Le mage du kremlin de Giuliano Da Empoli

[mariette32]

Résumé :  On l'appelait le « mage du Kremlin ». L'énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d'émissions de télé-réalité avant de devenir l'éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu'à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre...
Ce récit nous plonge au coeur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n'est d'autre réalité que l'accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n'est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu'il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s'en sortir.
De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l'ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.

Avis : je recommande la lecture de ce livre. Il m'a permis de comprendre le drame de la Russie, ce peuple manipulé par la propagande, le mensonge, pour satisfaire le besoin de vengeance.

Lien vers le livre sur Cultura.com

[clo73]

@mariette32 Merci pour votre avis sur cette lecture. 

Pour vos prochains avis, je vous invite à lire Comment bien présenter vos coups de cœur  - Règles et conseils post réalisé par @LeaCultura.

À bientôt sur la communauté.

[JG69]

Un avis mitigé pour moi : https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/10/le-mage-du-kremlin-de-guiliano-da-empoli.html

Baranov est le seul personnage fictif de ce roman qui nous fait côtoyer au fil des pages Eltsine, Setchine, l'écrivain Limonov, le joueur d'échecs Kasparov... et revivre de l'intérieur des évènements comme l'accident du sous-marin nucléaire Koursk, l'intimidation d'Angela Merkel avec un labrador lors d'une entrevue dans le bureau de Poutine, la préparation de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Sotchi...

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce texte jusqu'à l'entrée en scène de Poutine au tiers du roman. Dans la première partie outre les origines familiales et sociales de Baranov, Guiliano Da Empoli raconte la montée en puissance des oligarques après la chute du régime soviétique, l'argent qui est la base de tout, la réélection de Boris Eltsine, tout cela est livré dans les grandes lignes sans approfondissement et ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà. 

En 1999 avec le conflit en Tchétchénie, le besoin d'un homme neuf, de quelqu'un qui ramène l'ordre dans les rues et restaure l'autorité morale de l'Etat, le besoin  de " restaurer la verticale du pouvoir" amène sur le devant de la scène Poutine, fonctionnaire chef du FSB, l'ancien KGB, qui se révèle vite comme un redoutable homme de pouvoir que Vadim Baranov va accompagner pendant des années.

J'ai trouvé intéressant d'imaginer les premiers pas de Poutine, homme à l'éternel visage de cire, ses premiers pas dans les grands sommets internationaux, véritable bain d'humilité pour les débutants, son combat contre les oligarques des années 90. Une plongée au plus près du pouvoir russe et du système Poutine qui fait froid dans le dos, un monde violent d'hommes froids et manipulateurs pour qui la vie humaine n'a aucun prix.

L'auteur explicite les différences culturelles entre les russes et les occidentaux et avec un certain humour compare le centre du pouvoir à une cour d'école, la politique à un spectacle. Un roman qui éclaire les raisons de la guerre en Ukraine déclenchée après que ce livre ait été rédigé. Un ensemble très instructif, un roman très bien écrit mais inutilement trop bavard par moments.

[Lesmotsdécisifs]

Il y a des auteurs qui vous émerveille avec leur plume habile, Guiliano Da Empoli en fait partie. Son style se lit sans effort. Il aborde des thèmes difficiles avec cette plume légère. Les faits sont durs et les relations quelquefois tendues. Il arrive à faire passer tout cela en dégageant des sentiments positifs. Il relate les tribulations du pouvoir Russe sous l'ère Poutine. Doublé d'une histoire d'amour comme il en existe que dans les meilleurs romans.

  Lorsque je lis un bon livre, j’aime le donner à mes amies. Je le prête en disant : « il s’appelle revient ! » Et là, je réalise que je ne vais pas le revoir. Mais je ne peux m'empêcher de partager les belles choses.

Alors un bon conseil après lecture, cette pépite se range dans la catégorie à relire un jour.

L’auteur nous emmène dans son pays, la Russie d’aujourd’hui à la fin de l’influence de l’Occident et de l’USA. Il nous livre les dessous du pouvoir. Il raconte ses rapports avec Poutine et nous dévoile sa personnalité.

Il nous confie les valeurs que Poutine défend.  Les relations stratégiques développées pour parvenir à ses fins. Il n’hésite pas à utiliser les personnes les plus influentes du pays pour y arriver. La manipulation de certaines catégories de population pour exercer son pouvoir. La noirceur des choix nécessaires pour rester le maître absolu. Il le compare au Tsar. On a l’impression que l’auteur se trouve pris dans le flux de cette histoire  comme dans une partie d’échec où l’on compose avec le jeu de l’adversaire, en essayant de maîtriser la partie.

Il décrypte les sentiments de l’homme dans l’exercice du pouvoir, analyse certains faits historiques Russes. Son regard sur l’histoire et ce qui a fait la grandeur de la Russie. Ce n’est pas un roman historique, mais il nous délivre une perspective des faits passés et le prolongement aujourd’hui avec les prémices de la guerre de la Russie avec l'Ukraine et le Dombas. Cela nous permet de cerner un peu mieux l'actualité sous l'angle des valeurs de Poutine.

Et bien sûr il nous fait profiter des fastes qui ornent la fonction. Les réceptions fastueuses qui font rêver dans les plus beaux sites du Monde. Les rencontres avec des hommes d’état et des plus grands..

C'est aussi l'histoire  de l'ascension d'un homme dans une carrière politique qui œuvre pour les idées et concepts du pouvoir. Il arrive dans l’entourage du sommet de l’état russe. Il y met toute son énergie et son talent de négociateur. Lorsqu'à la fin de sa mission, il se trouve écarté dans un anonymat sous séquestre. Il y laisse une grosse partie de lui-même et son nom. 

 Et puis, il nous plonge dans sa si belle histoire avec Ksénia, sa femme adorée. Il y consacre des paragraphes entiers, inoubliables. Du début de sa relation, la conquête, puis la reconquête de cette femme qui deviendra Sa femme. Une belle histoire, tellement proche de la réalité. Mon passage préféré est le bain d’eau glacée, il y plonge pour rejoindre sa bien-aimée, enlace son corps lumineux….Quel talent !

[CharlotteV]

Bonjour @Lesmotsdécisifs et bienvenue sur la communauté, 

Je vous remercie pour votre chronique qui donne très envie de se plonger dans le roman de Giuliano Da Empoli. J'ai hâte de lire vos prochains coups de cœur !

[Katili]

Merci @mariette32 , @JG69 , @Lesmotsdécisifs  pour vos retours de lecture. Voici le mien en partage.

Ce premier roman de Giuliano Da Empoli , inspiré de faits et de personnages réels, était très attendu de tous ceux qui tentent de comprendre et d’analyser le fonctionnement du Kremlin mis tristement en lumière ces derniers temps depuis la guerre contre Ukraine et les déclarations complètement décalées de ce même Kremlin concernant ce conflit. Le héros est censé être inspiré par Vladislav Sourkov, longtemps qualifié d’« éminence grise du Kremlin » : il a été, de 1999 à 2011, l’adjoint au président de l’Administration présidentielle , vice-Premier ministre de 2008 à 2013, puis conseiller de Poutine (2013-2020), et a joué un rôle clé dans le déclenchement de la guerre contre l’Ukraine. 

Cette fiction repose sur deux monologues à la première personne du singulier.

Le premier narrateur, au tout début et à la fin, est un Occidental qui se rend en Russie afin d’y mener des recherches sur l’écrivain Evguéni Zamiatine. Le deuxième narrateur est le personnage inspiré par Sourkov, Vadim Baranov, qui, dans la fiction comme dans la réalité, a disparu de la scène publique. Vadim Baranov a travaillé avec « le Tsar » Poutine, croisé les oligarques Boris Bérézovski et Mikhaïl Khodorkovski, Igor Sechine, l’adjoint de Poutine, Evguéni Prigojine, le chef des « Wagners », le joueur d’échecs Garry Kasparov, ainsi que le chef des bikers, les « Loups de la nuit », dont parle le roman. Il est à souligner que Sourkov est le seul personnage important du roman à ne pas apparaître sous son nom réel.  

 Vadim Baranov fait venir le premier narrateur chez lui, dans un mystérieux manoir au milieu des bois, qui semble inspiré de contes fantastiques du XIXe siècle, et, c’est au cœur d’une bibliothèque riche de milliers de volumes anciens ayant appartenus pour la plupart à son grand-père, qu’il lui raconte son histoire. C’est donc avec ses mots et ses perceptions, que sont racontées la vie politique russe des vingt-cinq dernières années et, plus particulièrement, l’ascension et la carrière de Poutine. On découvre la « cour » qui gravite autour de Poutine au Kremlin et comment il a placé des hommes sûrs qui lui doivent tout aux postes clé. Comment il a confisqué les empires financiers des oligarques et mis, là encore, à la tête de leurs industries des hommes qui n‘y connaissent rien mais qui lui sont totalement dévoués. On y découvre les manipulations et les manœuvres politiques de Poutine ainsi que la terreur qu’il fait régner dans son entourage. Il est seul au pouvoir et ne recule devant rien pour entretenir cette terreur. Pour lui, exercer le pouvoir en Russie n’a rien à voir avec la façon souffreteuse dont gouvernent les présidents occidentaux. Pour Poutine , l’occident est décadent et ne mérite que son mépris, il est hanté par l’idée de restaurer le grand empire soviétique quel qu’en soit le prix.

Voici un livre qui renforce l’image que le monde occidental perçoit de Poutine qui règne sans partage à coups de mensonges et de manipulations , qui se débarrasse des oligarques multi millionnaires où qu’ils soient dans le monde afin de faire comprendre à ceux qu’il a encore sous sa coupe qu’ils ne sont rien et peuvent subir le même sort. Il est vrai que face à tout cela, nos gouvernants civilisés et respectueux des droits de l’Homme n’ont aucune prise sur ce genre de personnage qui n’éprouve aucun sentiment.

Retrouvez ce livre sur Cultura.com 

[IsaPouteau]

Merci pour cette chronique @Katili c'est encore un livre que je vais rajouter à ma PAL