Écrire une critique sur un livre peut parfois revenir à écrire un livre en soi. On y pense, y réfléchit histoire de trouver les mots justes. On prend son temps et puis, on se lance.
C’est ce qui a dû arriver à Anne Pauly pour parler de son long apprentissage du deuil. La perte du père, être cher, sentimental que l’on devine être, pour elle, tel un chêne au milieu d’une forêt. Pourtant il n’avait pas montré son meilleur profil sa vie durant. Alcoolique, dépressif, violent avec son épouse, la mère de ses enfants. Castrateur même. Étrangement pas avec ses enfants et encore moins avec sa fille avec laquelle un profond lien affectif existait.
Le deuil s’exprime différemment selon les êtres. Manquant terriblement à sa fille, haï par son fils, le disparu laisse des blessures profondes. Anne Pauly décrit le long processus du deuil de la dépression au déni pour finir par accepter l’impensable : ne plus pouvoir « parler à son père ».
Ce livre est bouleversant de tendresse. Peut-être que certains pourraient y trouver une voie pour traverser la même épreuve que l’auteur.
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