Gisèle Berkman
Éditeur : Arléa (26 août 2021)
Langue : Français
Broché : 391 pages
Celle qui raconte a la tête en friche, l’âge, le traitement qui lui a été imposé depuis longtemps et dont elle tente de s’affranchir, créent dans son discours des failles et des automatismes qui rythment le récit mais retracent malgré tout peu à peu ce qui fut leur histoire.
C’est aussi un lent naufrage, le tableau d’une fin de règne, d’une déchéance générale. Et pourtant celle que Madame désigne d’un prénom que l’on ne connaitra pas, n’abandonne pas son poste, syndrome de Stockholm ou insuffisance de jugement. Les deux femmes contre le reste du monde, avec la paranoïa induite par le raisonnement altéré.
Il y a une sorte de magie dans ce récit, qui fait que malgré le style particulier, les redites voulues, qui reviennent comme des mantras, les incertitudes sur la fiabilité des faits énoncés, on reste accroché, et même résigné à ne pas tout comprendre.
Derrière les confidences qui reflètent la banalité des anecdotes du quotidien, le spectre de la seconde guerre mondiale et des trahisons.
C’est aussi le roman du temps qui passe, inexorable, sans pitié, balayant tout sur son passage, seule justice partagée.