Marina est la petite-fille de Pablo Picasso et de sa première muse et épouse, Olga Kokhlova. Elle est née à Cannes en 1950 et six mois après sa naissance, son père, Paul Picasso et sa mère Emilienne Lotte, divorcent.
En dépit du nom célèbre qu'elle porte, l'enfance et l'adolescence de Marina et celle de son frère aîné qu'elle adore, Pablito, sont loin d'être faciles. Leur mère et eux vivent dans des conditions les plus modestes, à la limite de l'indigence.
Pour les faire vivre et subvenir à leurs besoins les plus élémentaires c'est leur père qui doit aller quémander comme une aumône son modeste salaire auprès du célèbre peintre, richissime... En effet Picasso méprisait son premier fils qu'il considérait comme un raté et l'employait simplement en tant que chauffeur! On ne lui ouvrait pas toujours les grilles de la prison dorée qu'il occupait avec Jacqueline Roque; cette dernière idolâtrait l'artiste et toutes les raisons étaient bonnes pour retarder la rencontre du grand-père et de ses petits-enfants; le "soleil" dort, "Monseigneur" crée,le "génie" est occupé...
On conçoit alors aisément l'humiliation et la frustration engendrées auprès de ces enfants par tant de rebuffades...ils étaient assoiffés d'amour qu'ils ne recevaient qu'au compte -goutte. Leurs parents les aimaient certes, mais n'étaient
guère présents et leur " Dieu vivant " d'aïeul ne vivait que pour la création, aspirant autour de lui ses proches comme le ferait un tourbillon destructeur. Ce formidable égoïsme était-il conscient, voulu, sacrifice familial obligé sur l'autel de l'art?...
J'ai beaucoup aimé cette biographie (que j'ai lue d'une seule traite) car elle permet de découvrir une autre facette du monstre sacré qu'était Picasso par le biais des yeux d'une enfant qui aurait tant aimé avoir un grand père plus aimant et "normal", puis d'une adolescente et d'une jeune femme, désireuse de s'en sortir par elle-même sans dépendre de ses subsides chichement accordés qui l'humiliaient.
J'admire le courage de cette femme qui, gravement traumatisée par le suicide de son frère adoré le jour même de l'enterrement de son grand -père à Vauvenargues puis par la mort de son père deux ans plus tard, n'a dû son salut qu'à ses cinq enfants (dont trois adoptés) et à une longue psychothérapie de quatorze ans qui lui ont permis de se reconstruire.
Par ailleurs elle a consacré une grande partie de son héritage à des œuvres humanitaires au Vietnam.
Merci pour votre avis @joëllette16. Je ne suis pas vraiment lectrice de biographies, mais celle-ci doit être passionnante.
Elle est effectivement captivante, d'une lecture aisée et m'a tenue en haleine jusqu'au bout!... Picasso était un grand peintre certes mais un bien piètre grand-père d'après ce récit.autobiographique.