"La mort nomade" de Ian Manook (Editions Le livre de Poche): fin du voyage en Mongolie

‎07-11-2020 12:01

"La mort nomade" de Ian Manook (Editions Le livre de Poche): fin du voyage en Mongolie

Il est désormais temps de dire au revoir à l'effervescence d'Oulan-Bator, aux chevauchées dans les steppes, à la magie des légendes mongoles. Un adieu à Yeruldelgger, après un dernier baroud d'honneur dans les larmes et le sang. Salakh yos! 
 
Pitch (4ème de couv):
"Usé par les années de lutte stérile contre le crime, le commissaire Yeruldelgger a quitté la police d'Oulan-Bator. Plantant sa yourte dans les immensités du désert de Gobi, il veut renouer avec les traditions de ses ancêtres. Mais sa retraite sera de courte durée. Deux étranges cavalières vont le plonger dans une aventure sanglante qui les dépasse tous.
Eventrée par les pelleteuses des multinationales, ruinée par la corruption, la Mongolie des nomades et des chamanes semble avoir vendu son âme au diable."1604737326973.jpg
Toutes les bonnes choses ont une fin. Et même si la lecture de cette trilogie n'a pas été qu'une partie de plaisir, il va sans dire que le charismatique Yeruldelgger me manquera.
J'ai aimé découvrir avec lui la Mongolie dans la première aventure. Ai perdu la magie de cette première rencontre avec nos retrouvailles dans Les temps sauvages. Alors j'appréhendais un peu la fin de ce voyage...
 
J'ai retrouvé dans La mort nomade l'état d'esprit et le message qui m'avaient séduit dans le premier roman: l'immersion aux côtés de Yeruldelgger dans cette Mongolie déchirée entre tradition et appât du gain. L'affrontement de deux mondes aux armes inégales. 
L'ex-flic va se retrouver malgré lui, ou plutôt parce que c'est lui, au milieu d'une guerre qui le dépasse, alors qu'il ne recherche désormais que l'apaisement et le retour aux sources. 
La légèreté du début du roman, teintée d'un certain humour qui fait plaisir à retrouver, va assez rapidement se faire rattraper par le drame et la mort qui attend patiemment qu'on lui livre les corps qui vont inévitablement tomber dans la bataille. Et pour une fois, j'aurais aimé que ça se finisse autrement. Parce qu'il y a des morts qu'il est difficile de laisser dans le désert de Gobi...
 
Ian Manook, à travers cette trilogie, a permis de nous faire toucher du doigt toute la complexité de la Mongolie. Derrière la carte postale des steppes et des yourtes, se cachent des trésors convoités par les plus riches états du monde, un terreau pour voir se développer la corruption et le crime. 
Mais plutôt que le côté enquête trop politiquement arachnéen, ce que je garderais surtout de cette série, c'est l'initiation à la culture mongole. Car si un jour j'ai la chance de rencontrer les nomades, c'est à Yeruldelgger que je penserais. A Solongo aussi. Et donc à Ian Manook, forcément. Je prendrais bien soin d'entrer dans la yourte du pied droit, de me diriger vers la gauche pour m'asseoir, de ne pas diriger mes pieds vers le feu central et de tremper au moins les lèvres dans le lait d'Airag. 
Le voyage d'achève aujourd'hui dans mon imagination... Nadad möröödöl bii!
 
Toutes mes autres chroniques sont à retrouver sur le blog ou la page Facebook d'Un Livre dans ma Baignoire Smiley heureux
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Laure / Un Livre dans ma Baignoire
3 Réponses 3
‎22-12-2021 10:21

"La mort nomade" de IAN MANOOK

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Bon manifestement il existe d'autres tomes avant celui-ci qui doivent probablement permettre de mieux comprendre certaines allusions.
Yeruldelgger, un ex-flic à la violence latente vit une retraite spirituelle peinarde dans le désert mongolien. Mais bien vite sa tranquillité va être mise à mal suite au débarquement de divers personnages. D'abord Tsetseg, fière amazone des steppes, archère et cavalière émérite, qui requiert son aide pour retrouver sa fille disparue. Puis Odval dont l'amour nomade, un géologue français a été assassiné. Gandvol, jeune garçon déterminé à lui montrer un charnier aussi déroutant que monstrueux. A cette étrange caravane se grefferont des artistes bohèmes et picoleurs tombés sur un cadavre exposé dans une bien étrange position ; une lieutenante chargée d'élucider un meurtre rituel (4 hommes écrasés maintes fois par le poids d'un véhicule) et tant d'autres passionnés, extrémistes, amis, ennemis ....
Dans une Mongolie en pleine mutation, les richesses naturelles attirent les convoitises et nombreux sont ceux prêts à tout pour se hisser sur la plus haute marche. Entre corruption, argent, traditions, puissance, patriotisme..., l'auteur nous montre un autre visage de cette lande déserte au rayonnement étonnamment mondial.
Une intrigue bien ficelée (malheureusement) si crédible mais quelque fois surjouée.
Un livre écrit par un homme dans un style typiquement masculin : les morts pleuvent, les allusions sexuelles crues sont légions... Les personnages sont atypiques, certains de passage d'autres bien travaillés mais étrangers (difficile de se projeter ou de s'attacher).
Un style d'écriture qu'il faut apprivoiser, on passe d'un protagoniste à l'autre parfois brutalement. Des chapitres assez courts, chacun à la dénomination caustique (signature de l'auteur?)
N'ayant pas lu les tomes précédents, le début m'a un peu dérouté puis l'histoire m'a emportée ... jusqu'à se fracasser à 100 pages de la fin où l'ensemble m'a semblé too much. L’élimination gratuite de certains acteurs, la coalition programmée, la suprématie, l'omnipotence d'autres figures m'a refroidie et gênée. Une morale grinçante et pas très juste... Livre terminé mais je en suis pas tentée de replonger tout de suite...

‎22-12-2021 10:22

Re: "La mort nomade" de IAN MANOOK

Bonjour @aufly 

Merci pour ce coup de cœur ! Il existe déjà un avis sur le forum à propos de ce livre. Je me permets donc de déplacer le votre sous celui déjà existant afin que les lecteurs puissent profiter de vos différents avis. Smiley heureux

‎24-01-2023 22:52

Re: "La mort nomade" de IAN MANOOK

Merci @laureleenette  et @aufly pour vos retours, Voici le mien.

 

Avec ce troisième volet de la série Yeruldelgger, Ian Manook nous plonge dans les malversations, la corruption et les magouilles économico politiques au plus haut degré de l’Etat. Comme avec Ian Manook, la fiction n’est jamais bien loin de la réalité, ce roman est édifiant.

Nous retrouvons Yeruldelgger, notre flic atypique, qui n’est plus flic depuis la fin de son enquête précédente ( voir « Les temps sauvages »). Il est parti s’isoler au cœur des vastes steppes mongoles pour une retraite spirituelle. Mais, comme d’habitude, rien ne se passe comme prévu, il est rattrapé par le crime et son chemin qui aurait dû être paisible, est semé de cadavres. Il est sollicité par deux femmes,  tout d’abord par Tsetseg qui lui demande son aide afin de retrouver sa fille qui a disparue,  ensuite par Odval dont le compagnon , un géologue français, a été assassiné puis par Ganbold , jeune garçon qui a découvert un charnier. Enfin toujours sans le vouloir, il se retrouve sur une scène de crime face à une policière très énergique.

Au travers de cette enquête Yeruldelgger fait le triste constat, sans complaisance de ce que devient sa chère Mongolie post soviétique. Son pays est vendu aux plus offrants par des politiciens véreux et avides d’argent , qui, par une politique bien huilée poussent les nomades à vider les steppes , vendues aux puissances étrangères et à venir s’entasser à la périphérie misérable des villes. Les ressources du pays sont exploitées par des concessions minières étrangères qui font main basse sur 95 % des terres. Les nomades, pour survivre se transforment en orpailleurs sur les terres éventrées à la recherche de l’or mais aussi du mercure qui les empoissonne à petit feu.

C’est involontairement que Yeruldelgger est témoin du pillage des ressources de son pays et des exactions des dirigeants des compagnies minières, couvertes par le pouvoir en place et qu’il se retrouve mêlé à la révolte des nomades.

Ce polar nous emmène de la Mongolie aux Etats Unis , au Canada et en Australie où des agents mongols agissent afin de révéler et de déstabiliser le consortium international qui fait main basse en toute impunité sur les ressources du sol mongole.

Comme toujours avec Ian Manook, l’intrigue est bien ficelée. Les enquêteurs Bekter , flic mongole aux Affaires spéciales et Zarzavadjian , espion à des services français, reprennent du service dans cet opus qui se prolonge avec une équipe américaine et australienne également sur une partie de l’enquête. Au fil des chapitres nous voyons les découvertes de chaque équipe dont le point commun est l’exploitation de la Mongolie. L’humour également au rendez-vous apporte à l’intrigue une touche bien dosée de légèreté.La mort nomade.jpg

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