Sorj Chalandon a le don de vous venir vous prendre par la main pour vous accompagner dans ce qui semble au départ une simple promenade romanesque. Vous partez en confiance avec lui, l’itinéraire qu’il vous propose ayant l’air clairement balisé. Mais progressivement, cette balade monte en intensité. Il vous fait découvrir des territoires interdits sans vous avertir auparavant des dangers auxquels il va vous exposer.
En l’occurrence, au début, dans ce roman, il s’agit de monter une pièce de théâtre, Antigone, pour tenir la promesse faite à un ami mourant. Les acteurs sont déjà recrutés, le personnage concerné a déjà l’expérience du metteur en scène, tout devrait donc être simple.
Tout se complique pourtant. Le lieu où cette pièce doit se jouer est Beyrouth, le Beyrouth des années 1976, une ville meurtrie par la guerre civile, par les affrontements « terribles » qui la traversent, par les milices qui se dressent les unes contre les autres et commettent d’ignobles massacres.
Et bien sûr, les différents acteurs de ce casting appartiennent tous aux différentes factions qui se déchirent pour le contrôle de la ville.
Petit à petit, l’histoire bascule. Ce projet qui pourrait sembler futile dans ce monde en guerre devient le point d’ancrage dans un monde qui se délite et dont tous les repères moraux se désagrègent.
Le quatrième mur est un roman qui vous secoue profondément, qui vous heurte, qui vous prend aux tripes en vous confrontant à l’horreur, au fanatisme. Et comme d’habitude, l’histoire est admirablement servie par une plume aérienne, d’une efficacité redoutable.
Après avoir été grand reporter, Sorg Chalandon confirme son talent de grand écrivain. Un roman bouleversant !
Découvrez ce roman sur Cultura.com
Le quatrième mur de Sorj Chalandon au Livre de Poche
-
307
-
182
-
130
-
98
-
97
-
90
