Alabama 1963 - Christian Niemiec & Ludovic Manchette

[sauniercat79]

Bonjour à tous,

J'ai enfin lu ce roman dont on a tant parlé. J'avoue que je ne le regrette pas, j'ai vraiment passé un excellent moment de lecture que je vous partage, pour celles et ceux qui n'auraient pas encore eu la curiosité de découvrir cet "Alabama 1963".

En Alabama, en 1963, le corps d’une fillette afro-américaine est retrouvé dans un champ : le premier d’une série de meurtres. La police quasi indifférente ne semble pas prête à découvrir le meurtrier. L’enquête va être menée par un ancien policier, alcoolique, devenu détective. Situation improbable puisque Bud, le policier est blanc et peu enclin lui-même à se préoccuper du sort de “négres”. 

Le même, dans des vapeurs d’alcool, va embaucher une femme de ménage de couleur, Adela, qui l’aidera à approcher la population noire. Une sorte d’alchimie va se créer entre Bud et Adela, les amenant à s'élever l’un l’autre.

Adela travaille comme domestique chez des patronnes de la middle-class blanche. Intelligente, elle sait se détacher des affronts permanents que les gens de couleur doivent subir. Révoltée par l’apathie de la police, elle va accepter d’épauler Bud dans son enquête, lui apportant sa lucidité, son bon sens. Elle saura lui rendre aussi au passage un peu de dignité et de cœur.   

Adéla se dévoile peu à peu comme une personne à l’intelligence fine et Bud lui, sous ses airs d’ours mal léché, comme un être sensible, raciste plus par conformisme que par conviction profonde.

Au-delà du traitement des aspects sociétales de l’intrigue, du développement des personnalités des héros, l’enquête est savamment menée et les indices distillés à points nommés. L’intrigue policière n’est pas sacrifiée et débouche sur une fin des plus inattendues. 

Les auteurs nous régalent avec une plume très addictive donnant la part belle aux dialogues parfois corrosifs, ne se privant pas d’un langage authentique et sans fioritures. A quatre mains, ils nous livrent un roman qui jongle de façon talentueuse entre dureté et légèreté,  gravité et humour, réflexion et émotion.

Un très beau roman que j’ai vraiment apprécié.

P.S. / Sur le sujet de la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 60, j’avais au départ comme référence ce grand roman qu’est Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee paru en 1960. Plus proche de nous, j’ai adoré La couleur des sentiments de Kathryn Stockett (2011) adapté au cinéma, et puis le roman paru en mars de cette année, Un long, si long après-midi d’Inga Vesper.

Dans ces dernières œuvres littéraires ou cinématographiques, le ton se fait plus léger que dans le roman d’Harper Lee, c'est une autre façon d'aborder le sujet, pour autant cela reste bien une dénonciation du racisme et de la bêtise. 

[Lectrix16]

J ai adoré " Alabama 1963" .

Tout d abord le sujet:

En Alabama, des petites filles noires disparaissent, les unes après les autres dans une indifférence presque totale.

Bud,un détective privé blanc, au bout du rouleau,raciste et alcoolique est chargé d enquêter par une des familles de victimes.( la police ne semble  en effet pas très pressée d arrêter l'assassin)

Adela est une mère de famille noire, courageuse, employée de maison qui va par hasard faire sa connaissance.

Tous les deux,duo d'enquêteurs improbable vont se lancer à la poursuite de ce tueur de petites filles.

Ils vont devoir apprendre à se connaître, à surmonter leurs à prioris et faire abstraction de la bêtise  raciste.

J ai toujours été très intéressée par cette période de l histoire des États-Unis, de la ségrégation qui existait encore malgré les droits civiques à cette époque. 

On est en plein dedans .

1963: la marche sur Washington ,Kennedy, les 1ers écoliers noirs autorisés à suivre les mêmes cours que les blancs ,le KLAN toujours aussi actif.

Le roman évoque aussi Rosa Parks,l assassinat de Medgar Evers, quelques allusions à un autre roman " La couleur des sentiments "...

J ai adoré le duo: Bud qui au contact d Adela va petit à petit se remettre en question sur ses préjugés sur la communauté noire.

Adela,cette jeune mère de famille, veuve qui se fait malmener par certains de ses employeurs mais qui garde la tête haute. Elle se bat pour ses enfants,pour les familles des victimes,pour elle-même, elle va de l avant ( elle apprend à lire,à conduire)

C est une femme très courageuse. 

J aime la vieille dame Gloria qui l emploie deux jours par semaine,  sa bande de copines dont certaines sont assez drôles. 

Car il y a aussi des moments pleins d humour qui font du bien malgré la situation tragique .

J aime aussi Lorraine qui tient un bar où Bud va se saouler régulièrement .

Bref,j ai beaucoup aimé et c est vrai que c est un livre qu on ne veut pas lâcher .

A lire !!!

( Dans un genre un peu différent, plutôt policier, il y a la série des Smokey Dalton de Kris Nelscott, dont j ai déjà parlée qui aborde également la ségrégation, les relations noirs/blancs fin des années  60,après l assassinat de Martin Luther King )

[sandryon]

Après tous ces commentaires, je ne peux que l'inscrire sur ma liste !

[Katili]

@soff78 @Lex_libris @sandryon @Lectrix16 @sauniercat79  et à tous les lecteurs qui ont apprécié ce magnifique livre, voici mon retour.

L’Amérique ségrégationniste des années 60. Le début du changement avec le mouvement de Martin Luther King. L’assassinat de JFK. Le Ku Klux Klan qui sévit. Une femme de ménage noire qui lutte pour faire vivre sa famille après le décès de son mari, un détective blanc alcoolique, renvoyé de la police après avoir tué son collègue et quelques femmes blanches sans préjugées, en avance sur leur temps. En fil rouge, l’assassinat de fillettes noires sans grande réaction de la police blanche.

 Voilà,le décor est planté pour faire un excellent livre.

 Tous ces personnages vont se rencontrer et évoluer au fil des pages.

Une fin qui fait monter les larmes aux yeux.

Beaucoup de bonté, d’humanisme et de beauté dans l’écriture de ce livre.

L’écriture est telle que l’on a l’impression d’évoluer dans ce livre, il est très cinématographique.Quand on l’a ouvert, on n’a qu’une seule envie…. en connaître le dénouement, qui sera à la hauteur de nos attentes et en même temps pas du tout celui auquel on pouvait s’attendre.

[sauniercat79]

@Katili 

Encore une fan de ce roman 

C'est vrai qu'il est addictif, j'ai beaucoup aimé. Par contre, je n'ai pas eu l'occasion de lire America des mêmes auteurs, il semblerait qu'il soit très différent. 

[Katili]

@sauniercat79 Je ne l'ai pas lu non plus. Je pense qu'il  faut s'en faire sa propre idée, donc , il est sur ma liste.

[Cecile284553]

Alabama 1963 est un roman prenant. Il dépeint avec brio la ségrégation après la ségrégation... ou comment dans l'Amérique des années 60 le sort des noirs est tout sauf la priorité des blancs. Des jeunes filles noires disparaissent... d accord et ? Heureusement que Bud a besoin d'argent depuis qu'il n est plus flics ... lui va essayer de résoudre cette affaire avec l'aide de sa femme de ménage noir qui lui ouvrira les portes de sa communauté. Un excellent livre, facile à lire mais qui vous donne une sacrée claque . 

[IsaPouteau]

Je suis bien d'accord @Cecile284553 C'est un super roman !

[lecturenpagail]

Coup de coeur assuré pour ce premier roman. Dans la même veine que la couleur des sentiments, l'intrigue se déroule dans l'Amérique puritaine et ségrégationniste des années 1960.

Le pays est en plein changement mais les mentalités peinent à évoluer. Le drame qui touche plusieurs familles noires de Birmingham va bousculer les à priori de ses habitants.

Le duo formé par Adéla la femme de ménage et Bud le détective privé est aussi inattendu que attachant et nous embarque dans une enquête plus que haletante.

Commencé par une matinée orageuse, je n'ai pas pu le lâcher jusqu'à ce que je connaisse le dénouement le soir même ;-)

[le_p_chapitre]

Sur fond d'évènements historiques, dans un état sud-américain prônant la ségrégation, voici la rencontre entre un ex flic alcoolique et une femme de ménage noir, tous les opposent. Et pourtant les disparitions de fillettes noires vont les forcer à travailler ensemble.

Un livre qui passe d'une zone de couleurs à une autre sans en subir les contraintes. Les aprioris des deux côtés, les habitudes raciales qui ont la dent dure et les volontés égalitaires, rien n'est oublié.

Un récit prenant que j'ai lu sans le reposer une seule fois. Une écriture fluide, addictive, qui va à l'essentielle.

Avant tout un récit qui nous rappelle que ces faits ne sont pas si anciens et que nous devons plus que jamais être attentifs et ouverts aux autres !