Bonjour la communauté,
on en entend beaucoup parlé et peut être le livre a déjà été chroniqué mais voici mon avis sur La familia grande : https://dubonheurdelire.wordpress.com/2021/01/21/la-familia-grande-de-camille-kouchner-la-fin-de-lom...
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Mais La familia grande ce n’est pas qu’un récit autour de l’inceste même s’il est au coeur de cette parole libérée. Les actes y sont horribles, la souffrance que cet homme a fait jaillir insoutenable pour ce fils, ce frère et toute sa famille, tous ceux qui n’ont pas été dans le déni, le refus et la condamnation des agissements d’un mari, d’un père d’un beau père. Ce récit, c’est aussi l’envers du décor d’une famille qui se voulait moderne, libre, affranchie des conventions sociales, où l’enfant, bien avant Montessori, grandissait comme bon lui semblait.
Elle disait que l’important c’était de se parler, que tout s’expliquait."
Bonsoir @dubonheurdelire, pas d'inquiétude le livre n'a pas été chroniqué. Même si ce livre fait l'actualité car il libère la parole des victimes d'incestes. Je ne pense pas le lire au moins tant que la justice enquête et rend sont verdict.
Lecture débutée avec réticence. Par manque de goût pur les déballages familiaux de ceux que leur lignée met au devant de la scène médiatique et la sensation d’être pris en otage par le biais de la littérature. Et impression d’être prise en flagrant délit de voyeurisme .
Parlons sans détour, je n’ai pas aimé l’écriture. Trop d’ellipses, de non-dits, de phrases que seuls les initiés peuvent comprendre. J’ai dû lire et relire certains paragraphes pour tenter, souvent en vain d’en découvrir le sens caché. Je comprends la difficulté de ces confidences, mais pour la lectrice que je suis, ce fut une épreuve.
Ce qui m’a aussi profondément troublée, c’est la chute d’une idole. Le portrait qu’avait dressé Caroline Laurent d’Évelyne Pisier dans Et soudain la liberté, était celui d’une femme libre, allant jusqu’au bout de ses convictions, ce qui l’avait amenée à côtoyer des célébrités planétaires. La découvrir ici, décrite comme une mère déplorable, incapable de protéger ses enfants, les exposant même au pire sous prétexte de l’absence de contrainte, est une sacrée claque ; entre les deux se situe sans doute la vérité et une plaidoirie en faveur de l’accusée réussirait sans doute à la réhabiliter .
On ne découvre pas avec ce récit que les maltraitances de tous genre ne sont pas l’apanage des milieux sociaux précaires et que les détraqués sexuels se cachant aussi bien derrière les persiennes d’une barre de banlieue que derrière les portails ouvragés des villas bourgeoises. On sait aussi que ces derniers sont plus difficile à atteindre pour que justice soit faite. C’est dans doute la seule justification que l’on puisse concéder à l’auteure pour soumettre à un public large le fruit de ses réflexions et souhaitons lui que cela la soulage, ce qui n’est pas assuré, compte tenu de ce qui risque de lui revenir en boomerang.
Une issue positive, la plainte déposée pour la première fois par la victime contre son beau-père, ce qui n’aurait peut-être pas eu lieu sans la publication du livre de sa soeur.