l'endroit et les circonstances dans lesquels j'ai lu la trilogie. C'est un souvenir très vivace.

 

Travaillez-vous sur un autre roman ? Si oui, que pouvez-vous nous en dire ?

Oui, je travaille sur un nouveau roman YA. J'en ai écrit la moitié, mais il faut que je le reprenne. Le sujet est complexe, délicat, j'ajuste en permanence, et j'avance au ralenti. J'ai décidé de prendre plus mon temps aussi. Et j'ai commencé des histoires pour les plus petits, une pour les 8/9 ans, et une pour les 9/12. On va voir ce que ça donne !

 

Merci Marie pour votre temps et votre roman extraordinaire qui nous a procuré beaucoup de plaisir !

Ah bah non, merci à vous ! Vous m'offrez du bonheur en concentré ! :-)

 

Je vous conseille vivement de très vite lire ce livre, qui va rester gravé dans vos mémoires pour un petit moment ! Il est même je l'avoue difficile de refermer le livre car on s'attache beaucoup à Déborah, ses amis, sa maman et même son chien ! 

 

Je suis ton soleil est disponible sur Cultura.com en version papier, version e-book E-Pub  et version e-book PDF

 

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Bonne lecture et un grand merci au Comité de lecture TALENTS ROMANS JEUNESSE 2017 et à  Marie Pavlenko ! 

 

 

 

 

1 Commentaire
Valou57
Explorateur

Bonjour et merci pour cette interview! J'ai adoré en apprendre plus sur l'auteur et ce roman.

Il est dans ma PAL de l'été et j'ai hâte de le lire.

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