Des sorcières dansent autour d’un feu en invoquant les esprits de la forêt. Un rituel pour donner du courage à Métillia et Camélia, toutes deux en lice pour devenir la nouvelle chef de clan. Elles ont une dernière épreuve à passer, et pour cela, il faut préparer des herbes et des potions. Camélia est en avance, tout est déjà prêt. Elle a aussi préparé une liqueur afin que Métillia se détende, avec ses herbes préférées et un petit sortilège porte-bonheur. Elles se promettent que, quoi qu’il arrive, il n’y aura pas de rancœur entre elles. Métiliia n’a quant à elle rien préparé... Aucune potion, ni herbe, elle a flâné et fait la fête tout le mois précédent ce moment déterminant de sa vie, et cela lui a plu. La peur d’échouer est maintenant si forte qu’elle peine à respirer. Elle pense soudain à invoquer les esprits pour l’aider, un esprit si puissant qu’il lui permettra de tout faire pousser dans la nuit. Mais ce genre d’invocation demande l’approbation de la chef de clan. Elle s’empare donc discrètement du grimoire et se lance dans une invocation difficile à réaliser en solo. Et quelle n’est pas sa surprise de voir apparaitre un renard mesquin, paresseux et vicieux !
La dernière nuit est là. Le ciel est dégagé et je peux voir la lune se traîner vers le nouveau jour : le jour le plus important de ma vie de sorcière. Je le vois arriver, immobile, sans rien faire. Chaque instant semble tourner dans le vide. La dernière nuit est déjà là.
Jessica Cioffi est une artiste ayant fait les Beaux-Arts de Bergame qui signe ses albums sous le nom de Loputyn. Elle se consacre au dessin et à l'illustration autodidacte.
La maison d’édition Shockdom lance la version française de Francis, déjà parue depuis 2017 en Italie.
Loputyn s’est fait connaître dans l’univers manga, entre autres, avec sa saga Cotton Tales. Son trait, caractéristique, est un savoureux mélange de traits typiques de l'école manga avec l'atmosphère et les couleurs de l'illustration européenne du XIXème siècle. Une magnifique rencontre graphique alliant plusieurs techniques pour nous livrer une atmosphère maléfique et ensorcelante, avec un léger bémol sur l’incarnation humaine du renard, qui reste un peu trop moderne pour le contexte. Cette originalité graphique compense un scénario un peu léger mais bien construit. Simple, l’histoire est courte en elle-même.
nous pouvons y voir l’allégorie de la rencontre qui nous permet de comprendre qui nous sommes vraiment, puis de construire son propre chemin et non celui dicté ou déjà tracé par nos pairs. Un one-shot agréable à lire, que les lecteurs apprécieront d’avoir dans leur bibliothèque pour le réel plaisir des yeux.
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