Bonjour et merci @Lex_libris pour votre avis qui donne très envie, je me laisserai bien tenter !! Je me suis permise d'ajouter la couverture
@Lex_libris Oui tentée Je l'ai reçu via le Prix des lectrices Femina et je vais le lire bientôt.
J'avais beaucoup aimé son premier roman La chaleur.
J'avais beaucoup aimé "La chaleur" qui n'était pas non plus un livre très gai, il faut bien l'avouer. Ici, l'auteur part encore plus loin sur les rives de la mélancolie et nous entraîne dans une boîte de nuit qui pourrait être lieu de plaisirs, mais ne l'est pas. Que dire de cet homme sans désir qui souffre de son absence de vie sociale ? On a envie tout au long du roman de lui dire "allez, vas-y, tente quelque chose" mais il ne se passe rien ... et le livre se referme sur un sentiment d'étrange et pesante tristesse.
@silencieuse un auteur spécialiste des ambiances pesantes... j'avais bien aimé La chaleur, cette fois la mayonnaise n'a pas pris
Ce texte , remarquablement écrit et que je recommande vivement, nous montre la quête et le désir d’amour d’un homme et paradoxalement son enfoncement dans la solitude.
Il pose la question de savoir comment se construit un homme. Il se construit au contact des hommes qu’il rencontre. Chaque homme rencontré par le personnage d’Arthur, l’espace d’un chapitre, le transforme , l’affecte ou le dérange. Nous assistons ici au parcours et à la déchéance d’un homme qui coïncide , à la fin du roman, avec la disparition depuis le COVID des boîtes de nuit dans les petites villes et les campagnes. C’est la fin de ces lieux de rencontres possibles pour faire la fête et être heureux, devenus obsolètes depuis l’évolution des sites de rencontres.
Nous suivons Arthur qui pendant vingt ans de sa vie fréquente frénétiquement la même boîte de nuit. On le croise pour la première fois adolescent et on ne peut que constater qu’il a du mal avec les relations sociales que ce soit à l’école ou en famille. Il va alors découvrir que cette boîte de nuit est un lieu où les règles sociales ne sont pas les mêmes. On ne parle pas, on danse. Arthur va élire cet endroit comme un lieu propice à rencontrer des gens , pourquoi pas à rencontrer l’amour et à être heureux. Au début, il y va tous les week-ends pour au fil des années s’y retrouver tous les jours.
On comprend, qu’Arthur qui se meut avec aisance dans la nuit , sous les sunlights de cette boîte traduit inversement le malaise qu’il a, d’une façon générale à exister dans la journée dès lors que les relations sociales sont ordinaires. Arthur est brillant la nuit et « disparaît » la journée, tournant en rond en caleçon dans son studio, attendant la nuit suivante. Il n’arrive pas à s’insérer dans la société ni à tisser des liens, à être amoureux, à avoir des amis, des ambitions , des aspirations. La boîte est son refuge et sa prison car l’alcool et la vieillesse la rattrapent et il ne peut plus continuer ainsi.
D’une écriture délicate et précise, par des phrases où aucun mot n’est de trop et où chacun trouve sa place, l’auteur nous fait partager la lente dérive de son personnage vers la solitude , l’abandon de toute volonté et l’ addiction envahissante de la danse comme seul moyen d’exister. Nous comprenons, à la fin du roman, que la belle période des boîtes de nuit se termine et que l’existence d’Arthur est , de ce fait, en sursis.
Voici un très beau livre qui résonne encore en nous une fois refermé car l’auteur, par son génie, réussit à nous faire ressentir au plus profond de nous-même, le mal-être de son personnage.