Tome 2 d'une trilogie dont le premier opus est "Sans queue ni tête"
Bancal de Nick Gardel, où l'on retrouve (avec plaisir) le quatuor constitué par les deux Jean, Anders et Davis, duo de flics au palmarès plus qu'honorable, amis et complices plus que collègues, et les deux « nouvelles recrues » que sont Aïna Fleury et Trémeur Glacson, « l'alliance foutraque d'un vieux sage, d'un chien fou essoufflé, d'une énervée chronique et d'un fantôme quasi mutique ».
Ce quatuor est scindé en 2 équipes chargées de mener deux enquêtes distinctes :
- le meurtre sordide d'un banquier d'affaires, proche du pouvoir, retrouvé étranglé dans une maison close à l'issue d'une séance érotique, enquête à mener « dans le feutré et avec délicatesse » et dirigée par Anders à qui l'on adjoint Glacson,
- la mort d'un type renversé par une voiture mais qui serait plutôt une « exécution par véhicule interposé », dirigée par Davis assisté de Fleury,
Bancal, tout l'est dans ce livre, à commencer par Davis qui peine à se remettre des séquelles liées à sa précédente enquête, ou des deux principaux suspects : une étudiante sans papier, officiellement « esthéticienne dans un salon de massage », le résident d'un centre de réinsertion pour jeunes délinquants.
Les chapitres sont courts, on suit les deux enquêtes en parallèle. Les personnages sont bien campés, attachants, irritants, émouvants… On croise un ancien tatoueur atteint de Parkinson et sa fille qui reprend le flambeau du tatouage, propriétaires d'un café qui sert de tout à tous : point presse, buraliste, médiathèque, cybercafé, une maquerelle nostalgique sur qui le temps n'a pas prise, des industriels à l'érotisme borderline - puissants qui se protègent entre eux, des étudiantes en galère, un vieux comédien transformiste nostalgique de la scène et de la danse des mots, des gamins oubliés de la société ? «pas éveillés, pas éduqués,,,issus d'une procréation sans parentalité».
Tout est bien ficelé, rondement mené. Les dialogues sont comme toujours drôles avec quelques sentences bien posées mais l'histoire reste très actuelle et aborde des sujets forts,
Je me répète mais en lisant Gardel on pense forcément à Audiard ou à San Antonio ; en écoutant Anders je ne peux pas m'empêcher de penser à Pinaud l'adjoint du célèbre commissaire. Pas de vulgarité, pas de gore, un bon polar intense et prenant.
Merci pour votre avis @Annedu63. Hormis cette trilogie, avez-vous lu d'autres livres du même auteur ?
Bonjour, Il a écrit pas mal d'autres livres parmi lesquels j'ai lu :
Droit dans le mur :
Ce livre se lit comme on regarde un film ; mais pas n'importe quel film : un Lautner dans lequel Nick Gardel aurait pris la place de Michel Audiard, Car il y a des relents d'Audiard chez Nick Gardel, un Audiard mâtiné de San Antonio.
C'est du polar, du bon polar, c'est bien écrit, c'est vivant (malgré quelques cadavres), c'est drôle, c'est actuel.
Le bruit dans ma tête (ne vous dérange pas ?)
Des personnages hors du commun, qu'on suit dans une course poursuite effrénée, sans temps mort.
Nick Gardel avait offert celui ci en ligne pendant le confinement.
Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance
Des personnages attachants et hauts en couleur, une enquête bien ficelée... l'auteur nous promène un peu avant de révéler le coupable… la partie éducation nous interpelle, car c'est un sujet que Nick Gardel connaît bien et sait bien nous expliquer !
Ce sont les trois autres titres que j'ai lus de cet auteur... mais il en a écrit d'autres. Vous trouverez ses titres sur son site : http://nickgardel.e-monsite.com/
Il a également une page facebook sur laquelle vous pouvez le contacter.
C'est un auteur que j'aime beaucoup : une belle écriture, de l'humour (certains dialogues font penser à Audiard !), des histoires actuelles ... Si vous ne connaissez pas je vous invite à le découvrir !