Résumé : Il y avait là de petites villes avec leurs églises, quelques commerces, des champs, et au loin, la centrale. C'était un coin paisible entouré de montagnes et de forêts. Jusqu'à l'accident. Il a fallu évacuer, condamner la zone, fuir les radiations. Certains ont choisi de rester malgré tout. Trop de souvenirs les attachaient à ces lieux, ils n'auraient pas vraiment trouvé leur place ailleurs. Marc, Alessandro, Lorna, Sarah et Fred sont de ceux-là. Leur amitié leur permet de tenir bon, de se faire les témoins inutiles de ce désert humain à l'herbe grasse et à la terre empoisonnée. Rien ne devait les faire fléchir, les séparer. Il suffit pourtant d'une étincelle pour que renaisse la soif d'un avenir différent : un enfant bientôt sera parmi eux.
Un roman sombre, délicat et sensible, dans un décor post apocalyptique, instincts, souvenirs, survis, des personnages attachants, touchants et justes. Un texte puissant dont les points de vues d'alternent, le résumé du livre en dévoile un peu trop, la psychologie est profonde, les liens sont forts, ont percute cette réalité. J'ai adoré l'équilibre de l'amitié et de la solidarité, de belles valeurs.
"On ne soupçonne rien. C'est le plus terrible de cette vie. Se dire qu'on ne voit rien, et quand on voit il est trop tard. On ne discerne pas les radiations. Tout est normal. Bien trop normal, et c'est là le vertige."
J'ai adoré Ce qu'il faut de nuit et je lirai certainement celui-là Merci pour vos chroniques @montagne85 @spitfire89
Voila mon avis sur ce roman que je viens de terminer :
Il est des Terres que l’on ne parvient pas à quitter. Parfois parce que nous y avons nos racines et qu’elles sont notre berceau. Parfois aussi parce qu’elles sont imprégnées d’un bonheur qu’elles ont nourri et ont vu grandir. Mais lorsqu’elles renferment en leur sein des êtres qui nous sont chers, alors elles nous enchaînent à elles pour toujours, bien au-delà du raisonnable, jusqu’à la folie même.
Car pour s’attacher à ces Terres interdites qui ont été détruites par l’explosion de la centrale de Tchernobyl, il faut avoir une raison bien plus forte que tout entendement.
Ils sont cinq à vivre dans la Zone, deux couples et un homme, une petite communauté qui résiste à l’évacuation depuis 2 ans et se débrouille avec ce que contiennent les maisons abandonnées par leurs habitants.
Mais il y a aussi en terre, le corps de la petit Vic, l’enfant d’un des deux couples, disparue avant la catastrophe, qui rend la perspective d’un départ impossible.
On se rend vite compte que malgré tout l’amour que ces cinq-là se portent, la pression des autorités et la difficulté du quotidien rendent la situation bien précaire, d’autant plus que s’annonce la naissance d’un nouvel enfant.
J’ai trouvé le sujet passionnant et l’ambiance que crée Laurent Petitmangin est saisissante. Car l’effondrement est inévitable à partir du moment où il devient impossible de justifier une prise de risques mûrement choisie, face à la fragilité d’un enfant.
Ce roman avait tout pour m’embarquer dans un tourbillon d’émotions et, en rupture avec la normalité, les réflexions de chacun sur ce qui est essentiel dans la vie m’ont souvent interpellée.
Pourtant il m’a manqué des éléments parfois, pour faire le lien entre les faits ou expliquer le passé de ces gens, pour mieux comprendre leur marginalité, mieux m’identifier à eux.
C’est rare que je trouve un roman trop court mais c’est le cas ici et je reste un peu sur ma faim en me disant que, dans cette plongée en terre hostile, le rivage n’aurait pas dû arriver si tôt. Dommage, j’étais partie pour nager un peu plus longtemps dans cette mer de verdure.
Merci @IsaPouteau ... Des personnes vivent malheureusement toujours sur les terres contaminees de Tchernobyl, il existe même une petite épicerie où ces personnes viennent se ravitailler car elles n'ont pas les moyens de bouger.... C'est horrible et d'une grande tristesse mais c'est la réalité.... Est-ce un roman inspiré de cette communauté ?
@sandryon Je ne sais pas quelle a été son inspiration mais j'en avais entendu parler aussi. Il n'y a pas d'épicerie et ils se servent dans les maisons. Sauf qu'au bout de 2 ans tout commence à être périmé et ça devient invivable. Bien qu'un peu court ce roman est vraiment intéressant. Si le sujet t'intéresse je te le conseille.
@IsaPouteau oui ce livre attise ma curiosite, je vais le noter sur ma liste 😉