Bretagne, Charlotte 18 ans fuit une mère toxique, cela fait 11 ans qu'elle attendait de s'éloigner de sa mère et de Poitiers. Charlotte conserve précieusement des objets, un stylo-pompon rose, des galets, quelques tee-shirts et une ancienne carte routière avec des annotations. Il y a aussi Thomas originaire de Baden qui souffre toujours d'un deuil. Un soir de pluie il rencontre Charlotte qui lui propose un abris. Ce duo va rencontrer Mathieu qui rejette un foyer déchiré car il fuit ses parents divorcés et sa famille recomposée. Un but commun rejoindre la pointe du Raz.
Je retrouve l'autrice de cette nuit là.
Une virée émouvante où le trio aura du temps pour se chamailler, grandir, choisir, s'amuser, se connaitre, vivre et aimer. Trois vies, trois destins qui se croisent, une tranche de vie. L'autrice va aborder les troubles de la famille avec les sujets du deuil, les relations avec parents-enfants, l'anorexie mentale avec un trouble des conduites alimentaires (TCA), les attouchements et les violences. Les protagonistes vont se dévoiler petit à petit et comme dans Cette nuit-là on y abordera le mal-être, les joies et les peines. Ce roman est percutant, avec des personnages aussi traumatisés, écorchés par la vie et blessés que dans le premier roman de l'autrice. Cru, terrifiant réel mais captivant.
Un livre que je recommande. Il est poétique, fascinant, réaliste, humain et bienveillant. En ce qui concerne la plume et le style d'écriture, le démarrage est lent pour une fin rapide, parfois c'est fouillis, certaines scènes peuvent être difficiles à lire de part leur intensité.
"On ne vomit pas pour devenir jolie mais parce qu'on essaie de cracher le monstre à l'intérieur qui s'accroche et qui ronge. Et crois-moi elle s'agrippe, la bête, elle griffe, elle menace, elle supplie.
Le pire, c'est que quand tu t'imagines sans elle, elle te manque."
"Le soucis, c'est ma bouche, Thomas. C'est ma chair, ma peau. J'ai envie de la retirer comme de la peinture écaillée. Elle me serre, elle m'emmure ; j'étouffe à l'intérieur.
Le soucis, c'est ma voix. Je n'arrive pas à m'exprimer alors je mange. Quand on m'a contrariée, ignorée, rabaissée, blessée, je mange. Des paquets de gâteaux, des tablettes de chocolat aux noisettes, des plats démesurés de riz noyé de mayonnaise.
Que je dégueule ensuite. Je ne fais que ça de mes journées, Thomas : manger et vomir.
Depuis trois ans. Je ne sais pas comment m'aider.
Je ne sais même pas si j'ai envie de m'aider. J'ai voulu partir pour fuir le frigo mais le monstre est en moi.
La blessure est en moi."
Titulaire d'une Maîtrise en Psychologie Clinique, Aurélie Massé se consacre à sa passion l'écriture.
Elle a écrit des articles et chroniques pour plusieurs revues, dont un magazine de littérature young-adult (Blogger's Magazine).
Elle a également publié un ouvrage consacré aux fans du groupe de rock " Muse " chez Camion Blanc (Paroles de fans).
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