Dans cette BD autobiographique, Freaks nous ouvre son cerveau pour montrer son quotidien en tant que folle.
Sans dévoiler ses diagnostics parce qu’ils ne regardent personne, elle nous décrit avec finesse, méthode et organisation, ce qu’elle a vécu, depuis ses premiers symptômes jusqu’à son acceptation et sa revendication de la folie (elle s’interroge d’ailleurs sur ce qu’on appelle la folie), en passant par les internements et les maltraitances médicales qu’elle a subies.
Freaks nous montre enfin comment elle a trouvé sa communauté à travers le mouvement punk et l’antipsychiatrie.
Cette BD est un témoignage rare et accessible qui s’adresse aussi bien aux personnes non-folles qu’aux personnes folles, pour leur montrer qu’elles ne sont pas seules et que d’autres personnes "chantent la même chanson" (il s’agit d’une référence à une série que Freaks aime beaucoup, Crazy ex-girlfriend).
Je sais que Freaks s’est beaucoup retenue concernant ce qu’elle a vécu, que ce soit le rejet des autres ou les maltraitances médicales, et je ne peux pas m’empêcher de me demander si c’est simplement par pudeur ou si elle s’est autocensurée pour ne pas déranger le confort du lecteur non-fou. Peut-être un peu des deux.
La préface par Dandelion est superbe également, et j’aime notamment cette citation parce qu’elle contient la raison pour laquelle j’ai en horreur les livres comme La dernière maison avant les bois :
"Parce que notre voix, à nous les fols, est souvent tue, censurée, cachée, niée, nous n’entendons pas nos adelphes chanter les berceuses qui apaiseraient nos cœurs. Au point qu’aujourd’hui, raconter nos folies est devenu essentiel. Pas pour en faire les histoires d’horreur ou les récits d’inspiration dont les non-fols aiment tant se repaitre. Mais pour dire que nous existons."
Merci @Hermine_ pour ton avis, c'est grâce a toi une découverte.
@Hermine_ merci pour cette chronique sur ce témoignage intense et rare.