Une famille franco-italienne vivant dans l’arrière-pays niçois, voit son destin bouleversé par la maladie que contracte le frère aîné, Désiré. Alors que Louis, le cadet, reprend la boucherie familiale, Désiré est celui qui fait des études brillantes et en qui tout le monde croit. Mais, comme bon nombre d’enfants de la bourgeoisie provinciale, c’est son besoin de liberté et d’indépendance qui le fait sombrer dans l’héroïne, en ce début des années 80.
Le jeune toxicomane atteint de ce que l’on a d’abord surnommé « le syndrome gay » fait en réalité partie des premiers malades du Sida et se trouve confronté à l’incompréhension et à la déception de la part d’une famille si fière de son ascension sociale.
C’est un long combat qui commence alors avec tout ce que cette maladie a entraîné comme déni et rejet : « Le sida demeurait une maladie tout à fait particulière. Emprisonnée dans la vision morale qu’on avait d’elle, cernée par les notions de bien et de mal, accolée à l’idée de péché. »
Anthony Passeron alterne la partie narrative de son roman, avec une partie documentaire sur les recherches et les découvertes scientifiques que mènent les infectiologues français et américains.
Toutes les phases de l’évolution du Sida sont retracées, avec les premières apparitions de la maladie, les tentatives d’identification du virus puis la mise au point d’une trithérapie après dix ans de recherche jusqu’à, finalement, la découverte de l’origine du virus en Afrique de l’Ouest.
Un premier roman très réussi qui retrace, à travers l’histoire de la famille de l’auteur, la virulente et insidieuse progression du virus du Sida, qui touche encore aujourd’hui 35 millions de personnes à travers le monde.
Pour ne pas arrêter d’y penser et continuer à en faire une de nos priorités, il était important de se souvenir qu’après avoir tué tant de « Désiré » depuis quarante ans, le VIH n’a pas encore été vaincu.
Merci à @maelle-cultura @LeaCultura @justelire pour cette découverte de la rentrée littéraire 2022..
Ajouté sur ma PAL ;-)
Merci beaucoup pour ce partage @IsaPouteau
J'ai adoré, voici mon avis :
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/08/les-enfants-endormis-danthony-passeron.html
Anthony Passeron croise deux récits : celui de l'apparition du sida dans sa famille et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.
Dans la partie familiale on vit le bouleversement d'une famille où chacun traverse cette épreuve avec ses armes dans une solitude absolue, submergé par le chagrin et la honte en éprouvant un très fort sentiment d'impuissance, "les parents tournaient en rond dans le secret de leurs tourments." C'est l'histoire d'une famille qui a lutté pour son ascension sociale, pour sa respectabilité et dont la trajectoire a été contrariée par un virus. Anthony Passeron nous livre un récit remarquable de sobriété sur son histoire familiale et sur le drame qui a frappé son oncle.
La partie sur l'histoire du sida, entremêlée à l'histoire familiale, retrace dans un ordre chronologique la découverte des premiers cas, les premières alertes des scientifiques sur la rapidité de l'évolution de l'épidémie, la mobilisation d'une poignée de médecins dans l'indifférence générale, les années de recherche, de progrès, d'échecs et d'espoirs, les rivalités entre français et américains, la difficulté à sensibiliser les pouvoirs publics, les négligences. Les humiliations, discriminations et brimades envers les malades traités comme des parias, les craintes du personnel hospitalier et le rôle des associations de lutte contre le sida sont également évoquées.
La partie historique est très documentée, très précise mais jamais pesante, un modèle de didactisme, le contexte social de l'époque et l'ambiance de la province des années 80 sont parfaitement restitués. La partie intime et familiale est pudique, très émouvante, elle nous raconte la détresse des familles face à un mal inconnu et cela résonne avec ce qu'un récent virus nous a tous fait vivre.
Un roman remarquable de sobriété et de sensibilité qui se lit d'une traite.
@IsaPouteau @JG69 Je ne reviendrai pas sur le thème de ce livre, vous en avez fort bien parlé déjà.
J'ai moi aussi accroché tout de suite à l'histoire de la famille d'Anthony Passeron. J'ai trouvé l'alternance des chapitres entre la vie de sa famille et les recherches scientifiques sur le virus très judicieux. L'ensemble reflète bien l'ambiance de cette époque. On ne peut par ailleurs s'empêcher de mettre en parallèle la situation actuelle avec d'autres virus.
@ameliecultura je recommande vivement la lecture de ce livre qui m'a beaucoup touchée.
@MAPATOU , @IsaPouteau , @JG69 , @JG69 je rajoute aussi mon avis.
Dans l'arrière pays niçois, une famille de boucher durant les trente glorieuse dont le fils héroïnomane est contaminé par le V.I.H. L'histoire de la famille d'Anthony Passerons, avec l'assenions de ses grands parents mais aussi celle de son oncle Désiré, de sa compagne et leur fille contaminé dans les années 80-90. En parallèle la lutte de la maladie dans les hôpitaux français et étrangers.
Le manque d'informations entraine la honte, le déni, la solitude chez les malades et leurs proches tandis que dans les hôpitaux incompréhension, désillusion.
Premier roman Anthony Passeron dans l'intimité familiale comme Annie Ernaux et Maria Larrea.
Anthony Passeron réussit à prendre de la distance dans un roman intime et collective. Une histoire poignante et touchante mêler à une enquête. En lisant ce livre j'ai en tête Philadelphia, affaire du sang contaminé, l'homosexualité pointé du doigt à l'époque. Le V.IH n'est hélas toujours pas guérie aujourd'hui, il existe des moyens pour ne pas le contracté où de vivre avec.
Une lecture qui nous captive, très bien écrit mais sa ne sera pas un coup de coeur même si je conseille la lecture de celui-ci ma note 4,1/5. Un roman de la rentrée littéraire dés le 25 août sur Cultura.com
Merci à l'équipe de Cultura et Globe de m'avoir permis de découvrir ce roman
Je voulais ajouter que "Les enfants endormis" m'a fait penser à un autre que j'avais beaucoup apprécié :
https://www.cultura.com/p-dites-aux-loups-que-je-suis-chez-moi-9782264067463.html
@MAPATOU Tu m'as fait remonter un bon souvenir de lecture avec Dites aux loups que je suis chez moi.
Vivement le 25 août @MAPATOU !! Ce sera la sortie du livre ;-)
Merci pour ce partage @MAPATOU et @clo73 !
N'hésitez pas à rédiger un coup de cœur sur ce livre Dites aux loups que je suis chez moi
Hâte de les découvrir ;-)
"Les enfants endormis", c'est l'histoire d'Anthony Passeron qui tente d'élucider son passé familial, quarante ans après la mort de son oncle Désiré. Anthony est issu d'une famille de petits commerçants dans l'arrière-pays niçois : une ascension famille et sociale qui a débuté pendant les Trente Glorieuses mais qui d'un seul coup va s'arrêter !
Désiré est le fils prodigue, il faut des études brillantes, les parents sont fiers. Mais vivre dans un petit village reculé, où concrètement rien ne bouge, n'est pas très distrayant, surtout au début des années 80 ou l'on rêve de liberté et d'indépendance.
Désiré devient héroïnomane, avec le temps il va entrainer toute sa famille dans les méandres de l'enfer surtout quand ils apprennent que Désiré est atteint du "syndrome gay" : le Sida. Le chemin va être long et difficile pour cette famille qui fait un déni et ou le sujet "Désiré" devient tabou.
Ce roman est brillant et passionnant car l'auteur alterne avec brio les chapitres entre histoire familiale et la grande Histoire du sida (sa découverte, ses recherches, ses actions, les difficultés, les évolutions, les acteurs...).
Un récit puissant, sombre et lumineux à la fois, tellement talentueux. Anthony évoque la solitude des familles devant la méconnaissance du virus, le déni, la peur et les secrets de famille. Anthony avec ce roman assume le passé familial.
Un roman maitrisé à la perfection, un roman important écrit avec pudeur, délicatesse et sincérité (et je ne vous parle pas des pages concernant la fille de Désiré : bouleversant d'émotion).
Un premier roman qui mérite d'être vu, lu, chroniqué et récompensé. Un roman où tout est réuni pour faire avancer les consciences et les aprioris. "Les enfants endormis" n'attendent que vous !