Effroyables jardins
Michel Quint
Dans ce récit dont la brièveté n’ôte rien à l’efficacité ni à l’émotion, et dont Jean Becker fit un film éponyme tragi-comique en 2003, Michel Quint rend hommage à son père, ancien résistant et professeur, ainsi qu’à son grand-père, ancien combattant de Verdun. Ce roman est aussi dédié à Bernhard Wicki, réalisateur et acteur suisse qui servit sous l’uniforme allemand durant la Seconde Guerre mondiale, et dont le film anti-belliciste « Le Pont » (Die Brücke, 1959) est habilement évoqué dans ce roman. Pour le titre de son roman, Michel Quint s’inspire d’un vers de Guillaume Apollinaire, « Et que la grenade est touchante dans nos effroyables jardins ».
L’histoire est racontée à la première personne par un homme qui se souvient qu’étant enfant il détestait les clowns, notamment les augustes avec leur perruque rouge et leur air triste. S’il détestait autant les clowns, ce petit garçon, c’est que son père instituteur ne manquait jamais une occasion de se grimer pour aller faire ses pitreries, et même une fois l’an dans sa propre école à la période du carnaval. Honte suprême pour ce jeune garçon. « Mon père était un homme de douce obstination et d’intérieure nécessité. Avec certitude, je ne l’ai su qu’après. Quand il a jugé qu’il était temps de m’affranchir. »
Celui par qui arrive aux oreilles du garçon la vérité sur cette dégradante tradition paternelle, c’est Gaston, le cousin de son père. Ensemble, ils ont été résistants durant la guerre. A l’occasion d’une sortie au cinéma, prétexte aux révélations, le jeune garçon va alors apprendre le récit d’événements tragiques vécus par les deux hommes, et dont la mémoire perdure sous un déguisement de clown. Avec pudeur et simplicité, dans une langue qui s’efforce de restituer le patois de Gaston, le narrateur parvient à convoquer l’histoire, à transformer le mépris en respect, la honte en tendresse.
Effroyables jardins : Michel Quint - 2070313492 - Livres de poche | Cultura
J avais été très touchée par le film avec Jacques Villeret.Je n ai pas lu le roman mais du coup ça me dit bien @dvall .
De mon côté, je n’ai pas vu l’adaptation mais cela m’a donné envie de la découvrir, @Lectrix16.