1919, au Japon. Des dizaines de jeunes femmes s'exilent vers la côte ouest des Etats-Unis où leur sont promis un mari aimant et une vie meilleure. Après avoir découvert chez une marieuse la photo de leurs futurs époux, qui ont émigré avant elles pour des raisons professionnelles, elles embarquent à bord d’un paquebot pour une traversée du pacifique, laissant derrière elles leurs familles et leur pays natal. Leur déception est à la hauteur de leurs espérances lorsqu'elles posent enfin le pied sur ces terres pourtant pleines de promesses et rencontrent enfin ces hommes qu’elles n’ont pas choisi mais pour lesquels elles ont tout abandonné... Disons-le d’emblée et sans ambages : le roman de Julie Otsuka est une petite merveille, un véritable bijou littéraire. La force de l’ouvrage repose en grande partie sur le choix de l'auteure d'utiliser le nous collectif, qu’elle appelle « la voix du nous ». Dans cette histoire, il n’y a pas de personnage principal mais une centaine de femmes qui s’expriment en chœur pour nous offrir une mélodie envoutante, symphonie puissante dans laquelle leurs peines, leurs souffrances mais aussi leurs joies se ressemblent, s’assemblent et se mélangent. Incisif et poétique, Certaines n'avaient jamais vu la mer est en outre un récit tout en subtilité, fascinant mais tragique, une leçon d’Histoire brutale mais d’une grande beauté. Ce roman a reçu le Prix Femina étranger 2012. Découvrez ce livre sur Cultura.com Certaines n'avaient jamais vu la mer - Julie Otsuka - Editions Phébus