Inga Vesper
La Martinière 4 mars 2022
#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance
https://www.cultura.com/p-un-long-si-long-apres-midi-9782732499253.html
En 1959, la ségrégation n’a plus d’existence officielle. Dans les textes. En pratique c’est une autre histoire. Il suffit d’en parler à Ruby qui pour quelques maigres pièces, fait le ménage dans le quartier huppé de Sunnylakes, à Santa Monica. Mais elle rêve d’aller à l’université, il lui faut pour cela de l’argent.
Ce jour là lorsqu’elle est arrivée chez Joyce, après avoir accompli sa tache chez l’affreuse Mme Ingramm, tout a basculé. Le bébé pleurait dans a couche sale, et Barbara avait essayé d’essuyé de grosses taches rouges dans la cuisine avec un pyjama de nouveau-né… Un tableau de scène de crime n’est pas un endroit adéquat pour une jeune femme noire, et Ruby se retrouve au commissariat. Heureusement un inspecteur fraichement nommé semble un peu moins blasé que ses comparses et va prendre les choses en main, cherchant les failles d’une évidence trop claire pour être honnête.
On est tout de suite séduit par les personnages, que ce soit Ruby, ou cet inspecteur qui ne rechigne pas à manifester son empathie. Certes, les traits sont peut-être un peu forcé et tendent vers la caricature mais l’histoire se tient et l’intrigue tient en haleine jusqu’au dénouement final.
Déjà lu sous d’autres plumes , déjà vu au cinéma, le thème (les dessous du rêve américain, les ghettos) n’est pas original, mais la lecture reste agréable et ce premier roman est prometteur.
La Martinière 4 mars 2022
#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance
Citations
Bonjour @Kittiwake
Oui, le sujet a été maintes fois débattu, détaillé, mis en avant sous toutes ses formes. Mais si l'intrigue se tient, je pense que ce roman est une lecture intéressante. Je note sa sortie début mars.
Et j'adore la couverture, à la frontière de la caricature de la cuisine moderne des années 50. Il ne manque plus que la mère du foyer sortant le poulet du four!!!
@Kittiwake je vais prochainement le recevoir via babelio. J'espère que je vais autant aimer que toi. J'avais hésité à accepter cette lecture… Par contre, je ne pourrais pas poster ma chronique avant la date officielle de la sortie du livre en librairie, à la demande de la maison d'édition.
J’essaie aussi en général d’attendre que le livre soit sorti. Netgalley l’a proposé très tôt. J’ai posé la question à la maison d’édition : je n’ai pas eu de réponse ! Et sur le site Netgalley plein d’avis ont déjà été postés.
https://www.cultura.com/p-un-long-si-long-apres-midi-9782732499253.html
Résumé :
Mon avis :
Avec sa très belle couverture et son résumé énigmatique, c'est avec plaisir que je me suis plongée dans cette nouveauté des Editions La Martinière. Un livre que l'on pourrait classer dans plusieurs catégories. Entre le roman contemporain et le roman à suspense/policier.
Ce que j'ai aimé dans cette lecture, ce sont les thématiques abordées ainsi que la période de l'histoire (les années 50). Il sera question de ségrégation, de lutte des classes, de discrimination. Mais aussi du couple, de la maternité, de la charge mentale et d'autres sujets importants que je vous laisse découvrir pour ne pas spolier. Des drames, des mystères et des rebondissements vont s'entremêler au fil des pages, donnant de la profondeur au récit. D'ailleurs, cela m'a fait penser au formidable ouvrage, La couleur des sentiments.
J'ai beaucoup apprécié de suivre l'histoire de ces deux femmes, que tout séparent, cachant des douleurs, des peurs ou des rêves inavouables. Elles ont en commun des envies de révoltes et de liberté.
Toutefois, un petit bémol sur la partie de l'enquête que j'ai trouvée trop lente et sans surprise. C'est dommage.
Une lecture touchante grâce à certains sujets forts et d'une belle combativité de l'un des personnages principaux, Ruby, une afro-américaine qui lutte contre les préjugés et le racisme.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2022/04/un-long-si-long-apres-midi.html
Ça me fait penser à des livres de Alex Haley : Racines et Queen sur l'esclavagisme.
Bonjour,
Je voulais vous parler d'un de mes derniers coups de cœur.
Un si long après-midi
Inga Vesper
Editions La Martinière
Mars 2022 - 389 pages
Entre roman social et thriller, le tableau de la société américaine des années 50.
J’ai adoré “Un si long après-midi”, tout de suite, dès les premières lignes. Cela a immédiatement fonctionné entre nous. Dans une ambiance entre “Desperate housewives", “La couleurs des sentiments”, et un tableau de Edward Hopper, j’ai été plongée dans les Etats-Unis des années 50/60.
Eté 1959, en Californie, dans un quartier huppé de la banlieue de Los Angeles, Sunnylakes, deux mondes vivent en parallèle, celui des familles blanches et celui des afro-américains. Que dis-je, ne serait-il pas plus juste de dire qu’un monde vit sous le joug de l’autre monde. Dans le “camp” des Blancs, Joyce parfaite maîtresse de maison mène la vie stéréotypée des femmes de son milieu : belle maison avec piscine, deux jolies petites filles, jolies toilettes, ne manquant de rien, préposée à la tenue du standing de son intérieur et au bien-être de son époux. Illustration couleur pastel de l'American Way of life des fifties.
Dans le "camp" des Noirs, la jeune Ruby est la bonne de la famille. Une jeune femme intelligente, rêvant d’étudier à l’université et portant un regard acéré sur la société dans laquelle elle vit.
Autour de ces deux figures féminines, un aréopage de personnages tous représentatifs de la société américaine de l’époque.
Un après-midi, alors que Ruby arrive chez les Haney pour faire son travail, elles trouvent les deux fillettes seules, une flaque de sang sur le sol immaculé de la cuisine, Joyce a disparu. La police prévenue, une personne semble être désignée coupable d’office : la bonne noire qui se trouvait sur place, c’est-à-dire Ruby. Un inspecteur nouvellement muté, Mick Blanke, va prendre les rênes de l’enquête avec une personnalité atypique. En marge des comportements propres à son époque, il pose sur le monde un regard plein de tolérance et ose l’empathie avec ceux que d’autres ne voient même pas.
Inga Vesper a fait le choix de nous narrer ce drame à trois voix. Il y a celle de Ruby qui nous raconte son Amérique à elle, afro-américaine des quartiers pauvres et puis celle de Mick l’inspecteur, élément masculin du roman. Enfin, il y a la voix de Joyce, femme blessée mais déterminée, qui dévoile les dessous d’une vie de femme potiche aspirant à la liberté et à une vie d’artiste. C’est de cette voix qu’elle finira par nous dévoiler elle-même la vérité sur sa disparition.
C’est une peinture très réaliste que nous livre là l’auteure. D’une plume fluide et juste, elle y dénonce le racisme primaire, la position des femmes dans la société de cette époque, l’ennui entre les murs de ces maisons sans âme parce que trop bien rangées, l’hypocrisie d’une société trop bien pensante, trop polie pour être honnête. Derrière les fenêtres aux rideaux vichy de Sunnylakes, stéréotype des quartiers résidentiels de la classe moyenne américaine se cachent bien des secrets inavouables.
@sauniercat79 Je l'ai chroniqué aussi hier sur le forum.
Pour ma part, ce n'est pas un coup de cœur… Je l'ai trouvé intéressant via les sujets abordés. Mais j'ai été un peu déçue concernant l'enquête policière que j'ai trouvé trop lente et sans surprise.
Merci pour votre avis @sauniercat79 @clo73 ! j'adore votre photo @clo73 ! Ce livre me donne envie !
" Un long,si long après-midi " c est l histoire de Joyce une jeune femme, mère de deux petites filles qui disparaît, un après-midi. C est Ruby,sa jeune employée de maison qui découvre en prenant son poste l absence de sa patronne et du sang,dans la cuisine.
Elle doit absolument prévenir la police...oui mais que vont penser les policiers ? Nous sommes en 1959,aux États-Unis et Ruby est une jeune femme noire américaine et pauvre.La situation est compliquée pour elle.
Heureusement, l inspecteur Blanke qui vient juste de prendre ses fonctions n a pas tous les à prioris dd ses collègues et va enquêter sur cette mystérieuse disparition avec l aide de na jeune employée.
Que s est il passé ? Joyce est elle partie volontairement, en abandonnant ses petites filles ? D où vient ce sang dans la cuisine ? Est-ce que tout allait bien avec son mari Franck? Leur vie était elle aussi parfaite qu on pouvait le penser derrière les apparences ?
Effectivement ce roman dénonce surtout la société américaine de l époque, l enquête n est qu un prétexte.
Les femmes de cette histoire chercher à s émanciper et ce n est pas facile,qu on soit noire ou blanche.
Le personnage de Madame Crane est très intéressant je trouve car elle dirige un petit comité de femmes de son quartier et elle essaie de faire bouger les choses.
Ruby qui rêve d enseigner fait aussi tout son possible pour échapper à sa condition,elle est aussi très courageuse,elle prend beaucoup de risques car la société ne fait pas de cadeau aux noirs .
Quant à Joyce.... on découvre qu elle rêve d autre chose que d une vie bien rangée de femme au foyer.
J ai lu cette histoire avec plaisir ,la fin n est pas celle que j attendais mais c est bien,au contraire.