Même si ce roman n’est pas encore paru (sa sortie est prévue pour le 14 avril), je ne peux résister à l’envie de vous en parler dès à présent.
La particularité du Diable dans la ville blanche est la coexistence de deux récits, deux histoires parallèles qui se chevauchent, s’entrelacent autour de la folie de 2 hommes, Daniel Burnham, atteint de folie créatrice et H. H. Holmes, atteint de folie meurtrière.
Daniel Burnham est l’architecte responsable de la construction de l’exposition universelle de Chicago de 1892. La ville veut s’imposer aux yeux de tous, de l’Amérique d’abord, pour prouver qu’elle n’est pas une simple ville de province et du reste du monde ensuite, pour démontrer la suprématie de l’Amérique et dépasser l’énorme succès de l’exposition universelle de Paris qui a vu l’avènement de la tour Eiffel. Daniel Burnham va donc cristalliser cette ambition et réussir ce défi impossible : construire une ville enchanteresse dans la ville en un temps record. Il va arriver à fédérer l’ensemble des forces vives de Chicago (et donc des intérêts contradictoires) autour de ce projet titanesque. Tout est minutieusement décrit, détaillé : comment la ville a remporté le vote du parlement, les différents projets architecturaux concurrents, les nombreux problèmes liés à ce gigantesque chantier, l’utilisation de nouveaux procédés techniques innovants, la promotion autour de cet évènement pour en faire un succès commercial… Le récit foisonne de détails, de précisions historiques. Il est tellement imprégné de retournements, de personnages extraordinaires qu’il réussit à nous tenir en haleine afin de savoir si Chicago va réussir son pari fou.
Et, au cœur de cette folie créatrice, va venir s’intercaler la folie meurtrière de H. H. Holmes. Le récit est parsemé de disparitions discrètes, souvent des jeunes femmes qui semblent s’évaporer mystérieusement dans l’agitation de cette ville en pleine effervescence. Au centre de ces mystères traîne toujours l’ombre du Docteur Holmes, un escroc charismatique, envoûtant et manipulateur. Propriétaire d'un hôtel, il aurait tué une grande partie de ses victimes dans son "château du meurtre" qui comprenait notamment un four crématoire, une chambre à gaz et une table de dissection. Il aurait ensuite vendu les squelettes à la recherche médicale et scientifique. Il aura le triste privilège d’être reconnu comme le 1er serial killer américain avec un « palmarès » estimé entre 50 et 200 meurtres.
Un livre hors du commun, passionnant, original et atypique qui allie ces deux récits extraordinaires qui, chacun, aurait pu faire l’objet d’un roman.
Cette histoire déchaîne d’ailleurs les convoitises hollywoodiennes puisque qu’après que Tom Cruise ait commencé à monter un projet autour, Leonardo Di Caprio a acheté les droits de ce roman pour en faire un film.
Le diable dans la ville blanche – Erik Larson – Le Cherche Midi