"La solitude ne m'a jamais dérangé. Elle est un reposant exil où s'extraire des regards, et il faut souvent être seul pour être vraiment libre, ou au moins penser librement."
"Je n'ai gardé aucun ami de mon enfance ou de mon adolescence. Pour tout dire, à l'époque, je n'en avais pas vraiment. J'ai grandi seul, par choix. Mes compagnons, c'étaient mes livres, et les personnages avec qui je me liais dans leurs pages."
"Néanmoins, chaque fois que j'ai eu un ami, je lui ai tout donné. Tout, comme si c'était une évidence. L'homme pour lequel je ne serais pas prêt à mourir, je ne serais pas digne de me dire son ami."
"On dit que la lecture est un plaisir solitaire, mais celui qui ne lit pas est bien plus seul encore. Il lui manque le monde entier."
Henri Loevenbruck s’est largement inspiré de la vie du véritable « Marc Masson » pour écrire ce roman qui rend hommage à tous ces hommes qui agissent dans l’ombre pour la raison d’Etat, ces fantômes de la République , que cette dernière ne reconnaît pas et abandonne en cas de problème.
Voici donc l’histoire hors norme de Marc Masson, espion et assassin, s’il le faut, pour la raison d’Etat. Cet homme aux capacités intellectuelles exceptionnelles, après une courte carrière militaire dans les commandos et dans la FINUL à Beyrouth, disparait des radars après son retour en France. On le retrouve en Argentine pour une rapide période en tant que mercenaire, puis il assure la sécurité de trafiquants d’or au Brésil avant d’être récupéré par la DGSE. Considéré comme déserteur, un marché va lui être proposé : la prison ou un poste d’agent Alpha, clandestin, travaillant en solitaire aux ordres de la République sous la protection de son agent traitant Olivier Dartan. C’est donc en 1986 sous Mitterrand avec comme toile de fond les terribles attentats à la bombe des magasins du Printemps et des Galeries Lafayette perpétrés par le Hezbollah et la prise en otages des journalistes Michel Seurat, Jean Paul Kaufmann Marcel Carton, Marcel Fontaine puis ensuite Roger Auque et Jean-Louis Normandin, que Marc Masson , sous le nom de code « Hadès » commence sa brillante et dangereuse carrière au service de l’Etat.
De chapitre en chapitre nous nous transportons de Beyrouth à Paris et suivons la guerre des pouvoirs entre justice et politique, les magouilles diplomatiques ou chaque service ( DGSE/ DST) ou ministère déplace ses pions sur l’échiquier politique afin d’arriver à ses fins ,quelques soient les dommages collatéraux.
Ce pavé de 631 pages se lirait d’une seule traite tellement l’auteur a su donner de la consistance à son personnage , une machine à tuer au grand cœur , droit dans ses bottes, pour qui l’honneur et le sens du devoir priment sur tout le reste. Henri Loevenbruck , grâce à une documentation pointue, nous apporte un éclairage nouveau sur les sinistres évènements des années 1985/86 et nous dévoile le travail de ces hommes de l’ombre qui « iraient tuer pour nous ».
Un livre dont la lecture nous accompagne chaque jour et qui résonne encore longtemps en nous, une fois refermé.
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