Entretien avec Fabienne Verdier
Charles Juliet
Puiser aux sources de la créativité, capturer l’instant de grâce où l’énergie du geste jaillit du vide, saisir l’extase du trait d’encre qui prend vie sur le châssis et exprime un peu du sens de l’univers, sens décrypté par une conscience, un cœur, une sensibilité humaine à l’œuvre… Fasciné par le parcours artistique de Fabienne Verdier, admiratif de sa personnalité et de sa conception de la peinture, j’ai pris plaisir à lire la retranscription de cet entretien entre cette femme qui se définit elle-même comme une artiste martiale, et Charles Juliet, poète et écrivain français, auteur notamment de « L’année de l’éveil » et de « Lambeaux ».
Après une courte introduction visant à définir l’approche de l’écrivain face à l’artiste-peintre, vient l’entretien à proprement dit, composé de questions, le plus souvent courtes, et des réponses de Fabienne Verdier. Mais plutôt que des réponses, ce sont des réactions, des observations, parfois même des digressions que l’artiste propose. Car Fabienne s’exprime rarement par affirmations ou négations. Elle préfère l’ellipse zen, l’association d’idées et d’images, le cheminement créatif à travers les mots tout comme par le truchement du pinceau gigantesque suspendu au plafond de son atelier monumental, véritable fosse à création. Par ce dialogue, l’artiste nous amène à comprendre l’état d’esprit et l’émoi interne qui précèdent l’acte de peindre. Elle nous familiarise avec la discipline du corps et de l’esprit qu’elle a fait sienne depuis plusieurs décennies, apprise des derniers grands maîtres calligraphes et peintres ayant réchappé à la Révolution culturelle chinoise.
Le texte est poétique, philosophique même, ponctué de références qui viennent nourrir la réflexion et les images intérieures de l’artiste. Aux questions plus pratiques, Fabienne Verdier ne verse pas dans le pragmatique, ne révèle que peu d’éléments relevant de la technique picturale. Elle préfère disserter sur le flux de pensée, le flot de l’encre, la flamme mouvante du pinceau nomade. Et saisir l’instant, toujours, afin de le contempler dans sa plénitude.
Entretien avec fabienne verdier : Fabienne Verdier,Charles Juliet - 9782226197610 | Cultura
Merci @dvall pour cette chronique, je ne connais pas cette artiste j'avais vu que l'an dernier a quelques semaines prêt tu nous avait proposé un ouvrage sur cette dernière, est-ce une coincidence ou est-ce une occasion particulière par rapport a Fabienne Verdier.🤔
Aucune occasion particulière, @spitfire89, c’est juste que j’apprécie beaucoup cette artiste et que j’ai acheté récemment deux ouvrages évoquant son art. Je ferai un post plus tard avec davantage de photos montrant ses peintures.
Très intéressant @dvall J'aime beaucoup cette approche de la peinture de l'artiste.
@dvall merci pour cet avis sur ce texte poétique !
@dvall Fabienne Verdier est effectivement une grande artiste. J'ai lu d'elle, au moment de sa publication en 2004, "Passagère du silence" où elle raconte ses années d'initiation en Chine. Passionnant !
Oui, @MAPATOU, très beau récit que « Passagère du silence ». Un roman autobiographique que j’ai commenté ici même et qui éclaire bien la personnalité de Fabienne Verdier :