Nora et Florent vivent un amour dont le temps n'a pas de prise leurs amis leurs conseilles d'avoir des enfants.
Une première fille, Tristane, nait rapidement, mais rien ne change, Tristane petite fille, douée et brillante, apprend à se faire discrète, mais souffre de la distance que lui imposent ses parents. 4 ans et demie plus tard viendra Laetitia le second enfants. Non que Nora et Florent se détachent soudain l’un de l’autre pour octroyer un peu de place à leurs enfants. Mais au premier regard, les deux petites filles éprouvent l’une pour l’autre un amour fort, Tristane reporte donc son amour sur Laetitia sa cadette.
Livrées à elles-mêmes, les sœurs et leur cousine Cosette, imaginent de nouvelles harmonies.
Une échappatoire rock'n roll autour du trio de gamine, Amélie Nothomb construit un habile jeu de miroirs, qui fait voler en éclats ressemblances pressenties et oppositions présumées, un conte moderne avec de la fantaisie teinté de noirceur. La relation de Nora et sa soeur va au antipode de ses filles, l’étymologie de leurs prénoms : si " Tristane " évoque la tristesse, " Laetitia " signifie " la joie " en latin. L'autrice sonde les liens familiaux jusqu'à l'absurde. La fantasque autrice est de retour. Ma note 4,1/5 sur cultura.com
"Elle ne trouvait pas qu’elle y avait un mérite particulier et elle avait placé son orgueil en de plus hauts parages. Lorsqu’elle voyait des enfants qui ne parvenaient pas à apprendre à lire, elle n’éprouvait aucun sentiment de supériorité. Elle comprenait que les malheureux n’étaient pas frères ou sœurs de Tristane. "
@spitfire89 Un roman de la rentrée littéraire qui m'attend sur ma table de nuit.
Je n'ai lu aucun des livres de cette auteure, j'espère que cette année, j'arriverai enfin à caler l'un de ses romans dans ma PAL.
@clo73 , j'en ai pas beaucoup de lu de cette autrice.
Ce nouveau livre d’Amélie Nothomb parle de l’amour défaillant de parents autocentrés sur leur idylle perpétuelle qui ne laissent aucune place à leur première née, Tristane. Après une carence affective de cinq années durant lesquelles elle a su se faire discrète, mais qui laissera des séquelles, l’arrivée d’une petite sœur rompt son esseulement. Va alors commencer une relation fusionnelle entre les deux sœurs. Un amour fou immédiat et inconditionnel relie les fillettes pour lesquelles les parents n’éprouvent qu’indifférence.
Amélie Nothomb explore ici les nuances de caractère entre Tristane et Laetitia. Tristane, par son seul prénom, évoque la tristesse tandis que pour Laetitia c’est la joie. L’étiquette de « petite fille terne » que lui accola sa mère à l’âge 7 ans créa la fêlure qui accompagnera Tristane jusqu’à sa vie d’adulte et bien plus tard.
Après avoir exploré dans ces précédents romans les relations entre parents et enfants et la manière dont elles imposent leur marque sur le destin de ces derniers ainsi que les conséquences de la haine des pères ou des mères, Amélie Nothomb s’attache ici à l’indifférence des parents envers leur progéniture et ce qu’elle a de dévastateur. Par contre, l’amour sororal, par sa puissance atténue la fêlure qui ressurgira à l’âge adulte avec d’autant plus de force. Nous sommes en présence de parents toxiques avec une mère qui multiplie les mesquineries ainsi que les propos acerbes et culpabilisants et un père qui ne sort pas de son aveuglement. Seule Tristane fragilisée par sa carence affective est victime de ces mesquineries qui provoquent en elle une culpabilité dévoratrice
Voici un livre qui laisse à réfléchir et nous amène à nous interroger, s’il y a lieu, sur nos traumatismes de l’enfance et sur l’éventuelle toxicité de nos parents, car nous savons qu’entrer dans un livre d’Amélie Nothomb n’est jamais anodin et qu’elle maîtrise parfaitement son sujet.