Enorme coup de coeur !
A chacun de ses romans, Luca di Fulvio réussit à nous transporter dans un temps historique et un lieu géographique différents des précédents, toujours en se basant sur des faits réels, avec beaucoup de brio. 1912 : en Sicile Rosetta doit fuir les violences qui lui sont infligées par le baron qui veut lui voler les terres dont elle a héritées. Rocco, originaire de Palerme, ne veut pas devenir un assassin de la Mafia comme son père. dans l'Empire Russe, la famille de Raquel (13 ans) est assassinée dans un pogrom. Elle rejoint alors le convoi de chariots de la Sociedad Israelita de Socorros Mutuos Varsovia. Cette « société » a pour but « officiel » d'éviter aux jeunes filles juives de ne pas mourir d'épuisement et de persécution et de leur offrir une vie meilleure en Argentine. C'est ainsi que les trois jeunes gens vont se retrouver à bord d'un paquebot assurant la traversée vers Buenos Aires. Si Rosetta et Rocco se croisent en troisième classe ; Raquel, elle, est prisonnière dans une cale avec d'autres jeunes filles : la sociedad couvre en fait un immense traffic de femmes qui dès leur arrivée à Buenos Aires, seront enfermées dans des bordels, la ville en pleine extension est essentiellement peuplée d'hommes dont il faut satisfaire les besoins sexuels. Chacun va tenter de survivre dans cet enfer où règne la misère totale à côté de la plus grande richesse. Ce que j'ai aimé dans ce roman : la psychologie des personnages principaux, l'intrigue, les faits historiques : la sociedad ayant réellement existé de 1860 à 1939. Cette organisation criminelle a géré 2000 bordels et un « cheptel » de 30.000 jeunes femmes qu'il fallait constamment renouveler en raison du fort taux de mortalité. Dans la période actuelle de dénonciation des violences faites aux femmes, cette histoire résonne fortement. Je sais que je l'ai déjà dit, mais je le répète : pour moi, Luca di Fulvio est l'Alexandre Dumas du XXIème siècle !! Découvrir sur Cultura.com !
|