« On ne guérit pas. On continu simplement de battre des jambes pour ne pas couler. »
Victor Caranne connait de près, peut être de trop, les schémas complexes et les mécanismes qui tissent et déchirent, construisent et détruisent, à la vie à la mort, la personnalité humaine et sa relation aux autres.
La culpabilité, il la connait d’autant plus qu’à 17 ans sa vie a basculé pour le pire, ses actes ayant entraînés la mort d’un proche. Des années plus tard, le traumatisme le hante, la culpabilité le ronge, et même si devenir thérapeute l’aide à maitriser sa souffrance en apaisant celle des autres, ça ne l’empêche pas de lutter contre lui-même, parfois grâce à l’alcool, parfois grâce à la vitesse sur sa bécane, parfois en jouant des poings.
Jusqu’à sa rencontre avec elle. Sa « valkyrie » aux talents très contestés en cuisine mais encensés en matière de relationnel et d’investigation. Celle qui lui permet presque d’oublier et de revivre.
Juste avant que la mort ne frappe encore. Et que la culpabilité et le déni ne reviennent à la charge.
Avec son passé, avec ses secrets, Caranne fait le coupable idéal, d’autant qu’il est le dernier à avoir vu la victime vivante et que le corps est retrouvé près de chez lui, sur la plage. Mais il n’est pas le seul, Jonas, son meilleur ami d’enfance, fais un coupable d’autant plus intéressant qu’il avait un mobile. Et que dire de ce politicien dont la victime allait révéler les agissements ?
Entre deux sessions de thérapie pour sauver les patients qui peuvent encore l’être, Caranne espère retrouver lui-même le coupable avant de se faire engloutir une bonne fois pour toute par la culpabilité et la détresse.
Ce qu’il ne sait pas, c’est que même ceux qui n’ont pas de remord peuvent aimer. Et que l’amour peut pousser n’importe qui à commettre l’irréparable.
Quand on s’est construit sur un mensonge, sur un drame, comment accepter la vérité ?
Une narration vivante, prenante, très imagée grâce à l’humour d’un Caranne drôle et fort dans ses émotions (prenez pour exemple « mes joues s’étaient creusés façon Angelina Jolie. Si Angelina Jolie avait eu de la barbe, s’entend » ou « Sa mère, une blonde qu’une bourrasque semblait pouvoir balayer, aurait fait pleurer Mussolini en moins de deux minutes. » et « je comprenais ses démons. La seule difference entre nous, c’était que mes demons préféraient la geôle aux chouquettes ») des personnages variés et surprenants auquel on s’attache facilement et qu’on imagine sans peine. Un twist final qui survient exactement là où on ne l’attends pas. Bref, une lecture que je verrais très bien adaptée en film et que j’ai adoré, qui m’a vraiment happé et que j’ai pris beaucoup de plaisir à relire.
(Ps : La photo est de moi et tous les éléments sont en rapport direct avec l'intrigue

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