Une fois n’est pas coutume, je lis l’adaptation en bande-dessinée avant le roman qui l’a inspirée. « Couleurs de l’incendie » est le second volet de la trilogie imaginée par Pierre Lemaitre, après « Au revoir là-haut » et avant « Miroir de nos peines ». Encore une fois merveilleusement mise en images et en couleurs par Christian De Metter, quoique d’une manière plus sombre que dans le premier volet, l’histoire s’intéresse au destin de Madeleine Péricourt au lendemain de la mort de son père, ce patriarche émouvant qui n’a survécu à la perte de son fils Edouard que grâce à la naissance de son petit-fils Paul. Mais le jour des obsèques de son grand-père, le fils de Madeleine, âgé de sept ans, se défenestre et devient paraplégique. Débute alors pour l’héritière de la famille Péricourt une descente aux enfers rythmée par les trahisons successives de ses proches, ceux-là mêmes qu’elle croyait être des personnes dignes de confiance.
Tandis que se dessine à l’horizon le krach boursier de 1929 et la menace nazie en Allemagne, c’est avec brio que Pierre Lemaitre imagine et que Christian De Metter croque une galerie de personnages odieux et détestables. Gustave Joubert, le fondé de pouvoir de la banque Péricourt et gestionnaire des affaires de Madeleine, l’oncle Charles Péricourt aux appétits pécuniers et politiques, André Delcourt, le précepteur de Paul qui aspire à de hautes ambitions journalistiques, Léonce Picard la femme de chambre à l’allure trompeuse… Tandis que le jeune Paul reprend progressivement goût à la vie en se passionnant pour la voix d’une cantatrice de renom, sa mère Madeleine imagine la manière dont se venger de ceux qui ont détruit son héritage et sa vie. L’innocente et influençable femme devient alors une manipulatrice de talent capable de reprendre le contrôle de sa destinée tout en punissant ceux qui l’ont trahie. Une fresque manichéenne mais captivante.
Couleurs de l'incendie : Pierre Lemaitre - 2369815000 | Cultura
Comme d'habitude, voici quelques exemples de planches pour illustrer les graphismes et la mise en couleurs signés Christian De Metter.
@dvall Intéressant. Je n'avais pas envie de le lire en roman mais en BD, cela me tente beaucoup.
Merci, @clo73. J'étais comme vous, mais d'avoir lu cette adaptation en BD m'a donné envie de lire le roman finalement.
Merci pour votre coup de cœur @dvall. Vous êtes très Pierre Lemaitre en ce moment on dirait !
Les illustrations me plaisent beaucoup et comme pour Au revoir là-haut, je suis plus intéressée par l'adaptation BD que par les romans !