Une aventure hors norme, un texte poétique et magnifiquement bien écrit où l'immensité des montagnes nous emporte, nous absorbe, nous bouleverse.
Jean-Baptiste Andréa est un auteur qui a réalisé son rêve d’enfant. A 9 ans, il se rêvait poète. Amoureux des mots, il a d’abord fait ses armes dans le cinéma comme scénariste et réalisateur mais les rêves d’enfant sont coriaces et un jour rattrapent l’homme pour lui souffler lors d’une balade l’histoire de Ma reine. Il couche les mots sur le papier, l’envoie à de multiples éditeurs et les éditions de l’Iconoclaste voit ce que les lecteurs verront entre les lignes une histoire qui touche, qui bouleverse et transporte. Lauréat de plusieurs prix, il écrit son deuxième – et non second car le troisième fera sa rentrée littéraire en janvier 2021 – roman Cent millions d’années et un jour. C’est l’histoire de Stan, un paléontologue, la cinquantaine, qui vend son appartement et quitte tout pour partir à la recherche d’un « dragon » dans les montagnes entre la France et l’Italie. Son rêve ? découvrir un dinosaure qui lui apportera la reconnaissance de ses pairs mais qui lui permettra de réaliser la promesse faite à sa mère décédée : s’offrir un appartement avec moulures. Avec son ami Umberto, le jeune Peter et le guide Gio, ils partent chercher la grotte où serait enfoui le squelette d’un prétendu dinosaure.
La paléontologie n’est pas le sujet de prédilection que je recherche dans un roman, loin de là mais j’ai dévoré, aimé, adoré ce roman et je suis plus que ravie qu’il ait obtenu le prix des lecteurs Privat. Pourquoi ? parce que c’est une épopée, une tragédie, une quête qui nous renvoie à nos désirs et rêves d’enfant, à cet être qui sommeille en nous et que par peur, par crainte, par conformisme social nous bridons. Parce que Jean-Baptiste Andréa dresse un tableau magnifique de la montagne, entre refuge et environnement hostile. Parce que je retrouve cette écriture que j’avais déjà aimée dans Ma reine. Parce qu’après avoir rencontré l’homme entier, sans détour, simple et à l’écoute, je comprends mieux pourquoi ses livres me touchent. Alors certes le sujet de la paléontologie n’est pas « sexy » mais c’est un roman de l’universel, un roman qui trouvera un écho chez le lecteur. Certains passages sont durs – notamment ceux sur l’enfance de Stan -, le personnage peut parfois être antipathique et exaspérant mais le chemin qu’il parcourt pour retrouver celui qu’il était est un chemin que l’on a envie de suivre avec lui."
https://www.cultura.com/sur-le-rebord-du-monde-9782378800765.html
Quel beau roman ! Quelle belle écriture ! j’en suis encore toute remuée.
Stan est paléontologue. Sa carrière est modeste. C’est une personne très sensible, avec beaucoup de blessures d’enfance cachées au fond de lui. Un jour il décide de partir à la recherche d’un squelette millénaire, prisonnier des glaces, dont il a entendu parler par une petite fille. Il s’agirait du squelette « d’un dragon ». Les indications données semblent assez précises. Il organise donc une mission réunissant son ancien assistant, Umberto, devenu professeur d’université en Italie, Peter son jeune assistant allemand et Gio, un guide de haute-montagne qui doit les conduire sur les lieux. On ne sait pas exactement où on se situe, mais on imagine qu’on est proche du massif de l’Argentera. La mission doit se dérouler durant l’été, la période la plus favorable pour des expéditions en haute montagne.
Cette expédition va progressivement devenir une quête un peu « mystique », dans un huis-clos très prenant entre les trois protagonistes, à la recherche de ce squelette qui s’avère très difficile à trouver. Sa découverte permettrait à Stan de prendre une revanche sur sa modeste vie. Il va tout sacrifier à ce projet complètement fou et aller au bout de ses limites pour réaliser son rêve.
Si tu aimes la montagne, tu seras conquis par ce beau livre d’aventure. Tu seras touché par la poésie de l’écriture de Jean-Baptiste Andrea. On a une empathie incroyable pour Stan, qui n’a pas été épargné par la vie dès son plus jeune âge. C’est aussi une magnifique histoire d’amitié, qui va traverser le temps. Les dernières pages de l’aventure et l’épilogue sont particulièrement émouvants.
Même si le thème est différent, cette histoire n’est pas sans me rappeler la belle histoire d’amitié que Paolo Cognetti a racontée dans « les huit montagnes » (voir mon post sur https://recettesetrecits.fr).
« Cent millions d’années et un jour » fait vraiment partie de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire 2019.
Ma note : 5/5
Bonjour @Recettesetrecit et @dubonheurdelire j'ai rassemblé vos avis sous la chronique de @clo73 qui avait parlé en premier de ce livre. Cela facilite les échanges.
Belle journée.
Pitch (4ème de couv):
Bonjour @clo73
J'ai lu ce court roman cette semaine; merci de m'avoir permis de le découvrir.
Je ne reviens pas sur l'histoire.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur, tout en mots justes et en émotion. Il m'a parfois fait penser à Jean-Christophe Rufin.
L'histoire en elle-même n'est pas d'un sujet qui me passionne, mais j'avoue avoir été emportée par cette expédition hors du commun en cette année 1954. Il y a tout l'aspect technique de la chose, mais il y a surtout les relations humaines dans ce groupe assez hétéroclite. Chacun accepte de partir pour des raisons différentes et n'y trouvera peut-être pas son compte.
L'alternance des chapitres sur l'expédition et ceux sur la jeunesse de Stan rend l'ensemble assez vivant. On comprend mieux le caractère de Stan, avide de la gloire que pourrait lui apporter la découverte de ce squelette afin de prouver à son père qu'il a réussit. Mais quand cette quête tourne à l'obsession, le drame n'est pas loin.
Très belle découverte que ce "Cent millions d'années et un jour" qui me permet de découvrir aussi Jean-Baptiste Andrea. Un auteur que je retiens pour mes prochaines lectures !
@soff78 Je suis contente que ce roman t'ai plu.
@clo73 J'ai lu avec grand plaisir et apprécié. "Veiller sur elle " de Jean baptiste Andréa lauréat du Goncourt et que l'on ne présente plus.
Je viens de terminer " Cent millions d'années et un jour" et là je suis scotchée! Quelle langue! Quelle poésie! Quelle magnifique hommage à l'enfance, à la montagne et à l'humanité... Pour moi cela va au delà du coup de coeur, sans doute un des plus beaux romans que j'ai découverts récemment .